Essai de la Volkswagen Golf GTE : mise au vert sportive

Découvrez sur French Driver notre essai de la Volkswagen Golf GTE, la compacte sportive équipée d’une motorisation hybride essence-électrique plugin de 204 chevaux…

Allier sportivité et écologie est un exercice auquel se prêtent de plus en plus de constructeurs. Volkswagen a été l’un des premiers en Europe à se pencher sur ces nouvelles technologies et surtout à en proposer à la commercialisation. La Volkswagen Golf GTE est sans doute le modèle le plus intéressant, puisqu’elle allie approximativement les performances d’une Golf GTI à des consommations et des rejets de CO₂ plus bas que n’importe quelle compacte sportive actuelle.

La Golf GTE arrive seulement quelques mois après l’e-Golf et partage ses moteurs avec l’Audi A3 e-tron. Sa technologie hybride, composée d’un moteur thermique essence de 150 chevaux et d’un moteur électrique de 102 chevaux (75 kW), apparaît comme nettement plus utilisable qu’une simple électrique mais aussi très économe, grâce à son système de recharge dissimulé sous le logo à l’avant.

Essai Volkswagen Golf GTE : premières impressions

Esthétiquement plus proche des Golf GTD et GTI, notre GTE arbore un nouveau code couleur bleu, à l’instar du vert maintenant réservé la plupart du temps aux voitures entièrement électriques. Tous les éléments rouges de la Golf GTI (retrouvez notre essai de la Golf GTI) sont ici teintés de bleu : les étriers de freins, le filet dominant la calandre, la paupière des feux et bien entendu les badges GTE. Elle intègre également une technologie LED à l’avant et à l’arrière, ainsi qu’une double sortie d’échappement révélant ses prétentions sportives.

La Golf GTE impose cependant une configuration bien spécifique avec des choix parfois restreints. En effet, seules les versions 5 portes sont proposées au catalogue, et uniquement avec la boîte à double embrayage DSG. La version de série intègre les jantes pleines de 16 pouces propres à l’e-Golf mais, moyennant 405 € de plus, elle peut recevoir les jantes de 17 pouces de série de la Golf GTD ou des jantes de 18 pouces contre 720 € de plus sur la facture, comme l’atteste notre modèle d’essai.

Bien fournie d’emblée, les quelques rares options à rajouter seraient le toit ouvrant électrique à la rigueur, la caméra de recul ou encore le correcteur d’assiette adaptatif DCC, indispensable pour exploiter pleinement le mode GTE.

Essai Volkswagen Golf GTE : vie à bord

A l’intérieur le bleu est omniprésent, notamment sur les surpiqûres, les inserts, les carreaux des sièges au motif « Clark », le volant en cuir, l’entourage des tapis ou encore sur l’habillage du levier de vitesses. Enfin, l’ambiance lumineuse rouge sur la GTI vire désormais au bleu sur la GTE. Globalement, et on va encore se répéter, les matériaux, les équipements, et les assemblages sont clairement axés premium, avec ce volant gainé de cuir, le pommeau du levier de vitesses en aluminium, l’écran tactile de 6,5 pouces très intuitif et ses commandes cerclés de chrome.

L’habitabilité est correcte, sans plus pour la catégorie, les places à l’arrière sont un peu étroites pour les grands gabarits. De même que le coffre qui est un peu juste mais est égal aux versions 4motion, puisque le faux plancher disparait au profit du réservoir, la batterie obligeant à revoir la disposition de certains éléments.

L’écran central indique en permanence les informations relatives à l’utilisation de la voiture. On peut notamment y observer la gestion du flux d’énergie, le Powermeter indiquant si la batterie est en phase d’utilisation ou en phase de recharge. Le petit écran couleur cloisonné entre les deux compteurs indique en permanence l’autonomie restante et le mode de conduite sélectionné.

Volkswagen propose un service connecté Car-Net e-Remote, permettant de gérer la programmation de la recharge sur votre ordinateur ou votre smartphone. L’application permet également de donner l’indice de charge en temps réel, le kilométrage de votre voiture, la date de votre prochaine révision, la consommation électrique, ainsi que les températures intérieures et extérieures, avec la possibilité d’activer à distance le chauffage et le désembuage.

Essai Volkswagen Golf GTE : sous le capot

Pour ouvrir le capot de la Volkswagen Golf GTE il faut être habilité et avoir reçu la formation nécessaire pour garantir un bon entretien pour cette technologie encore au berceau. Dessous on y retrouve donc un moteur TSI de 150 chevaux et de 250 Nm de couple ayant quelques petites particularités, puisque le collecteur d’échappement est directement intégré à la culasse, à l’instar des autres blocs VW. Les coussinets de bielle et pallier de vilebrequin sont traités en polymère mais sont étonnement dépourvus de la technologie de désactivation des cylindres (ACT), que l’on retrouve pourtant sur la Volkswagen Polo Blue GT.

Décalé de 57,7 mm vers la gauche précisément pour intégrer l’ensemble boîte de vitesses / moteur électrique, le 1.4 TSI parait étriqué sous son capot. Le bloc électrique développe 102 chevaux (75 kW) pour une puissance totale de 204 chevaux (les deux puissances ne sont pas cumulables). Il est alimenté par une batterie haute tension lithium-ion de 8,7 kWh refroidie par liquide.

Globalement tout à l’air simple mais en réalité la Volkswagen Golf GTE renferme une particularité très spécifique. Le moteur électrique est logé au sein même du carter de la boîte de vitesses DSG à six rapports. Un troisième embrayage est de la partie pour se charger de débrayer le moteur 1.4 litres TSI quand il n’a pas besoin d’être sollicité. Pour schématiser le tout : le moteur thermique se situe à gauche, le moteur électrique au centre et enfin la boîte de vitesse à droite.

Divisée en quatre catégories, la rubrique E-mode comprend : un mode électrique, un mode hybride, un mode automatique où la voiture va tout gérer seule et enfin un mode de conservation d’énergie électrique (entrainant une consommation exorbitante du moteur TSI). Un cinquième mode nommé GTE permet de d’obtenir les 204 chevaux, les 330 Nm de couple directement au démarrage et d’abattre le 0 à 100 km/h en 7,6 secondes.

Essai Volkswagen Golf GTE : sur la route

Avec une autonomie affichée de 50 km en mode tout électrique (41 km avec climatisation enclenchée), la Golf GTE tient ses promesses en utilisation urbaine. Les 1,5 l/100 km annoncés sont une hérésie, et nous sommes plutôt autour de 6 l/100 km en utilisation normale, avec toutefois quelques moments à allure soutenue. Le système de freinage basé sur la levée de pied fait plutôt bien le job et permet de récupérer beaucoup d’énergie si la gestion du frein est bonne. Globalement si vous gérez bien le processus il vous sera inutile de brancher la voiture tous les soirs.
Sur prise secteur la batterie se recharge en 3h45 et sur borne publique ou Wallbox en 2h15. Si vous êtes amené à faire de l’autoroute et donc à utiliser davantage la voiture que les 50 km d’autonomie, oubliez la, puisqu’avec uniquement le moteur thermique enclenché, elle devient un véritable gouffre, avec une moyenne relevée à plus de 8 l/100 km au régulateur sur autoroute.
Mais nous ne pouvons pas blâmer Volkswagen à ce sujet puisque la voiture embarque 200 kilos d’équipements supplémentaires par rapport à une Golf GTI avec DSG.

Au niveau du comportement nous avons été plutôt mitigés. La direction manque cruellement de consistance et s’avère bien trop légère pour une voiture au tempérament sportif. Dépourvue de châssis sport contrairement aux versions GTI et GTD, la Golf GTE assume sa surcharge pondérale, même si le train avant est moins précis que ses homologues thermiques et devient presque perturbé une fois que les 350 Nm de couple arrivent instantanément au démarrage. Avec 120 kilos de batterie logés dans les soubassements, la hausse de poids a tout de même bénéficié à la répartition des masses. La voiture est globalement bien équilibrée même si l’amortissement en pâtit. Même si notre version d’essai, équipée de la suspension pilotée DCC fait ce qu’elle peut, les occupants sont souvent secoués, même avec un tarage typé confort.

En revanche quand il s’agit des reprises, de l’accélération et du freinage il y a de quoi causer. Même si tous ces éléments sont en deçà d’une GTI, les 1.524 kilos à vide sont plutôt bien trimballés. La voiture ne s’affaisse pas, vire à plat, le freinage est puissant et progressif. On prend vraiment beaucoup de plaisir à son volant même si sa fiche technique ne le reflète pas vraiment.

Essai Volkswagen Golf GTE : en bref

Beaucoup de bons points pour cette Golf GTE, les performances sont au rendez-vous, tout comme sa volonté première d’allier deux qualités antinomiques : sportivité et écologie. Les 50 km d’autonomie en tout électrique permettent un usage quotidien, faire le plein à la maison est un réel avantage. Cependant, n’envisagez même pas l’achat d’une telle voiture si vous êtes amené à faire plus de 50 km par jour. Du fait de son embonpoint le moteur TSI de 150 chevaux consomme énormément et une utilisation en mode thermique vous fera sans doute regretter votre ancienne Golf TDI.

On ne peut pas parler de sportive pure et dure ni la comparer à une Golf GTI. La direction et le châssis nous rappelleront que nous sommes en réalité dans une petite compacte GT aux spécificités intéressantes, où le fait de posséder une voiture « propre » n’empêche pas de se faire plaisir. Comptez environ 40.000 € pour cette Golf GTE, l’état vous versera non plus un bonus de 4.000 € mais de 1.000 €, revu à la baisse depuis janvier dernier. N’y voyez aucune logique ni explication rationnelle, surtout quand l’Etat nous rabâche que l’hybride est une solution d’avenir.

Essai Volkswagen Golf GTE : Fiche Technique

• Année de lancement : 2014
• Prix de base : 39.600 €
• Prix du modèle essayé : 46.952 €

Équipements du modèle essayé – Volkswagen Golf GTE :

• Airbags latéraux arrière (359 €)
• Alarme antivol périmétrique et volumétrique (334 €)
• Caméra de recul (inclus dans Pack Drive Assist II)
• Correcteur d’assiette adaptative DCC (1.062 €)
• Interface Bluetooth Premium (477 €)
• Jantes en alliage léger « Serron » (720 €)
• Pack Drive Assist II (780 €)
• Peinture métallisée « Gris Carbone » (640 €)
• Sellerie en cuir « Vienna » (1.940 €)
• Toit ouvrant électrique et entrebâillant (1.040 €)

Photos : essai de la Volkswagen Golf GTE

Remerciements chaleureux à toutes les équipes de Volkswagen France et de l’agence GroupM, pour leur confiance et le prêt de la Volkswagen Golf GTE !