Essai de la Nissan LEAF : un temps d’avance

La Nissan LEAF est la seconde voiture 100% électrique produite par Nissan. La seconde, puisque Nissan avait déjà tenté le coup avec la Nissan Hypermini produite entre 1999 et 2001. Malgré sa mise en production, elle était davantage perçue comme un véhicule de laboratoire qu’une vraie voiture de série.

La LEAF remporte donc face à l’Alfa Romeo Giulietta et l’Opel Meriva le titre de Meilleure Voiture de l’Année 2011. Ce titre a été le fer de lance pour la compacte japonaise, qui ne peut pourtant pas se targuer d’être la voiture la plus sexy qui soit. En effet, son design est loin d’être du goût de tous, mais le propriétaire d’une Nissan LEAF, un peu à l’image de celui d’une Prius, ne se préoccupera pas de l’esthétique de son automobile mais plutôt de ses aptitudes.

Destinée avant tout au marché asiatique et américain, la Nissan LEAF a su conquérir petit à petit de nouveaux marchés avant d’arriver sur nos terres en août 2011. Une arrivée surprenante sachant qu’à cette époque (si je puis dire) la France n’était pas vraiment encore préparée à accueillir des voitures totalement électriques, en témoigne son début de carrière européen pour le moins compliqué.

Essai Nissan LEAF : premières impressions

De prime abord, la Nissan LEAF n’est certainement pas la voiture la plus séduisante qui soit. Et elle ne peut sûrement pas mettre ça sur le dos de son mécanisme spécifique, puisque désormais le temps des voitures électriques au design peu avantageux est terminé. En témoigne Renault et sa petite Zoé au design futuriste et aux lignes fluides. Bien dommage que le système de location de batterie mis en place par Renault soit un rempart à la vente de cette citadine. Tesla, bien que plus récente et dans une autre gamme, a su mettre en avant tout son savoir-faire pour allier moteur électrique et esthétique. Une cohabitation qui a toujours été pour le moins compliquée ces dernières années.

Lignes audacieuses, sculpturales mais dans le mauvais sens, le dessin de cette voiture semble se diriger vers les cieux. Rangée dans la catégorie des compactes et non des citadines comme on pourrait le croire, la LEAF est tout de même la voiture électrique la plus vendue au monde puisque Nissan annonce plus de 150.000 LEAF en circulation. 15.000 de ces voitures ont été vendues en 2014 sur le vieux continent, preuve en est qu’au delà de son style discutable, les clients vont bien chercher au-delà.

Il n’empêche qu’il est difficile de trouver une raison à ces feux avant béants qui s’extirpent de la carrosserie sans aucune raison apparente, à ces feux arrière un peu à l’image d’une Citroën C5 Break de première génération et à cette poupe très étrange où le hayon est comme emprisonné entre les optiques et le bouclier arrière.

Essai Nissan LEAF : vie à bord

Seuil de porte franchi, la LEAF ne nous propulse pas directement dans l’univers habituel d’une voiture électrique à l’accoutumée très technologique. L’ensemble est très sobre et ne diffère pas de ses cousines thermiques, à quelques détails près.

Gratifiée de cinq étoiles aux crash-tests EuroNCAP, la Nissan LEAF passe sans soucis les diverses normes de sécurité soumises sur le sol européen, et cela sur tous les niveaux de finitions : Visia, Acenta et Tekna (notre modèle essayé).

Personnellement, j’ai particulièrement apprécié l’interface digitale qui s’illumine sous nos yeux, nous donnant l’intégralité des informations nécessaires pour une bonne utilisation du véhicule électrique. L’autonomie est sans doute l’élément où nos yeux seront le plus rivés, et pour nous rassurer en cas de faible niveau de charge, Nissan propose un mode Eco spécifique bridant la puissance de la voiture afin de gagner en autonomie.

L’ensemble des matériaux est correct, sans extravagance. L’équipement embarqué est de bonne facture, et surtout en adéquation avec le fait que nous soyons dans une voiture pas tout à fait comme les autres. Par exemple, le GPS, en plus d’offrir la navigation standard, répertorie toutes les bornes de recharge les plus proches. Sachant qu’à l’heure actuelle en France, il est possible de recharger sa Nissan LEAF sur :

• Prises secteur classique (environ 8 heures de chargement pour une charge complète)
• Bornes de recharge BP
• Bornes de recharge Autolib’
• Bornes de recharge Supercharger
• Bornes de recharge Nissan (disponibles en concession)

Essai Nissan LEAF : sur la route

Avec une autonomie annoncée de 199 km chargée au maximum, je pensais très concrètement que le compteur allait descendre en flèche. Raté.
Ce compteur indicatif mesure parfaitement bien le kilométrage restant et le calcule en temps réel en fonction de votre type de conduite. Des coups de pédale répétés sur la pédale de droite fera descendre assez rapidement l’autonomie, alors qu’un roulage maitrisé en conduite parfaitement normale vous procurera sans doute un peu plus de 199 km d’autonomie les batteries pleines.

Comme chaque voiture électrique, la boite dispose d’une seule et unique vitesse offrant une accélération progressive et linéaire s’essoufflant au delà de 130 km/h. Plutôt haut perchés, nous avons observé sans surprise un léger roulis tout à fait acceptable puisque Nissan s’est penché sur le confort de la voiture lors de la mise à jour de mi-carrière. L’élément qui m’a sûrement le plus surpris est le freinage. La pression sur la pédale de frein est très difficile à doser lors des premiers tours de roues et manque cruellement de mordant. La LEAF est équipée d’un système de récupération d’énergie au freinage permettant de recharger les batteries tout en roulant, mais également lors des phases de décélérations avec un seuil de vitesse de déclenchement de la récupération d’énergie fixé à 3 km/h.

En ville et sur autoroute, il n’empêche que cette voiture se comporte bien et nous fait totalement oublier le fait que nous soyons à bord d’une voiture électrique. Comme enveloppé à l’intérieur d’une bulle géante, sans aucun bruit parasite émanant du moteur ou de l’extérieur, vous pourrez profiter pleinement de l’acoustique du système audio Bose sur le plus haut niveau de finition.

Essai Nissan LEAF : en bref

La Nissan LEAF embarque à son bord un nouveau chargeur de 6,6 kW, nécessaire pour se raccorder aux bornes de recharge publiques ou domestiques. Avec une petite prise en main au préalable, l’ensemble est très simple d’utilisation. La batterie lithium-ion (d’une capacité de 24 kWh) alimentant le moteur électrique est logée sous le plancher, abaissant alors le centre de gravité de la voiture.

Concrètement, et une fois l’esthétique mise de côté, la Nissan LEAF est sûrement la meilleure alternative aux voitures thermiques pour les conducteurs évoluant en milieu urbain. Bien que suffisante, son autonomie ne fait pas d’elle une grande routière mais à la décharge de Nissan, le réseau routier français n’offre pas encore les prestations nécessaires pour une utilisation optimale de son véhicule électrique.

Essai Nissan LEAF : Fiche Technique

• Année de lancement : 2011
• Prix de base : 18.090 €
• Prix du modèle essayé : 35.690 €

Équipements du modèle essayé :

• Chargeur embarqué 6,6 kW
• Garnissage Cuir Noir
• Jantes en alliage 17 pouces
• Kit sécurisé de chargement électrique
• Panneau solaire
• Peinture métallisée Rouge Magnétique
• Rétroviseurs rabattables

Photos : essai de la Nissan LEAF

Remerciements chaleureux à toutes les équipes de Nissan France, pour leur confiance et le prêt de la Nissan LEAF !