Essais auto

Essai de l’Audi TT Roadster : le refus de tout compromis

Photo essai Audi TT Roadster (2015) - 2.0 TFSI 230

Apparue en 1998, la première génération d’Audi TT semble bien loin. Aujourd’hui, place à la troisième génération (8S), dans sa version roadster présentée au début de l’année 2015 peu après le modèle coupé. En version découvrable, l’Audi TT Roadster ne séduit qu’un client sur six acheteurs du petit coupé aux anneaux.

Avec un style plus affirmé et des déclinaisons faites pour cibler une plus large clientèle, nul doute que cette troisième génération trouvera son public. Audi y intègre qui plus est de nouvelles technologies inaugurées sur cette même TT, et aujourd’hui proposées sur l’intégralité des nouveaux modèles aux quatre anneaux sortis sur l’année 2015.

Avec cette version 2.0 litres TFSI développant 230 chevaux, qui devrait par ailleurs constituer le cœur des ventes, il est temps de juger sur le baromètre du plaisir si cette voiture regroupe l’intégralité des valeurs qu’elle véhicule à savoir : la sportivité, la technologie et surtout le plaisir.

Essai Audi TT Roadster : premières impressions

Photo essai Audi TT Roadster (2015) - 2.0 TFSI 230

D’emblée, la nouvelle Audi TT impressionne. Sorte de petite Audi R8, elle passe bien moins inaperçue que les deux précédentes générations. Son regard d’une part : sans bousculer tous les codes afin de ne pas froisser ses divins clients, Audi y intègre sa nouvelle calandre « Single Frame » assez nettement élargie, avec de part et d’autre des optiques plus fins que sur l’ancienne version, mais aussi aux traits plus agressifs, accentués sur notre modèle par les phares « Audi Matrix LED » à la signature unique.

On continue en suivant ce pincement de carrosserie qui prend forme à l’extrémité des feux avant et qui nous emmène vers une poupe plutôt harmonieuse, avec un dessin d’optique à l’encontre du dessin des feux avant reprenant des formes plus anguleuses. Sur l’Audi TTS, on nous gratifie d’une quadruple sortie d’échappement : ici, on divise par deux et on intègre les deux canules au centre du diffuseur avec un léger espacement.

Le travail a été porté également sur l’aérodynamique de la voiture avec un coefficient de trainée de seulement 0,30, toit fermé, accentué par l’aileron escamotable et commandé électroniquement à partir de 120 km/h ou manuellement grâce à un bouton. Globalement les proportions restent les mêmes, la hauteur est la même que sur l’ancien modèle, la troisième génération gagne simplement deux centimètres de plus en longueur et perd un centimètre en largeur.

La capote en toile escamotable s’ouvre et se referme en seulement 10 secondes et jusqu’à 50 km/h. Quelle que soit la position du toit, le coffre conserve toujours la même contenance (280 litres), les 39 kilos de la capote s’intègre bien derrière les sièges. Seul détail un peu gênant et étonnant venant d’Audi : le mécanisme visible à chaque extrémité une fois le toit rétracté. La marque allemande a travaillé également sur la toile, elle est composée de cinq couches afin de garantir une très bonne isolation phonique et thermique, ce que l’on a pu constater notamment sur autoroute. Décapoté (et avec le chauffe-nuque enclenché de préférence), le coupe-vent fourni de série fait le job et réduit assez drastiquement les turbulences dues au vent. Il est intégré derrière les sièges et est escamotable électriquement.

Essai Audi TT Roadster : vie à bord

Photo poste de conduite Audi TT Roadster (2015) - 2.0 TFSI 230

À chaque essai Audi, on va dire que l’on rabâche la même chose, mais force est de constater qu’à l’heure actuelle la marque allemande possède le meilleur niveau de finition du marché et c’est indéniable. Alors forcément il faut passer par la case option pour s’offrir le jouet que l’on est tenu d’exiger à ce tarif, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que la marque allemande a vraiment bouleversé l’habitacle de ce TT et ne s’est pas reposée sur ses acquis.

Les commandes d’aération se situent maintenant au centre des buses de soufflerie, seuls quelques boutons impossibles à intégrer ailleurs ornent encore la console centrale, mais mis à part cela, Audi a fait le ménage. Fini l’autoradio pas vraiment premium, tout est maintenant regroupé au sein de l’écran LCD baptisé « Virtual Cockpit » qui se situe au niveau de l’instrumentation. La majeure partie des fonctions se situent donc maintenant sous vos yeux : l’écran GPS, les informations instantanées, MMI Touch, la partie téléphonie… Le tout est contrôlable par l’intermédiaire des commandes situées au niveau du volant et la console centrale : c’est épuré, ergonomique, bien pensé, technologique : on frise la perfection.

Quelques irréductibles boutons font néanmoins de la résistance (mais impossible à intégrer ailleurs je pense) : cette rangée de six boutons intègre par exemple la fonction « Audi Drive Select » permettant de choisir son mode de conduite (efficiency, comfort, auto, dynamic et individual) ou encore celle permettant de contrôler l’aileron escamotable.

Essai Audi TT Roadster : sous le capot

Photo moteur 2.0 TFSI 230 - Audi TT Roadster (2015)

Partageant exactement le même bloc que la Volkswagen Golf VII GTI Performance, la cartographie est la même et les valeurs de couple et de puissance sont toujours aussi bonnes. Elles se distinguent par leur disponibilité, et cela sur une large plage de régimes : le couple est disponible très tôt dès 1.600 tr/min, et la puissance de 4.500 à 6.200 tr/min. Le comportement d’un diesel ? Pratiquement, en tout cas le caractère doit surement se rapprocher de la version TDI 184 chevaux Ultra, les conséquences d’un bloc turbo à bi-injection cela dit. Le plus étonnant reste le fait que la version 2.0 TFSI de notre essai développe seulement 10 Nm de moins que l’Audi TTS.

Équipée de la version S Tronic, transmission intégrale quattro oblige, la boite se comporte plutôt bien même si elle manque un peu de réactivité en mode Sport. Sur ce mode, préférez donc l’utilisation séquentielle et jouer des -minuscules- palettes au volant afin de faire monter très haut le régime moteur et faire pétarder l’échappement à chaque passage de rapports. La sonorité du quatre-cylindres est correcte, sans plus, le TTS ne fait guère mieux à ce sujet soit dit en passant, il vous faudra aller chercher au delà de 4.000 tr/min pour apprécier un son rauque.

Concrètement oui, nous sommes dans une petite sportive embourgeoisée, pas la plus extrême mais nous devons reconnaître que c’est plutôt agréable d’utiliser toutes les vertus de cette Audi TT sans vider le réservoir en un quart d’heure. En conduite dynamique nous avons relevé une consommation aux alentours de 12 l/100 km, et seulement 8 l/100 km en cycle mixte (contre les 6,9 l/100 km annoncés), un chiffre tout à fait convenable.

Essai Audi TT Roadster : sur la route

Photo essai Audi TT Roadster (2015) - 2.0 TFSI 230

« Aseptisée, pas vraiment sportive, trop sérieuse… » : ce sont globalement tout ce que l’on a pu lire et entendre à son sujet. Pour ne rien arranger, nous avions à notre disposition une version roadster (+ 100 kilos) avec en prime la transmission intégrale quattro (+ 95 kilos) pour un poids total culminant à 1.335 kilos. Imposant en effet, et cela se ressent au niveau de la conduite : moins agile que la Volkswagen Golf GTI Performance équipée du même bloc 2.0 litres TFSI, la plateforme MQB sur laquelle repose la voiture relativise quand même le tout, mais globalement, nous n’avons pas affaire à la voiture démonstrative à laquelle nous nous attendions. Le moteur est efficace, il ne manque pas de couple, mais s’avère un peu linéaire lors des montées en régime dues à ce poids prononcé. Adepte des balades dominicales au bord de la mer, cette voiture est parfaite, pour les plus téméraires notre version de 230 chevaux sera un peu juste, mais l’Audi TTS Roadster et ses 310 chevaux saura répondre à vos attentes.

Les efforts à fournir au volant sont quasiment nuls, le quattro assure une motricité et un comportement parfait, la sécurité est omniprésente à son volant, petite surprise cependant au niveau du train arrière qui peut, à la demande prononcée, dériver à la guise de son conducteur. Un comportement sûrement accentué sur les versions traction. Finalement, c’est peut-être grâce au différentiel Haldex, qui, par gestion électronique, va répartir la majorité du couple sur les roues arrière en mode Dynamic. La majeure partie du temps, la voiture restera typée traction pour influer sur les consommations, mais la gestion, par l’intermédiaire des différents modes de conduite, est vraiment bonne et permet d’avoir plusieurs comportements différents et surtout au ressenti immédiat.

L’ESC, toujours présent mais déconnectable, charge et décharge les roues les moins motrices afin d’assurer un maximum d’agilité, d’ailleurs en courbe l’Audi TT se manie parfaitement bien, et on se prendrait pratiquement pour un pilote avec cette direction électro-mécanique à démultiplication variable qui joue sur l’inclinaison du volant. Résultat ? Comme en compétition, les mains à 9h15, on ne croisera que très rarement les bras et mieux encore, grâce à l’autobloquant électroniquement EDS et au différentiel Haldex, tout retour de couple dans le volant est annihilé.

Pas vraiment destinée au circuit, Audi a quand même jugé bon d’équiper sa TT de freins très performants : puissant et endurant, c’est tout ce que l’on demande, ce système de freinage peut certainement encaisser beaucoup plus qu’une cavalerie de 230 équidés.

La plupart des voitures obligent à choisir entre deux qualités antinomiques : le confort et la sportivité. Moi-même je l’avoue, j’aime quand une voiture peut me procurer ces deux types de sensations. Équipée du système « Audi Magnetic Ride », notre TT est en mesure de nous proposer deux visages différents en fonction de la route et de l’humeur de son conducteur. Ainsi, le tarage de l’amortissement est modifié grâce à un liquide magnéto-rhéologique qui circule dans les amortisseurs, et dont la viscosité varie quand il est soumis à un champ magnétique. Placée dans le piston de chaque amortisseur, une bobine électromagnétique va utiliser cette propriété pour freiner ou faciliter le passage du liquide et ainsi assouplir ou durcir la suspension. De ce fait, l’Audi TT peut adopter plusieurs types de comportements et le ressenti est immédiat : en conduite soutenue la voiture devient ferme comme on l’aime, en conduite douce elle redevient confortable, et met à mal tous les préjugées traditionnels sur le confort discutable des voitures allemandes.

Essai Audi TT Roadster : en bref

Photo 3/4 avant Audi TT Roadster (2015) - 2.0 TFSI 230

Plus bourgeoise que sportive, l’Audi TT devrait sans doute, avec cette troisième génération, conforter sa place dans le segment. Technologique, elle répond aux attentes de la clientèle tout en conservant un design sportif dans la lignée de la politique aux quatre anneaux. Le cœur des ventes sera sans nul doute le moteur 2.0 litres TFSI de 230 chevaux, un bloc plus polyvalent que sportif qui saura contenter le plus grand nombre. Souvent caractérisée comme la « petite Audi R8 », son tempérament apaise quelque peu les ardeurs de certains, elle se place tout en haut de la hiérarchie des roadsters et est étrangement l’une des rares à ne pas vraiment souffrir dans un segment en crise.

Forcément, de telles prestations se payent : en moyenne 50.000 € pour une Audi TT Roadster correctement équipée, une somme qui aujourd’hui ne nous choque plus vraiment malheureusement, mais nous avons au moins à ce prix -mis à part cet interminable catalogue d’options- une voiture bien motorisée, aux lignes dynamiques et non conventionnelles, équipée des dernières technologies et surtout aux détails soignés quant aux finitions et aux matériaux utilisés. Et cela, personne ne pourra le reprocher à Audi.

Essai Audi TT Roadster : Fiche Technique

Photo volant cuir Audi TT Roadster (2015) - 2.0 TFSI 230

  • Moteur : transversal avant, 2.0 litres TFSI (Turbo, Fuel, Stratified, Injection), quatre-cylindres en ligne, 1.984 cm3, injection directe et indirecte
  • Suralimentation : turbocompresseur
  • Puissance : 230 ch DIN (169 kW) à 4.500 tr/min
  • Ratio : 115 ch/L (85 kW/L) – 186 Nm/L
  • Puissance fiscale : 13 CV
  • Couple moteur : 370 Nm à partir de 1.600 tr/min
  • 0 à 100 km/h : 5,3 secondes
  • 0 à 200 km/h : 23,1 secondes
  • Vitesse maxi : 250 km/h
  • 80 à 120 km/h : 3,6 secondes
  • 400 mètres départ-arrêté : 13,7 secondes
  • 1.000 mètres départ-arrêté : 25,4 secondes
  • Transmission : intégrale semi-permanente type quattro
  • Boite de vitesses : double embrayage à six rapports type S Tronic
  • Pneus : 245/40 R18
  • Freins : disques ventilés à l’avant (340 mm), disques pleins à l’arrière (310 mm)
  • 130 à 0 km/h : 58,7 mètres
  • Suspensions avant : McPherson
  • Suspensions arrière : Essieu à quatre bras
  • Longueur : 4.177 mm
  • Largeur : 1.832 mm
  • Hauteur : 1.355 mm
  • Empattement : 2.505 mm
  • Diamètre de braquage : 11 mètres
  • Volume de coffre : 280 litres
  • Poids à vide : 1.335 kg
  • Rapport Poids/Puissance : 6,5 kg/ch – 154 ch/T – 114 kW/T
  • Rapport Couple/Poids : 248 Nm/T
  • Consommation Urbaine : 8.5 l/100km
  • Consommation Extra-Urbaine : 5.6 l/100km
  • Consommation Mixte : 6.7 l/100km
  • Capacité Réservoir : 55 litres
  • Emissions de CO2 : 154 g/km (Malus : +1.600 €)
  • Année de lancement : 2015
  • Prix de base : 39.250 €
  • Prix du modèle essayé : 65.815 €

Équipements du modèle essayé – Finition S Line

  • Advanced key + alarme antivol avec fonction safelock (995 €)
  • Audi magnetic ride avec rabaissement (1.340 €)
  • Audi Matrix LED (2590 €)
  • Audi side assist (665 €)
  • Bang and Olufsen sound system (1.035 €)
  • Jantes 19 pouces en aluminium forgé, style étoile à cinq bras, gris contrasté (1.115 €)
  • Pack éclairage (305 €)
  • Peinture « Rouge Tango » (765 €)
  • Sièges chauffants (425 €)
  • Sièges électriques (895 €)
  • Sièges sport S à l’avant (835 €)
  • Sellerie « Gris Rottor surpiqûres anthracite » (565 €)
  • Sellerie pack cuir (475 €)

Photos : essai de l’Audi TT Roadster

Remerciements chaleureux à toutes les équipes d’Audi France et à l’agence Double II, pour leur confiance et le prêt de l’Audi TT Roadster !

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Yann Lethuillier

Mange du pneu, boit de l'essence et dort sur l’asphalte.

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