C’est bien la question que nous nous sommes posée à la révélation de la nouvelle DS 4 Crossback. La gamme DS compte aujourd’hui quatre produits, mais toujours pas de SUV, qui constituent pourtant aujourd’hui 25% des voitures neuves vendues en France. Un trou dans la gamme donc, qui s’explique par le fait que DS Automobiles est une jeune marque, certes, mais qui lui fait aujourd’hui défaut dans sa perspective d’évolution.
Pour remédier à cela, le constructeur utilise donc sa compacte DS 4, qui n’a jamais vraiment trouvé son segment, à mi-chemin entre compacte et SUV. De ce fait, le constructeur scinde donc sa DS 4 en deux produits distincts : une version « compacte » c’est à dire rabaissée (retrouvez notre essai de la nouvelle DS 4) et une déclinaison « Crossback », qui conserve la hauteur de caisse de l’ancienne génération. Elle arbore un style plus baroudeur, avec quelques nouveaux éléments venant muscler sa présentation générale.
Essai DS 4 Crossback : premières impressions
Globalement, DS n’a pas chamboulé sa DS 4, même en version Crossback. Elle reçoit donc la nouvelle calandre « DS Wings », entourée des fameux « DS LED Vision ». Une signature lumineuse identitaire, caractéristique d’une volonté de montée en gamme. Elle associe les technologies Xenon et LED, permettant d’obtenir une lumière blanche proche de celle émise par la lumière du jour.
Le cerclage noir brillant de la calandre alvéolée, recevant en son centre le nouveau logo DS, se prolonge jusqu’à l’embase des optiques. Une face avant que je trouve personnellement assez chargée de chromes sur la version berline, mais plus classique sur notre version Crossback, avec l’entourage des feux anti-brouillards noir brillant, reliés par un liseré de couleur noir également.
La DS 4 Crossback reçoit quelques éléments spécifiques à la version standard, tels que des barres de toit couleur aluminium et des renforts latéraux en plastique noir mat, qui viennent cercler l’entourage des passages de roues. Les jantes spécifiques Brisbane de 18 pouces ne sont disponibles qu’en noir. Du noir que l’on retrouve également au niveau du bouclier avant, mais également sur le hayon, avec un lettrage noir « Crossback », affirmant l’identité de notre DS 4.
Essai DS 4 Crossback : vie à bord
L’habitacle souffre cruellement du poids des années, et face à la concurrence, la DS 4 ne fait plus le poids. Les assemblages sont approximatifs, les matériaux alternent le bon et le moins bon, tandis que le système multimédia est d’un autre temps. Même si DS a mis sa DS 4 à niveau, avec le système Apple Car Play et Mirror Link, le reste est obsolète, avec une navigation vraiment pas efficace. Comme la majorité des systèmes de navigation embarqués, cela dit. Le système multimédia SMEG+ est cependant bien plus fluide depuis sa dernière mise à jour, l’ergonomie a été légèrement revue. Globalement, un changement total de système serait tout de même plus judicieux, afin de faire repartir la gamme DS sur de bons rails à ce niveau.
Vous l’aurez compris, pas de quoi se réjouir dans l’habitacle. L’ensemble est correct, mais pas vraiment en adéquation avec les prétentions premium de la marque. Cependant, un élément fait l’unanimité chez DS Automobiles : les cuirs. Le cuir grainé de notre modèle d’essai bi-ton est de très bonne facture, mais loin du niveau des cuirs semi-aniline proposés dans la gamme. À l’apparence naturelle, tout en étant solide et résistant à l’usure du temps, les caractéristiques de la peau animale, contrairement à un aniline, sont gommés au profit d’un léger film pigmenté. Ceci assurant une couleur harmonieuse, tout en gardant une texture lisse et protégée de toute éclaboussure ou salissure. Les peaux sont sélectionnées parmi les meilleurs élevages, et les bovins, élevés en plein air au sein des reliefs bavarois, ne sont soumis à aucune agression, permettant ainsi d’obtenir une peau parfaite, dénuée de tout défaut notable. Le cuir bracelet semi-aniline est aujourd’hui l’élément phare des intérieurs DS, et pour le coup, oui, nous pouvons bel et bien parler de premium voire même de luxe à ce niveau.
Essai DS 4 Crossback : sur la route
À bas les préjugés concernant les moteurs diesel, le BlueHDI 120 chevaux s’accommode plutôt bien de notre DS 4 Crossback, pourtant lourde de plus d’1,3 tonne. Les reprises sont bonnes, même si nous avons noté un léger temps de latence dû à la boite automatique et au turbocompresseur, mais rien de dramatique, surtout en milieu urbain. Pour voyager, les motorisations diesel BlueHDI 180 et essence THP 165 chevaux seront logiquement plus propices à avaler du kilomètre, mais la version 120 chevaux fera également le job, sans extravagances certes, mais avec des données de consommation intéressantes, autour de 4 l/100 km.
Même si, à froid le moteur claque un peu et s’avère un poil bruyant à haut-régime, l’ensemble moteur-boîte est une réussite. Le BlueHDI est aussi souple et volontaire à bas et moyen régime, combiné à des passages de rapports discrets et sans à-coups. L’ancienne boîte robotisée ETG à simple embrayage est bien loin désormais, et l’EAT6 à convertisseur hydraulique remet clairement la gamme sur de bons rails. La boîte n’est pas aussi rapide qu’une double embrayage DSG chez Volkswagen ou DCT chez Mercedes, mais elle s’avère très confortable à usage quotidien.
Au niveau du châssis, la DS 4 Crossback est plus confortable que l’ancienne génération, avec un tarage de suspensions revu. Les jantes de 18 pouces ne détériorent en rien un confort certain, pas aussi bien qu’une Citroën C4 (retrouvez notre essai de la Citroën C4), mais largement au-dessus de ses concurrentes attitrées, Volvo V40 ou Mercedes GLA. À allure soutenue, la voiture peut faire preuve d’un dynamisme étonnant, elle ne s’affaisse pas en courbe et le roulis est maitrisé. Finalement il n’y aura que cette direction assez rustre et cet immense volant qui nous rappelleront les vraies vertus de cette DS 4 Crossback.
Essai DS 4 Crossback : en bref
Davantage évolution que révolution, la nouvelle DS 4 Crossback espère attirer une nouvelle clientèle, pas forcément convaincue par l’ancienne génération. Avec sa nouvelle calandre et un système d’info-divertissement remanié, la DS 4 essaie de se mettre à niveau, mais elle pêche malheureusement encore sur certains points. C’est le cas notamment dans l’habitacle, où sa vocation à être une compacte premium concurrente des Mercedes GLA et Volvo V40 (retrouvez notre essai de la Volvo V40) peut être remise en cause.
Là où DS Automobiles, et le groupe PSA Peugeot Citroën en général font fort, c’est au niveau des motorisations. Le moteur BlueHDI est aujourd’hui l’un, si ce n’est le meilleur bloc diesel du marché. Notamment avec un choix de puissances intéressant, à la fois pour le particulier souhaitant avoir un peu de répondant, et pour le professionnel souhaitant minimiser la TVS et les consommations de ses véhicules en parc.
Essai DS 4 Crossback : Fiche Technique
- Moteur : Quatre-cylindres en ligne, huit soupapes, injection directe, 1.560 cm3 – BlueHDI (High pressure Direct Injection)
- Position : Transversal avant
- Suralimentation : Turbocompresseur
- Puissance : 120 ch DIN (88 kW) à 3.500 tr/min
- Puissance fiscale : 6 CV
- Couple moteur : 300 Nm à 1.750 tr/min
- 0 à 100 km/h : 11,4 secondes
- Vitesse maxi : 190 km/h
- 1.000 mètres départ-arrêté : 32,9 secondes
- Transmission : Traction avant
- Boite de vitesses : Automatique à six rapport – EAT6
- Pneus : 225/45 R18 V
- Freins : 4 freins à disque dont 2 ventilés
- Suspensions avant : Pseudo MacPherson avec barre anti-devers
- Suspensions arrière : Traverse déformable
- Longueur : 4.284 mm
- Largeur : 1.810 mm
- Hauteur : 1.535 mm
- Empattement : 2.612 mm
- Diamètre de braquage : 10,7 mètres
- Volume de coffre : 385 litres VDA
- Poids à vide : 1.310 kg
- Consommation Urbaine : 4,5 l/100km
- Consommation Extra-Urbaine : 3,6 l/100km
- Consommation Mixte : 3,9 l/100km
- Capacité Réservoir : 60 litres
- Emissions de CO2 : 102 g/km
- Année de lancement : 2015
- Prix de base : 27.200 €
- Prix du modèle essayé (hors options) : 35.150 €
- Prix du modèle essayé : 38.830 €
Équipements du modèle essayé – DS 4 Crossback BlueHDI 120 Sport Chic EAT6 :
- Alarme (400 €)
- Mirror Screen (200 €)
- Pack Cuir Nappa bi-ton Noir Basalte/Blanc (1.450 €)
- Peinture « Blanc Nacré » (860 €)
- Prise 230V (120 €)
- Sièges avant électriques et chauffants (650 €)
Photos : essai de la DS 4 Crossback
Remerciements chaleureux à toutes les équipes de DS France, pour leur confiance et le prêt de la nouvelle DS 4 Crossback !