Essai du Can-Am Spyder F3-S : trois cylindres pour trois roues

Le Can-Am Spyder est un véhicule unique conçu par la société canadienne BRP, mais équipé d’un moteur Rotax d’origine autrichienne. Cet engin est un melting pot de savoir-faire et reste aujourd’hui un véhicule plaisir délivrant de bonnes sensations dès les premiers coups de poignée.

Cette société, BRP (Bombardier Recreational Products), débute son histoire avec la création des autoneiges équipées de chenilles afin de braver le froid canadien. Par la suite, le groupe invente les motoneiges (scooters des neiges ou Ski-Doo) suivi des motos marines (scooters des mers ou Sea-Doo). Le premier Can-Am sorti d’usine est une moto cross, qui, aujourd’hui, a énormément évolué. C’est en 2007 que BRP lance son Roadster : le Can-Am Spyder.

Ce Can-Am est doté d’un éventail d’équipements, mais ce qui le caractérise le plus c’est son moteur Rotax ACE, très performant avec des consommations relevées assez faibles. Notre Can-Am Spyder F3-S d’essai présente un design assez musclé, une position de conduite décontractée mais avec des réglages sur mesure pour tous les gabarits afin de profiter pleinement de cet engin complètement fou, à l’occasion d’une petite balade dominicale sur les bords de mer par exemple.

Dans la logique des choses, quand on ne dispose pas de ceinture de sécurité, il faut porter un casque, et donc être en possession d’un permis A ! Et bien pas forcément : le modèle avec boîte séquentielle est accessible aux détenteurs du permis B. Cependant, une formation de sept heures est requise pour conduire le Can-Am Spyder (Décret 2010-1390 du 12 novembre 2010).

Essai Can-Am Spyder F3-S : premières impressions

Le Can-Am Spyder est un ovni parmi les véhicules plus conventionnels. Ses origines sont multiples : c’est un mélange de petite voiture, de moto mais aussi de motoneige. Il n’appartient à aucune catégorie, et pourtant ce bolide a un style unique et inclassable.

Son coté mauvais garçon fait fureur sur les routes : on se retourne d’une part à cause de sa sonorité, mais on l’observe circuler d’autre part avec son look décalé. D’une manière générale, le Can-Am ne cache pas sa sportivité avec des angles provocateurs et un châssis bodybuildé, avec des tubes en acier bien visibles.

De face, le Can-Am fait assez massif : et oui, il est presque aussi large qu’une citadine. Un regard de prédateur prêt à avaler les kilomètres avec sa paire d’optiques rectangulaires et sa calandre menaçante. Cette selle large impose, et dessous s’y trouve une roue arrière surdimensionnée qui n’attend qu’un coup de poignée pour vous envoler. Une touche de couleur orange sur les parties métalliques visibles contraste avec le reste et lui confère une allure bestiale.

Le bon point qui le démarque de beaucoup, c’est son côté ergonomique : il dispose d’un système U-fit permettant de configurer la position de conduite idéale pour chaque gabarit. Cependant, la position est définitive car elle se réalise lors de l’achat. Ce Can-Am peut être équipé de trois guidons, réglant la position des bras et tronc, mais aussi au niveau des repose-pieds du pilote pour les jambes. Pour la praticité, un coffre avant vous permettra de ranger votre casque mais pas plus.

Essai Can-Am Spyder F3-S : sur la route

Le Can-Am Spyder F3-S est accompagné d’un trois cylindres Rotax de 1.330 cm³, lui confèrerant une puissance de 115 chevaux pour seulement 386 kilos. Avec un régime aussi drastique couplé à ses capacités motrices, ce bolide offre des accélérations dignes des voitures de sport, puisque le 0 à 100 km/h est atteint en seulement 4,8 secondes.

Une fois la poignée de l’accélérateur au taquet, le tricycle hésite un peu, cherche ses appuis et nous propulse ensuite comme une balle. Le moteur Rotax donne tout ce qu’il peut entre 3.500 à 5.000 tr/min et permet de bonnes reprises. La boîte semi-automatique (SE6) reste assez douce et réactive dès que nécessaire, elle rétrograde si le régime engagé est trop faible.

La sensation de vitesse est vite atteinte : à 150 km/h il faut agripper fermement sa monture et à partir de 170 km/h, vous ne pourrez rester plus de 30 secondes à cette vitesse avant que la poignée vous échappe. Même avec les perturbations d’air émanant des autres véhicules nous ne sommes pas gênés, le Spyder dispose d’appuis hors normes et d’une stabilité exemplaire.

Beaucoup d’électronique équipe ce Can-Am, le freinage est très rassurant avec un train avant qui gère parfaitement l’adhérence du tricycle, même sous la pluie, complété d’un amortissement correct. En plus de l’ABS, un contrôle de stabilité est présent mais aussi un anti-patinage. Dommage qu’on ne puisse déconnecter ces assistances. Vous l’aurez compris, la sécurité prime, même en y allant de bon train, le Can-Am anticipe et permet de reprendre le droit chemin dès que l’adhérence devient précaire.

Ce véhicule peut être conduit par chacun, mais ne vous attendez pas à vous laisser porter par les flots. Pour les moins expérimentés, une conduite de 1h30 maximum suffira. L’assistance est là pour vous aider mais cela reste un engin physique. Tout simplement parce que le Can-Am vire à plat et lorsque l’on souhaite se faire plaisir, on doit forcément appuyer, et la force centrifuge dans les virages ne vous fera pas de cadeau.

Essai Can-Am Spyder F3-S : en bref

Aucune catégorie ne lui correspond : ni voiture, ni moto. Cependant, bien qu’il soit déroutant lors de la première prise en main, stabilité et virage comme en voiture, accélération de la main droite, freinage du pied droit et passage des vitesses à la main gauche en séquentiel, croyez-moi, on s’y adapte très vite.

Avec un châssis en « Y » assez atypique, un air bestial avec des couleurs dynamiques et sportives, ce Spyder reçoit un moteur généreux et coupleux sur une large plage d’utilisation. Le Can-Am s’utilise de temps en temps et malgré un certain confort, un emploi quotidien est à proscrire.

Ajustable pour tous, se faire plaisir sans aller trop vite avec de bonnes sensations est le but recherché du modèle F3-S. Pour les novices, cet engin doit être tenu fermement lors de son utilisation et pour les puristes, ce gros jouet sera certainement trop aseptisé à leur goût.

Pardonnez-moi ces quelques envolés verbales, mais si vous êtes adepte des coups de pieds au cul -en toute sécurité- le Can-Am Spyder F3-S vous est destiné, car oui : ça pousse fort, très fort même !

Essai BRP Can Am Spyder F3-S : Fiche Technique

• Année de lancement : 2014
• Prix de base : 18.999 €
• Prix du modèle essayé : 21.499 €

Photos : essai du BRP Can Am Spyder F3-S

Remerciements chaleureux à toutes les équipes BRP et à l’agence l’Écurie, pour leur confiance et le prêt du Can-Am Spyder F3-S !