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Essai de la Nissan 370Z : le plaisir avant tout

Photo essai Nissan 370Z - 3.7 l V6 328 ch (2015)

Découvrez sur French Driver notre essai de la Nissan 370Z, le coupé sportif nippon équipé du moteur 3.7 l V6 de 328 chevaux…

Aujourd’hui, rares sont les voitures de loisir proposées à un tarif abordable. A proprement dit, parler de « voiture plaisir » est un terme un peu enfantin mais résumant parfaitement la philosophie prodiguée par cette formidable auto qu’est la Nissan 370Z.

Héritière d’un passé vieux de plus de quarante ans, la 370Z est la sixième génération d’une lignée ayant débuté sous un autre blason. En 1969, la Datsun 240Z fut l’ainée d’une dynastie de Z, où encore aujourd’hui les puristes ne jurent que par cette lettre symbole de sportivité pure et dure, dont l’immense succès réside en partie grâce à la cinquième génération baptisée 350Z, vendue à plus d’un million d’exemplaires (dont 80% aux USA).

Positionnée face au duo Porsche Cayman / Boxster, Mercedes SLK, Audi TTS et autres BMW Z4, l’indéniable avantage que possède la petite nipponne reste et restera son prix. Il vous faudra compter en moyenne entre 10.000 et 20.000 € de plus pour un de ces modèles allemands quand la japonaise « peine » à dépasser la barre des 40.000 €, même avec le packaging le plus haut ou en version Roadster. Nissan propose également une version Nismo pourvue de 16 chevaux supplémentaires, d’un échappement et d’un châssis sport, ainsi que d’un kit carrosserie spécifique sur tons rouges et noirs se mêlant à une peinture métallisée blanche.

Essai Nissan 370Z : premières impressions

Photo essai Nissan 370Z - 3.7 l V6 328 ch (2015)

Par rapport à la Nissan 350Z, la Nissan 370Z a subi une petite mise à jour esthétique mais conserve les formes de sa grande soeur, avec cependant quelques traits de caractère supplémentaires soulignés par un coup de crayon plus tranchant au niveau des optiques.

Ces fameux feux « boomerang » présents à l’avant comme à l’arrière affirment l’identité de la voiture, les traits sont tendus et tirés vers l’arrière, le long capot surmonté de deux nervures centrales et d’un bouclier somme toute assez sommaire constituent un faciès épuré ne manquant pas de caractère.

Plus trapue que sa devancière, elle n’a clairement pas honte d’afficher ses intentions, en témoignent ses mensurations : la Nissan 370Z assure un parfait équilibre avec ses hanches galbées qui vous donneront des sueurs froides au moment de vous faufiler dans l’amas de véhicules qui vous entoure.

De profil, le sommet du toit culminant à 1,31 mètre dégraisse continuellement et sans encablures jusqu’à la poupe et à ce petit becquet dont les formes anguleuses tempèrent ses lignes agressives. Les initiés y verront une sportive où il faudra avoir du répondant avant de s’y frotter, les amateurs une supercar tout droit sortie d’un Fast & Furious dont le feulement à bas régime laisse présager toute l’exubérance quelle renferme.

Essai Nissan 370Z : vie à bord

Photo sièges baquet cuir alcantara Nissan 370Z - 3.7 l V6 328 c

Pas discrète pour un sou vue de l’extérieur, l’intérieur est à la base un peu plus conventionnel et surtout bien plus qualitatif que sa frangine 350Z, qui arborait des matériaux en inadéquation avec ce qu’elle cachait sous le capot. Dans la 370Z les matériaux sont loin des standards allemands et commencent à accuser le poids des années, mais force est de constater que le tout est plutôt bien assemblé et ne souffre d’aucune coulure due à certains raccords disgracieux, et encore moins de nuisances sonores souvent constatées au sein des voitures de sport.

Au niveau des équipements on y retrouve tout ce qu’il faut, pas de superflu : notre version n’est pas équipée du système de navigation Connect Premium mais qu’importe, à la limite seule une installation Bluetooth aujourd’hui quasiment indispensable et éventuellement la caméra de recul auraient pu nous intéresser. Le gabarit de la voiture n’est pas des plus spectaculaires mais la visibilité étant quasi nulle, la présence au minimum de radars de recul n’aurait pas été de trop.

Hormis cela, notre modèle d’essai dispose d’une sellerie semi-cuir de couleur orange Racing avec rappel sur les contre-portes, l’alliance entre le orange de l’intérieur et le bleu Racing extérieur, personnellement j’adore : impossible de passer inaperçu, et cette teinte un tant soit peu exubérante a le mérite de dynamiser un habitacle très sombre où la seule note de couleur se trouve au niveau de l’éclairage de l’instrumentation de couleur… orange.

La présence de trois manomètres (température d’huile, pression d’huile ainsi qu’une horloge) confirme bel et bien son caractère, les commandes tombent sous la main à l’image de ce petit levier de vitesses très petit et au débattement très court, donnant l’impression de jouer au joystick. Le combiné d’instrumentation scindé au volant voit le compte-tour occuper le centre de l’instrumentation avec à sa droite la vitesse et à sa gauche la jauge à carburant.

Essai Nissan 370Z : sous le capot

Photo moteur 3.7 l V6 328 ch Nissan 370Z (2015)

A l’heure du downsizing, la 370Z est l’une des seules voitures à ne pas avoir eu recours à la réduction de la cylindrée. Aujourd’hui, installer un bloc 3.7 litres V6 dans ce type de véhicule paraîtrait bien saugrenu, en témoignent les concurrentes allemandes qui délaissent leur flat-six et autres cinq-cylindres pour de petits blocs quatre-cylindres turbocompressés.

Évolution du 3.5 litres de 313 chevaux de la 350Z, Nissan a allongé la course du moteur et n’a conservé que 65% des pièces de ce bloc. La pompe à huile a été changée tout comme les canaux de circulation du liquide de refroidissement afin de baisser la température d’un moteur tout en aluminium et désormais à double arbre à cames en tête.

Par rapport à la Nissan 350Z, le constructeur nippon a apporté quelques améliorations mécaniques avec des jupes de pistons asymétriques, des bougies hautes performances à électrode iridium, et une distribution entièrement variable VVEL.

Pourquoi avoir conservé ce bloc ? Tout simplement parce qu’en 2008, celui-ci a été classé parmi les dix meilleurs moteurs de la production mondiale et même si sa courbe de vie est en déclin, il fait encore aujourd’hui figure de référence. Actuellement ses rejets de CO2 lui font défaut mais concrètement, au niveau de la consommation, rien d’alarmant puisque les consommations annoncées par le constructeur sont en adéquation avec celles relevées, c’est à dire autour de 10 l/100 km en moyenne.

A bas régime, le V6 sonne creux et se comporte comme n’importe quelle voiture standard, seules les commandes un peu rustres vous rappelleront sa philosophie. Sa puissance est disponible assez tard (à cause de la distribution variable VVEL), dès 4.500 trs/min la 370Z débute ses vocalises, le seuil au delà duquel on commence vraiment à prendre du plaisir pour ensuite l’emmener très haut dans les tours, où le point de rupture se situera autour de 8.700 trs/min.

Essai Nissan 370Z : sur la route

Photo 3/4 arrière Nissan 370Z - 3.7 l V6 328 ch (2015)

Humilité. Humilité sera le maitre-mot si un jour vous avez la chance de prendre les commandes de la 370Z. La voiture demande une réelle concentration à son bord et ne vous pardonnera pas grand chose même le système ESP activé. Le châssis est d’une agilité remarquable -malgré un poids certain- et son tempérament joueur, voire même piégeur, fera de cette voiture votre meilleure amie ou votre pire ennemie. Sur sol mouillé multipliez ce tempérament par trois et attendez-vous à jouer du volant et du levier de vitesses si vous commencez à vouloir la titiller.

Sur le papier, on parierait pourtant sur un tout autre comportement. Par rapport à la Nissan 350Z, les ingénieurs ont rigidifié la structure de 30% et rabaissé le centre de gravité, seule la répartition des masses (53/47) demeure inchangée. Pour vous aider à maintenir un tant soit peu les 328 chevaux de l’engin, l’ESP (totalement déconnectable et non partiellement), l’ABS, le différentiel à glissement limité, l’autobloquant à viscocoupleur ou encore le système de répartition du freinage ESB sauront vous guider.

Le freinage justement, touchons-y un mot : puissant et endurant sont les deux adjectifs qualifiant le mieux ces disques ventilés pincés par des étriers à quatre pistons à l’avant, et à double piston à l’arrière. Taillés pour la piste, ils vous aideront à freiner très tard et à entrer en courbe progressivement en soulageant peu à peu le freinage. Attention cependant à ne pas soulager trop rapidement, auquel cas l’arrière aura tendance à vouloir prendre les devants. Tout un savant dosage à maîtriser entre accélération et freinage, avec cette propulsion qui ne vous pardonnera pas beaucoup d’erreurs.

Autre chose particulièrement jouissive, la boîte de vitesses. Si je vous parle des systèmes Synchro Rev Control et Downshift Rev Machine, peu de chance que vous pensiez d’amblée à un ingénieux système permettant d’automatiser le double-embrayage ou talon-pointe lors des changements de rapports. Ce système adapte chaque passage de vitesses au régime moteur adéquat afin de soulager la mécanique énormément sollicitée, surtout quand votre compte-tour est gradué jusqu’à 9.000 trs/min. Les débattements de la boîte ont été raccourcis et même si l’étagement n’est pas parfait, cette voiture est faite pour la boîte mécanique. Nissan propose une boîte automatique à sept rapports qui consomme étrangement moins que la mécanique (en moyenne 11% de moins), et qui fait le bonheur du marché américain adepte d’une conduite plus coulée même à bord d’une dévoreuse d’asphalte.

Essai Nissan 370Z : en bref

Photo essai Nissan 370Z - 3.7 l V6 328 ch (2015)

Avec un rapport prix/performances encore imbattable aujourd’hui, la Nissan 370Z est une voiture comme on n’en fait plus. Même si elle approche de la retraite, force est de constater que proposer un bloc 3.7 litres V6 atmosphérique relève de l’inconscience, au moment-même où les sirènes du downsizing font rage.

Voiture plaisir avant tout autre chose, Nissan y a incorporé tous les ingrédients qui font aujourd’hui le succès de la GT-R. Moins efficace qu’un Cayman S, la 370Z est aussi beaucoup moins onéreuse avec, certes des performances moindres, mais un style plus racé et un caractère assez brut de décoffrage.

Personnellement, je signerais bien non pas de mes initiales mais d’un Z de la pointe de mon stylo, un bon de commande qui conclurait les 370 bonnes raisons que j’aurais d’acheter cette Nissan 370Z.

Essai Nissan 370Z : Fiche Technique

Photo détail volant Nissan 370Z - 3.7 l V6 328 ch (2015)

  • Moteur : Longitudinal avant, six-cylindres en V à 60°, 3.696 cm3, 24 soupapes, injections multipoints, atmosphérique
  • Suralimentation : Gestion électronique Nissan EGI ECCS
  • Puissance : 328 ch DIN (241 kW) à 7.000 trs/min
  • Puissance fiscale : 23 CV
  • Couple moteur : 363 Nm de 5.200 trs/min
  • 0 à 100 km/h : 5,3 secondes
  • Vitesse maxi : 250 km/h
  • Transmission : Propulsion
  • Boite de vitesses : Mécanique à six rapports
  • Pneus : 245/40 R19 à l’avant, 245/35 R19 à l’arrière
  • Freins : Étriers quatre pistons avec disques de 355 mm à l’avant / Étriers double pistons avec disques 350 mm à l’arrière
  • Suspensions avant : Double triangulation
  • Suspensions arrière : Indépendante multibras
  • Longueur : 4.265 mm
  • Largeur : 1.845 mm
  • Hauteur : 1.310 mm
  • Empattement : 2.250 mm
  • Diamètre de braquage : 11 mètres
  • Volume de coffre : 235 litres
  • Poids à vide : 1.571 kg
  • Consommation Urbaine : 15,4 l/100km
  • Consommation Extra-Urbaine : 7,8 l/100km
  • Consommation Mixte : 10,4 l/100km
  • Capacité Réservoir : 72 litres
  • Emissions de CO2 : 248 g/km (Malus : +8000 €)
  • Année de lancement : 2009
  • Prix de base : 32.900 €
  • Prix du modèle essayé : 36.300 €

Équipements du modèle essayé – Finition Pack :

  • Différentiel arrière à glissement limité
  • Jantes alliage 19 pouces
  • Phares bi-xénon
  • Régulateur et limiteur de vitesse avec commandes au volant
  • Sellerie mi-cuir Orange Racing avec sièges chauffants
  • Système audio Bose avec 8 HP

Photos : essai de la Nissan 370Z

Remerciements chaleureux à toutes les équipes de Nissan France, pour leur confiance et le prêt de la Nissan 370Z !

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Yann Lethuillier

Mange du pneu, boit de l'essence et dort sur l’asphalte.

2 commentaires

  1. Merci pour l’essai.

    Par contre, la sellerie orange ne semble pas dispo en France.
    Comment se fait-il que Nissan France fasse justement tester un modèle qui en soit équipé ?
    Future série spéciale Racing ?

    1. Bonjour,

      La sellerie Orange Racing n’est pas disponible en France en effet, la commande de la voiture a peut-être été passée directement auprès de l’usine sans avoir pris en compte le fait qu’elle ne soit pas disponible en France. Quant à une série spéciale Racing, rien ne nous a été divulgué à ce sujet. 🙂

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