En évoquant la marque Škoda de prime abord, on est à mille lieues de s’imaginer quelconques déclinaisons sportives. Pourtant, l’histoire de la marque tchèque n’est pas dénuée de tout passé sportif, contrairement à ce que l’on pourrait croire. En témoigne son engagement en sport automobile dans les années 1940, avec les 1101 et les 1102. Plus tard, après un bref engagement aux 24 heures du Mans en 1950, la marque construira son historique en rallye, avec les Felicia et Octavia Kit Car, ou plus récemment avec la Škoda Fabia S2000.
Aujourd’hui, Škoda propose à la vente un modèle sportif intéressant dérivé de sa berline : la Škoda Octavia. Sous la tutelle du groupe Volkswagen, cette voiture a su séduire, depuis la commercialisation de la troisième génération, pas moins de 182.000 clients à travers le monde.
La troisième génération de la Škoda Octavia RS inaugure une nouvelle motorisation de 220 chevaux à son lancement en 2013, une alternative intéressante qui évolue aujourd’hui. Avec une puissance portée à 230 chevaux en version essence et 184 chevaux en version diesel, combinée à une transmission intégrale, elle garantit des performances intéressantes, que l’on a pu essayer sur l’île de Gotland en Suède…
Essai Škoda Octavia RS : premières impressions
Esthétiquement, on ressent forcément la patte du groupe, même si Škoda a su garder une identité bien marquée. Notre version RS reçoit donc un bouclier avant spécifique, surmonté d’une calandre au traitement spécifique noir, tout comme le jonc des vitres latérales.
Disponibles avec des jantes de 19 pouces, nos versions d’essai sont affublées de simples 18 pouces montées en pneumatiques hiver. Mais concrètement, le travail réalisé sur les jantes 19 pouces au traitement noir et blanc est tout simplement magnifique, et rend cette Škoda Octavia RS vraiment bestiale.
Les lignes tendues, voire même un peu rustres par moment, nous emmènent jusqu’à un arrière asseyant davantage la philosophie de notre destrier d’un jour. L’aileron spécifique surmonte un hayon badgé RS, coiffant lui-même un diffuseur de couleur noir, avec un léger liseré rouge venant accueillir deux embouts d’échappement chromés.
Essai Škoda Octavia RS : vie à bord
L’intérieur est en adéquation avec l’aspect extérieur : l’ensemble est sérieux, sans extravagance pour les versions classiques, un peu plus chaleureux pour notre version RS. On y retrouve donc des sièges baquets cuir-tissu spécifiques RS avec coutures rouges, au maintien ferme mais satisfaisant.
Le pédalier en aluminium, les badges RS sur les seuils de porte, l’embase du volant et le soufflet du levier de vitesse viennent compléter un habillage succinct mais de bonne facture. Les ajustements, ainsi que les assemblages et le niveau d’équipement sont vraiment bons pour une voiture aux environs de 35.000 €.
On y retrouve tout un panel technologique propre au groupe Volkswagen, avec la possibilité d’avoir, entre autres, un régulateur de vitesse adaptatif, le freinage automatique d’urgence, l’assistant de feux de route, l’assistance au stationnement, le détecteur de fatigue ou encore l’assistant de maintien sur la voie.
Essai Škoda Octavia RS : sous le capot
La Škoda Octavia RS est disponible au catalogue avec trois types de motorisations : un diesel TDI de 184 chevaux et deux blocs essence TSI de 220 et 230 chevaux. C’est à cette dernière que nous allons nous intéresser : évolution du 2.0 litres TSI 220, la version 230 reçoit une cartographie moteur différente, avec 230 chevaux disponibles dorénavant à 4.700 tr/min, contre 4.500 tr/min pour la version 220. La vitesse maximale a également évolué avec une valeur portée à 250 km/h, faisant de cette Škoda Octavia RS la plus rapide de l’histoire de la gamme.
Ce moteur est déjà connu au sein du groupe et coiffe de nombreuses Volkswagen et Audi actuelles. Il surprend par son élasticité et sa large plage d’utilisation, notamment à bas régime, qui nous ferait quasiment penser à un moteur diesel, conséquences d’un système d’injection double avec injecteur TSI et SRE (une combinaison de l’injection directe et multipoint). Ainsi, ce moteur essence de 230 chevaux adopte un caractère à bas régime semblable à la version TDI 184 chevaux. C’est haut dans les tours que la différence se fera ressentir, à l’oreille également, avec une sonorité retravaillée et, comme sur la dernière Audi TT (retrouvez notre essai de l’Audi TT), une petite pétarade à chaque passage de rapport au dessus de 5.500 tr/min.
Le variateur de calage d’arbre à cames d’admission et d’échappement à été optimisé, tout comme l’ouverture variable de soupapes à l’échappement, par une commutation électronique de la course de soupape et la thermogestion avec actionneur de régulation de la température moteur. Ce sont autant d’éléments améliorés, afin d’offrir à la Škoda Octavia RS un moteur ayant beaucoup plus de caractère que l’ancien bloc, et la différence est vraiment flagrante sur la route.
Essai Škoda Octavia RS : sur la route
Si le moteur a changé positivement, c’est aussi le cas pour d’autres éléments, qui font aujourd’hui de cette Škoda Octavia RS une véritable sportive qui se respecte, tant bien sur piste que sur route. On commence par ce système de direction absolument bluffant, offrant d’une part une précision chirurgicale à la direction et d’autre part, l’impression de faire corps avec la voiture. Cette direction, dite progressive, a été démultipliée sur le point milieu en ligne droite. Avec une crémaillère très courte au niveau du pignon d’entrainement et une denture variable du mécanisme de direction, le pignon de direction a donc désormais une course beaucoup plus courte. Ainsi, plus le braquage augmente, plus la direction est directe, agile et précise. Simplement, en un chiffre, le diamètre de braquage : 10,5 mètres… Incroyable pour une berline.
Première Škoda Octavia RS à disposer de la transmission intégrale, cette troisième génération hérite d’un train arrière multibras spécifique. Ceci afin d’y intégrer un différentiel Haldex de cinquième génération, plus réactif, plus léger et plus compact, avec un calculateur ajustable via le Driving Select. Avec un nouveau système de pompe du coupleur de transmission intégrale, le travail du différentiel est optimisé : ainsi, il va permettre de charger de puissance la roue la plus motrice et décharger la roue la moins motrice, afin d’éviter tout sous-virage intrinsèque propre aux AWD. Même avec l’ESP déconnecté (partiellement), il est très compliqué de faire bouger cette Octavia RS rivée au sol. Elle vous pardonnera 90% de vos erreurs de pilotage et laissera très peu de place à l’improvisation à ce niveau.
Le blocage du différentiel à l’avant est tout aussi intéressant, puisqu’il permet de réduire la tendance au sous-virage, d’augmenter la vitesse en courbe, et de limiter l’intervention de l’antipatinage. La voiture, plus stable, va donc se placer beaucoup plus facilement et augmenter la force motrice sur la roue extérieure, afin de la propulser littéralement en dehors du virage et de repositionner le plus rapidement possible les roues droites. Pour faire simple, rentrer comme un forcené à l’entrée d’un virage et balancer la voiture n’importe comment en courbe, pour en ressortir pratiquement à l’intérieur vous donnera l’impression d’avoir choisi la bonne trajectoire, même si vos pneumatiques crient à la mort.
Essai Škoda Octavia RS : en bref
Pour résumer cette Škoda Octavia RS, on pourrait dire que la marque tchèque a puisé tout le savoir-faire issu du groupe Volkswagen, afin de tirer toute la quintessence de cette berline sportive à la fois surprenante et gratifiante. Marque low-cost du groupe ? Certainement pas, surtout avec ce modèle qui met à mal la hiérarchie dans le monde des berlines sportives. Disponible en version traction ou quatre roues motrices, en berline ou break (Combi), en boîte automatique double embrayage (DSG6) ou boîte mécanique, et bientôt avec la suspension pilotée DCC (disponible en juin 2016), la Škoda Octavia RS est une sportive complète, capable de satisfaire tout type de client.
Bien équipée, bien finie, esthétiquement sobre mais sportive à la fois, cette voiture pourrait sembler être le parfait compromis. En version TDI de 184 chevaux je n’y vois pas grand intérêt, étant donné que j’y ai retrouvé toutes les caractéristiques de la SEAT Leon X-PERIENCE (retrouvez notre essai de la SEAT Leon X-PERIENCE), ces dernières n’étant pas franchement sportives pour le coup, mais offrant un excellent compromis.
Si vous deviez acheter une Škoda Octavia RS aujourd’hui, ce n’est sûrement pas pour la version 220 mais bien pour sa déclinaison 230 chevaux, avec toutes les spécificités citées précédemment, que vous devriez opter, afin de vous faire plaisir tant bien sur de petites routes sinueuses que sur piste.
Essai Škoda Octavia RS : Fiche Technique
- Moteur : 2.0 litres TSI (Turbo, Stratified, Injection), quatre-cylindres en ligne, 1.984 cm3, injection directe et multipoint
- Position : Transversal avant
- Suralimentation : Turbocompresseur
- Puissance : 230 ch DIN (169 kW) de 4.700 à 6.200 tr/min
- Ratio : 116 ch/L (85 kW/L) – 176 Nm/L
- Puissance fiscale : 13 CV
- Couple moteur : 350 Nm de 1.500 à 4.600 tr/min
- 0 à 100 km/h : 6,8 secondes
- 0 à 200 km/h : 26,6 secondes
- Vitesse maxi : 250 km/h
- 80 à 120 km/h : 4,2 secondes
- Transmission : Intégrale
- Boîte de vitesses : Automatique, double embrayage à 6 rapports – DSG
- Pneus : 225/35 R19
- Freins AV : Disques ventilés
- Freins AR : Disques pleins
- Suspensions avant : McPherson
- Suspensions arrière : Multibras
- Longueur : 4.685 mm
- Largeur : 1.814 mm
- Hauteur : 1.449 mm
- Empattement : 2.670 mm
- Diamètre de braquage : 10,5 mètres
- Volume de coffre : 590 litres – 1580 litres
- Poids à vide : 1.465 kg
- Consommation Urbaine : 8,3 l/100km
- Consommation Extra-Urbaine : 5,4 l/100km
- Consommation Mixte : 6,4 l/100km
- Capacité Réservoir : 50 litres
- Emissions de CO2 : 146 g/km (Malus : +900 €)
- Année de lancement : 2015
- Prix de base : 34.490 €
- Prix du modèle essayé (hors options) : 35.990 €
- Prix du modèle essayé : 40.405 €
Équipements du modèle essayé – Škoda Octavia RS 230 2.0 litres TSI :
- « Automatic Parking Assist » : assistance au stationnement (350 €)
- DAB – Réception de radio numérique (150 €)
- Détecteur de fatigue (50 €)
- « Front Assistant » : freinage automatique d’urgence (300 €)
- Jantes en alliage léger 7 1/2J 19 pouces (0 €)
- KESSY – verrouillage central avec fonction de démarrage et coupure du moteur sans clé (620 €)
- Pack Voyage (1990 €)
- Phares antibrouillard avec feux de bifurcation « Corner Lights » (115 €)
- Peinture métallisée « Rouge Corrida » (0 €)
- Sièges avant et arrière chauffants (360 €)
- Sound System CANTON 10 haut-parleurs (480 €)
- Téléphonie confort avec commande vocale, Wi-Fi (0 €)
Photos : essai de la Škoda Octavia RS
Crédit photos : French Driver / Bertrand Debeuret (AIRbuzz) pour Škoda France
Remerciements chaleureux à toutes les équipes de Škoda France, pour leur confiance et l’invitation aux essais de la Škoda Octavia RS !