Aujourd’hui, la gamme Jeep est composée de quatre modèles : Renegade, Cherokee, Grand Cherokee et Wrangler. Si le marché américain est le premier marché auquel le Cherokee est destiné, Jeep a dû adapter son 4×4 au marché européen, notamment au niveau des motorisations désormais plus performantes et plus efficientes.
En Europe, Jeep a encore du mal à s’imposer dans le paysage automobile mais fort heureusement le marché européen ne reflète en aucun cas la bonne santé de la marque américaine. Encore aujourd’hui, Jeep écoule trois fois plus de modèles que son concurrent direct Land Rover dans le monde. Le Jeep Cherokee occupe d’ailleurs 20% de part de marché dans son segment aux État-Unis.
A l’heure actuelle, sur le marché français, Jeep a déjà écoulé 6.769 unités de Janvier à Août 2015, de très bons résultats dû notamment au Renegade qui occupe 75% des ventes contre seulement 10% pour le Cherokee, qui, pourtant, a largement les armes pour aller défier sur leur terre ses concurrents allemands et suédois.
Essai Jeep Cherokee : premières impressions
Dans la lignée de ses aïeux, ce Jeep Cherokee possède une véritable gueule. Unique en son genre et reconnaissable au premier coup d’oeil, le style est à l’image de son tempérament : il sort des sentiers battus. Certains lui reprocheront un design trop audacieux pour aller déloger les stars du segment à savoir les Volvo XC60, Audi Q5 et autres BMW X3 mais l’essence même de ce Cherokee ne réside pas seulement sous ses traits…
Les feux avant finement ciselés ne sont pas sans rappeler le nouveau style Citroën, à savoir la rangée de diodes au sommet surplombant des feux halogènes classiques, lui conférant un côté plutôt enjoué.
Le Cherokee dissimule aisément son embonpoint avec des formes galbées et contenues, le dessin fait l’impasse sur les formes trop agressives hormis au niveau des arches de roues de forme trapézoïdale propres à la marque.
De dos, on y retrouve un style bien consensuel à l’image des SUV allemands, qui n’est pas vraiment en adéquation avec ce que dégage l’avant. Globalement l’allure que dégage le Jeep Cherokee inspire la robustesse et ne nous rebutera pas à aller arpenter les routes et chemins abimés, là où ses concurrents n’ont pas tous les aptitudes de franchissement de notre monture d’un jour.
Essai Jeep Cherokee : vie à bord
L’ambiance à bord coïncide avec la montée en gamme de l’ensemble des produits Jeep. Le Cherokee ne déroge pas à la règle en arborant des plastiques moussés sur l’ensemble de la planche de bord combinés à des plastiques un peu plus rustres mais ayant le mérite d’être plutôt bien assemblés. Le tout n’est évidemment pas au niveau des standards allemands, mais l’ensemble est correct pour la catégorie.
Les commandes sont à l’image de la politique Jeep, à défaut d’être aussi élégants que dans une Audi Q5, l’ensemble paraît solide et davantage résistant à l’usure temporelle. Sur notre finition « Limited », les sièges se parent de cuir Nappa perforés épais et d’excellente qualité. Si les matériaux sont bons, l’infotainment l’est un peu moins. Le combiné d’instrumentation est dans l’air du temps avec l’essentiel des informations qui défilent sous vos yeux grâce aux commandes situées sur le volant, ce qui n’est malheureusement pas le cas de l’écran tactile central. Ancien et peu intuitif, celui-ci regroupe beaucoup d’informations malheureusement très mal organisées dans des menus rangés de manière assez aléatoire, sans grande cohérence. Nous vous ferons également grâce du GPS, bien qu’efficace à nos yeux, celui-ci est esthétiquement hors du temps (comme sur la majorité des voitures à GPS embarqué aujourd’hui) mais qu’importe après tout, puisqu’il vous mènera sans difficulté où bon vous semble grâce à un petit rappel de guidage sur l’écran du combiné d’instrumentation, beaucoup plus moderne.
Autre déception, l’espace à bord : à l’arrière, la banquette rabattable 60/40 n’offre pas la place pour les grands gabarits, et j’ai personnellement eu quelques difficultés à loger mon mètre 83 en partie à cause d’une garde au toit limitée. De plus, oubliez la place du milieu, vraiment trop étroite pour accueillir n’importe quel être normalement constitué. Le coffre est également décevant au vu du gabarit de la voiture, avec néanmoins un seuil de chargement assez haut mais qui mange sur le volume en raison du logement pour l’immense roue de secours situé sous le plancher.
Essai Jeep Cherokee : sur la route
Le blason impose l’impossible. Hors de question que le Jeep Cherokee se contente de franchir les pavés et les flaques d’eau comme ses concurrents. Il doit faire honneur à ses ancêtres et sa clientèle lui demandera beaucoup : monter aux arbres, s’affranchir des terrains escarpés, sortir des sentiers battus… Tout cela en partant d’un châssis commun avec… l’Alfa Romeo Giulietta (retrouvez ici même notre essai de l’Alfa Romeo Giulietta).
La véritable nouveauté de ce Jeep Cherokee reste son nouveau moteur 2.2 litres MultiJet de 185 et 200 chevaux qui remplace le 170 chevaux tant décrié à sa sortie. Avec 90 Nm de couple supplémentaire, le nouveau bloc gagne en contenance et possède un meilleur rendement thermodynamique par rapport à l’ancien bloc 2.0 litres. L’incorporation d’un turbo à géométrie variable et de nouveaux injecteurs tarés à 2.000 bars garantissent de meilleures performances tout en maitrisant les consommations et les émissions de CO2.
Préparées pour le tout-terrain, les entrées d’air du moteur sont protégées de l’eau pour une profondeur de gué allant jusqu’à 48 centimètres, avec une circulation d’huile et du carburant optimisée quand le 4×4 est incliné. Notre modèle d’essai équipé du Pack Active Drive II (Ce pack garantit une garde au sol rehaussée pour atteindre 183 mm et des angles d’attaque plus ouverts) sur notre finition Limited n’est pas la version la plus baroudeuse (pour cela optez pour la version Trailhawk) mais profite d’un lot d’équipements assez fourni pour aller arpenter les routes boueuses et sableuses.
Vous l’aurez compris, ce Jeep Cherokee, même sans être sous la dénomination Trailhawk, est capable de s’affranchir des routes escarpées même si l’on sent que la goudron est sans doute le terrain de prédilection de notre Cherokee en finition Limited. Il opte désormais pour les mêmes technologies que les meilleures routières avec l’alerte de franchissement involontaire de ligne, le régulateur de vitesse actif ou encore le contrôle des angles morts. Même son comportement est typé route : le Cherokee est un rail, il ne bouge absolument pas le tout dans un confort acoustique remarquable. Le pare-brise épais de 5 mm et les vitres avant de 3 mm (contre 1,5 mm en moyenne) permettent de s’attaquer aux longues autoroutes sereinement dans une véritable bulle, où les bruits d’air et les bruits de la mécanique sont aussi peu audibles que dans une grande berline haut-de-gamme.
Essai Jeep Cherokee : en bref
Il nous avait déjà enchanté à la Jeep Academy (retrouvez ici notre reportage sur la Jeep Academy), le Jeep Cherokee fait honneur au blason qu’il arbore en étant un véritable 4×4 aussi à l’aise sur terrain escarpé que sur route. La nouvelle motorisation 2.2 litres MultiJet de 185 et 200 chevaux s’avère bien meilleure que l’ancien 2.0 litres MultiJet de 170 chevaux, en gagnant 90 Nm de couple et 30 chevaux. Pourtant, celui-ci ne nous a pas réellement enchantés. Pour bouger les quasi deux tonnes de l’engin, 50 chevaux de plus n’auraient pas été de trop, seulement disponibles sur la version 3.2 litres V6 Pantastar essence de 272 chevaux sur la finition Trailhawk, mais destinée davantage au franchissement qu’à la route.
Pourtant, le Jeep Cherokee s’avère tout de même être un redoutable concurrent aux Volvo XC60, BMW X3 et Audi Q5 tout en sachant que le tarif est beaucoup plus abordable en étant proposé en version Sport (entrée de gamme) avec le moteur MultiJet de 140 chevaux. Pour notre version d’essai comptez un peu moins de 50.000 €, un très bon rapport qualité/prix pour le véhicule le plus polyvalent de sa catégorie. Le Cherokee est bien une Jeep, et une vraie.
Essai Jeep Cherokee : Fiche Technique
- Moteur : Quatre-cylindres en ligne, 2.2 litres MultiJet S&S
- Puissance : 200 ch DIN (147 kW) à 3.500 tr/min
- Puissance fiscale : 10 CV
- Couple moteur : 440 Nm de à 2.500 tr/min
- 0 à 100 km/h : 8,5 secondes
- Vitesse maxi : 213 km/h
- Transmission : Intégrale
- Boite de vitesses : Automatique à 9 rapports
- Pneus : 225/55 R18 98H
- Freins : Disques ventilés (330×28 mm) et étriers à double pistons à l’avant, disques (320×12 mm) et étriers à simple piston à l’arrière
- Suspensions avant :McPherson, traverse en aluminum et barre stabilisatrice
- Suspensions arrière : MultiLink, berceau isolé et barre stabilisatrice
- Longueur : 4.624 mm
- Largeur : 1.859 mm
- Hauteur : 1.687 mm
- Empattement : 2.719 mm
- Diamètre de braquage : 11,6 mètres
- Volume de coffre : 423 litres
- Poids à vide : 1.953 kg
- Consommation Urbaine : 7.0 l/100km
- Consommation Extra-Urbaine : 5.3 l/100km
- Consommation Mixte : 5.7 l/100km
- Capacité Réservoir : 60 litres
- Emissions de CO2 : 150 g/km (Malus : + 900€)
- Année de lancement : 2015
- Prix de base : 30.950 €
- Prix du modèle essayé : 48.100 €
Équipements du modèle essayé :
- Peinture métallisée « Brillant Black »
- Régulateur de vitesse auto adaptatif avec fonction embouteillage
- Smartbeam : commutation automatique feux de route/feux de croisement
- Système d’avertissement anticollision actif
- Système d’avertissement de franchissement de ligne avec correction
- Système de détection de présence arrière
- Système de surveillance des angles mort
- Système Park Assist : Assistance au stationnement parallèle/perpendiculaire semi-automatique
- Toit ouvrant panoramique CommandView
- Système de dégivrage des essuie-glace avant
- Tapis de sol en caoutchouc
- Volant chauffant
Photos : essai du Jeep Cherokee
Remerciements chaleureux à toutes les équipes de Jeep France, pour leur invitation aux essais du Jeep Cherokee !
Pour info et au vu des photos de l’intérieur, il ne s’agit pas d’un ACTIVE DRIVE II mais d’un ACTIVE DRIVE I (pas de mode courte / LOW sur le bouton selec)… Donc pas réhaussé… Cela ne change rien à votre essai, on est d’accord 😉