Découvrez sur French Driver l’essai de l’Audi S1 Sportback, avec son moteur 2.0 litres TFSI de 231 chevaux et sa transmission intégrale permanente quattro…
L’ensemble de la presse est unanime : une pluie d’éloges s’est abattue à la sortie de cette petite version musclée de l’Audi A1. Cette véritable success story depuis sa sortie en 2010 méritait bien une appellation S pour les aficionados de petites sportives, pourtant déjà bien servis avec la version 1.4 litres TFSI de 185 chevaux.
Mais 185 chevaux, ce n’était pourtant pas encore assez. En 2014, afin d’annoncer le restylage de mi-carrière de la voiture, Audi inaugure sa nouvelle face avant en présentant l’Audi S1 équipée d’un bloc 2.0 litres TFSI de 231 chevaux accouplé à une boite mécanique à 6 rapports et une transmission intégrale.
En 2012, Audi avait déjà lancé les prémices d’une Audi S1, avec un dérivé sportif de l’A1 d’ancienne génération basé sur les éléments mécaniques de l’ancien TTS : l’Audi A1 quattro. Une version folle de 256 chevaux équipée d’un kit carrosserie sculptural, le tout facturé 51.190 euros et limité à 333 exemplaires seulement, dans une seule teinte et aucune option disponible.
Essai Audi S1 Sportback : premières impressions
Concrètement, peu de choses changent par rapport à l’ancienne version : les feux avant ont été redessinés, les feux arrière arborent une nouvelle signature lumineuse et les boucliers ont été retravaillés afin d’accueillir deux entrées d’air (dont une factice).
Un œil averti reconnaitra l’Audi S1 à ses deux badges apposés sur la calandre et sur la poupe, ainsi qu’à la sonorité rauque émanant de la quadruple sortie d’échappement propre à la gamme S.
Notre version d’essai est pourvue de quelques éléments à vocation sportive, avec l’indispensable pack quattro qui englobe les stickers quattro sur les flancs, les feux Xénon avec paupières rouge, les étriers de freins rouges, les jantes de 18 pouces à cinq branches spécifiques, la lame avant en aluminium, et le becquet de toit noir brillant aux couleurs des arches.
Essai Audi S1 Sportback : vie à bord
Même avec un habitacle accusant quelques années d’existence, Audi est toujours au dessus du lot et présente de nombreux équipements et packs de personnalisation, ceci afin de magnifier un intérieur déjà bien fourni de base. Chaque détail a son importance, des pédales et du repose-pied en aluminium au volant en cuir surpiqué de rouge jusqu’aux sièges avant en cuir Nappa Sport style S, sans oublier les baquets offrant un excellent maintien, le tout agrémenté d’une coque de dossiers de couleur rouge badgée quattro.
Audi propose aussi un pack intérieur quattro reprenant ces mêmes sièges baquets additionnés à la console centrale rouge, le volant sport spécifique à méplat et le cerclage des diffuseurs peints en noir brillant surmontés d’un anneau de couleur rouge.
Le seul petit bémol que l’on pourrait faire reste le système d’infotainment MMI un peu vieillissant malgré quelques mises à jour. Il ne peut se targuer d’être le meilleur du marché, contrairement à l’habitacle aux finitions irréprochables. D’ailleurs, Audi intègre un nouveau bouton « Drive Select » permettant de choisir entre trois modes de conduite (Efficiency, Auto et Dynamic) influençant sur la direction, la sonorité et les suspensions pilotées.
Essai Audi S1 Sportback : sur la route
Un moteur de 2.0 litres de cylindrée dans une petite citadine : il faudrait être fou pour proposer ça à la vente, à l’heure où les sirènes du downsizing résonnent sur le monde de l’automobile. Pourtant, Audi est encore l’un des rares constructeurs à proposer des moteurs de la sorte, là où le trois-cylindres commence doucement à apposer ses pistons. Même la nouvelle Audi RS 3 ne répond pas à la nouvelle mode de la réduction de la cylindrée, puisque la marque aux anneaux lui a greffé le très sonore cinq-cylindres au tempérament bestial.
Le 2.0 litres TFSI (dérobé à la Golf 7 GTI mais à la cartographie différente) développe ici 231 chevaux et 370 Nm de couple, distribués sur les quatre roues pour un comportement, certes très sérieux, mais amusant surtout en rase campagne où les petits virages étroits deviennent une véritable partition pour la S1 qui dégage une mélodie rageuse haut dans les tours et un claquement à chaque passage de rapports. Là où la Golf 7 GTI exprimait toute sa fougue entre 4.700 et 6.200 tr/min, l’Audi S1 extorque ses 231 chevaux à 6.000 tr/min résultant un caractère moins linéaire.
Le quattro est là avant tout pour corriger nos trajectoires mal maitrisées, là ou n’importe quelle voiture (même la Peugeot 208 GTi by Peugeot Sport et son Torsen) verrait son arrière train passer devant. Il offre également agilité et confort puisqu’aucun retour de couple n’est à signaler dans la colonne de direction. L’Audi S1 sait pourtant être joueuse une fois l’ESP partiellement désactivé : on sentira davantage la cavalerie travailler dans les courbes, et l’arrière devenir un tant soit peu plus joueur sans pour autant en effrayer ses occupants.
Comment parler de son comportement routier sans toucher un mot de la boîte ? Jusqu’ici, je pense n’avoir jamais connu si bonne boîte mécanique : les rapports sont étagés à la perfection, le blocage des vitesses est sec et se fait ressentir au niveau du levier… Tellement sec que l’on arrive à imaginer les crans de la grille, et cela devient même parfois déconcertant de passer les vitesses avec autant de facilité. Seul reproche, les débattements un poil longs, même si cela ne relève que du détail.
Allez, trouvons tout de même un défaut à cette Audi S1 : son freinage, manquant d’endurance au bénéfice d’un dosage très simple à appréhender et d’un puissant mordant. Un défaut qui n’en est pas vraiment un tout compte fait, hormis peut-être sur piste, mais en utilisation conventionnelle rien de dramatique.
Vous avez sûrement relevé plus haut que l’Audi S1 dispose de suspensions pilotées et non pas du système Magnetic Ride. Elaborées avec Bilstein, elles absorbent parfaitement tous les mouvements de caisse et s’adaptent aux différents modes sélectionnés depuis la commande « Audi Drive Select ». Conséquence ? Nous ne sommes pas trimballés à chaque virage serré dans l’habitacle et la S1 se charge de garder une assiette un tant soit peu constante.
Le train arrière de l’Audi S1 a été réaménagé également (d’où un volume de coffre en perdition) avec l’incorporation d’un différentiel sur l’essieu arrière avec un système à quatre bras donnant davantage d’efficacité au châssis. La direction est, elle aussi, nouvelle avec un système à assistance électro-mécanique (à pompe hydraulique sur l’Audi A1) beaucoup moins encombrant et surtout plus adapté à une conduite à vive allure avec une commande plus incisive.
Pour une meilleure répartition des masses (60/40) la batterie a été placée dans le coffre sous le seuil de chargement afin que le train avant n’en supporte pas le poids, ajouté à l’imposant 2,0 litres, pourtant plus léger que sur l’Audi A1 quattro.
Avec tant d’atouts, difficile de croire que l’Audi S1 repose sur la même plateforme que la Volkswagen Polo 5, et pourtant ! L’Haldex 5 est sûrement l’élément moteur le plus fondamental de notre S1. Plus léger que le V4, il nécessite moins d’entretien, demande moins d’huile et il est surtout bien plus réactif. Tout cela sur un empattement court et vous obtenez, avec l’Audi R8 V10, l’Audi la plus jouissive du moment, en attendant de prendre en main la nouvelle RS 3.
Essai Audi S1 Sportback : en bref
Certains regretteront l’absence de la boîte à double embrayage sur ce modèle. Dieu que non : l’Audi S1 n’a sûrement pas besoin de cela : c’est une sportive pure et dure, et elle se doit, même encore aujourd’hui, d’être proposée en boite mécanique et surtout quand on possède l’agilité de cette dernière.
Esthétiquement plus jolie, c’est davantage sous sa robe que l’on découvre cette citadine sportive coiffant au poteau toutes ses concurrentes si nous pouvons les juger comme telles. Aujourd’hui, seule la Peugeot 208 GTi by Peugeot Sport (voir ici notre essai de la Peugeot 208 GTi 30th) et la nouvelle MINI John Cooper Works peuvent espérer contrarier l’Audi S1, mais celle-ci reste la plus polyvalente. La MINI étant concrètement beaucoup trop chère et la Peugeot 208 bien trop radicale pour une utilisation quotidienne, l’Audi S1 est bien LA meilleure petite sportive du moment pour toutes les raisons citées précédemment.
Essai Audi S1 Sportback : Fiche Technique
- Moteur : 2.0 litres TFSI, Transversal avant, quatre-cylindres en ligne, 1984 cm3, 16 soupapes, injection directe et indirecte
- Suralimentation : Turbo + Échangeur air/air
- Puissance : 231 ch DIN (170 kW) à 6.000 tr/min
- Puissance fiscale : 14 CV
- Couple moteur : 370 Nm de 1.600 à 3.000 tr/min
- 0 à 100 km/h : 5,8 secondes
- Vitesse maxi : 250 km/h
- Transmission : Intégrale semi-permanente (Haldex EDS et XDS+)
- Boite de vitesses : Mécanique à 6 rapports
- Pneus : Bridgestone Potenza S001 225/35 R18
- Freins : Disques ventilés (310 mm) étriers flottants mono piston AV / Disques pleins (272 mm) étriers flottants mono piston
- Suspensions avant : McPherson (triangles), barre antiroulis
- Suspensions arrière : Essieu multibras, ressorts/amortisseurs séparés, barre antiroulis
- Longueur : 3.975 mm
- Largeur : 1.746 mm
- Hauteur : 1.423 mm
- Empattement : 2.469 mm
- Diamètre de braquage : 10.6 mètres
- Volume de coffre : 210 litres
- Poids à vide : 1.340 kg
- Consommation Urbaine : 9.3 l/100km
- Consommation Extra-Urbaine : 6.0 l/100km
- Consommation Mixte : 7.3 l/100km
- Capacité Réservoir : 45 litres
- Emissions de CO2 : 166 g/km (Malus : +2.200 €)
- Année de lancement : 2014
- Prix de base : 35.500 €
- Prix du modèle essayé : 41.655 €
Équipements du modèle essayé :
- Accoudoir recouvert de cuir
- Advanced key
- Applications décoratives
- Arches et pavillon de toit de couleur contrastée
- Audi Parking System plus avec MMI
- Audi Sound System
- Jantes en aluminium coulé style 5 branches à facettes (style S) noir mat, partiellement polies, dimensions 7,5 J x 18 (avec pneus 225/40 R 18)
- MMI GPS plus
- Pack esthétique extérieur quattro
- Pack esthétique intérieur quattro
Photos : essai de l’Audi S1 Sportback
Remerciements chaleureux à toutes les équipes de l’Agence Double II et Audi France, pour leur confiance et le prêt de l’Audi S1 Sportback !