Nous avons eu la chance de découvrir en avant-première la nouvelle Ford Focus RS, à l’occasion d’un événement Ford lié aux nouvelles technologies quatre roues motrices. Après quelques tours, même en tant que simple passager pour l’instant, nous pouvons vous affirmer que les sensations sont bien au rendez-vous…
L’annonce d’une nouvelle RS chez Ford est toujours un petit événement. Depuis la première apparition de la griffe RS sur l’Escort RS 1600, la marque américaine a connu bon nombre de succès notamment lors de la course des 1.000 lacs, du RAC British Rallye Championship ou encore du Rallye d’Ecosse. Équipée d’un bloc 1.6 litres « Kent » à 16 soupapes, il servit de base mécanique pour la Formule 3. En 1969, la RS 1600 remporte également le Championnat d’Allemagne des circuits, et, cinq ans plus tard, devient championne d’Europe FIA des voitures de tourisme avec Hans Heyer. C’est cette même année que la production de la RS Mk I s’arrête, remplacée dans la foulée par l’Escort RS Mk II.
C’est au sein du centre d’essai de Ford Europe à Lommel, au Nord-Est de la Belgique, que nous approchons pour la première fois ailleurs que sous les projecteurs des salons la nouvelle Ford Focus RS ayant la -très- lourde tâche de succéder aux deux précédentes générations, faisant office de références à leur sortie. Le ciel est bas, la grisaille et la pluie s’empare des Flandres belges, mais il nous faudra bien plus que ça pour nous décourager. Enfin, nous allons voir de quoi cette Focus RS est capable…
Moins extravagante que les versions bleues Nitrous jusqu’à présent montrées aux yeux du monde, nos modèles d’essai se parent d’une teinte grise Stealth, une livrée plutôt discrète, beaucoup moins extravagante que toutes les compactes sportives du moment, la Honda Civic Type R en pole position pour ne citer qu’elle. La calandre proéminente adoptant les nouveaux codes stylistiques propres à l’ovale bleu se fond parfaitement au nouveau bouclier plus imposant. La nouvelle Ford Focus RS est également équipée d’un becquet et d’un nouveau diffuseur, dont chaque extrémité est occupée par une imposante sortie d’échappement.
La transmission intégrale Ford Performance (i-AWD : Intelligent All Wheel Drive), associée au contrôle dynamique de la répartition du couple, assure un départ canon, même sur notre piste d’essai détrempée par les trombes d’eau qui se sont abattues depuis le début de la matinée. Pour franchir un nouveau cap, il était sans doute nécessaire de réintégrer les quatre roues motrices. Réintégrer oui, car Ford avait déjà incorporé cette technologie sur l’Escort Cosworth, mais force est de constater que pour franchir le cap de la Ford RS500 forte de 350 chevaux et dont le seul lien avec le bitume passe seulement par les roues avant, qui plus est, bien aidées par l’utilisation d’un pivot découplé, c’était de lui greffer cette fameuse transmission intégrale.
C’est aussi un moyen pour Ford d’offrir aux utilisateurs de la future Focus RS une nouvelle expérience de conduite. Outre le fait de passer les 350 chevaux et les 440 Nm de couple (470 Nm avec overboost) délivrés par le bloc 2.3 litres Turbo EcoBoost emprunté à la dernière Ford Mustang, les quatre roues motrices ont aussi la lourde tâche d’assurer une parfaite stabilité et une redoutable efficacité en courbe.
Cependant, nous n’avons pas pu vérifier cela. Pourquoi ? Car le pilote de développement avec qui nous partagions le baquet a directement enclenché le mode Drift afin de nous montrer toute l’efficacité de la voiture. Ce mode est capable de transférer jusqu’à 70% du couple à l’arrière, mais aussi 100% de son couple sur la seule roue arrière droite ou gauche pour ensuite laisser l’électronique gérer le freinage de la roue intérieure ou extérieure. Avec ce mode Drift vous allez donc provoquer, réaliser et terminer le survirage, le tout sans être un as de l’appel / contre-appel. Globalement, tenir une quatre roues motrices en dérive, tout en supprimant le sous-virage intrinsèque tendancieux aux AWD, n’a jamais semblé aussi simple.
Proposée avec une boite mécanique à six rapports, ce n’est que du bonheur : le moteur EcoBoost avec turbocompresseur « twin-scroll » à double étage, distribution (à double calage variable) et injection revues, offre une toute autre perspective. Le 0 à 100 km/h est avalé en seulement 4,7 secondes, le tout dans un boucan absolument assourdissant émanant de la double sortie d’échappement, dont le crépitement à chaque décélération nous rappelle les fameuses lignes titane signées Akrapovič.
Tout cela pour la somme de 39.600 €, soit le prix d’une Peugeot 308 GTi ou d’une Mégane R.S. Trophy. Pire encore, à performances quasiment équivalentes, c’est pratiquement 20.000 € moins onéreux qu’une Audi RS 3 ou autre Mercedes A 45 AMG… Tout est dit.
Photos nouvelle Ford Focus RS : premier baptême de piste
Photos : Stuart G.W. Price & Barry Hayden pour Ford