Beaucoup de rumeurs circulaient sur la toile ces dernières 24 heures, c’est désormais officiel : Alfa Romeo fait renaitre l’appellation légendaire Giulia sous la forme d’une nouvelle berline haut de gamme. L’histoire tumultueuse d’Alfa Romeo est aussi belle à conter qu’à écouter, surtout quand elle est racontée par des passionnés. Parce qu’Alfa Romeo, c’est avant toute chose une marque de passionnés.
Traditionnellement, l’Alfa Romeo Giulia est une berline sportive. Sortie pour la première fois des usines d’Arese en 1962, elle révolutionna le monde de l’automobile sportive à l’époque, puisqu’elle fut la première à avoir un moteur aussi puissant pour une voiture de production courante. Son style était pourtant simple, mais très détaillé afin d’obtenir un coefficient de pénétration dans l’air très bas, bien plus bas qu’une Porsche 911 de l’époque par exemple.
Rarement il y a eu autant d’effervescence à l’annonce d’un nouveau modèle chez Alfa Romeo. Peut-être aussi est-ce dû à la stratégie communicative de la marque italienne qui n’a pratiquement jamais teasé son modèle et encore moins réalisé ses séances d’essais sous sa véritable identité. En effet, tous les mulets aperçus étaient bien ceux de cette Giulia, mais dissimulés sous la carrosserie d’une Maserati Ghibli. Seules ses dernières sorties sur routes ouvertes ont donné lieu à quelques clichés sous sa forme définitive mais camouflée à l’extrême sans pouvoir discerner ses formes.
Quand on évoque une Alfa Romeo on commence souvent par « La légende née… ».
La légende née, aujourd’hui, mercredi 24 juin 2015, où Alfa Romeo nous présente la nouvelle Alfa Romeo Giulia, nouveau fleuron de la marque qui a pour objectif de redorer le blason de la marque au Biscione Milanese. Après quatre ans d’attente depuis son annonce en 2011 par Sergio Marchionne et l’arrêt cette même année de la 159, Alfa Romeo part à la conquête du marché des berlines haut de gamme dominé par le trio allemand Audi A4, BMW Série 3 et Mercedes Classe C, sans oublier les nouvelles alternatives DS 5, Infiniti Q50, Jaguar XE et Lexus IS.
Esthétiquement, nous nous attendions à une nouvelle leçon de style de la part des designers italiens, un peu à la manière de la GT, de la 159, et plus récemment de la 4C. Et bien non. Non, cette nouvelle Giulia ne bouleverse pas le monde des grandes berlines. Alfa Romeo nous sert malheureusement des lignes très conventionnelles qui se démarquent uniquement par une calandre triangulaire ornée du logo traditionnel, mais hormis cela, rien ne laisse présager une Alfa digne de ce nom.
Loin de moi cette idée de vous dire que cette Giulia est ratée, non, elle est même plutôt belle, mais ne possède malheureusement pas le charme d’une belle italienne. L’avant est toutefois plus expressif que l’arrière de la voiture, qui, pour le coup, n’a rien à voir avec les feux anguleux dont Alfa nous faisait l’éloge ces dernières années. Aujourd’hui, place à des traits très marqués qui nous font forcément penser à la Lexus RC F d’autant plus que la disposition des canules d’échappement est aussi très proche de la japonaise.
L’Alfa Romeo Giulia est belle, clairement. Mais elle n’est pas italienne. Elle ne possède pas ce cachet dont les anciennes Alfa et même encore celles d’aujourd’hui possèdent. Son allure de sportive affirmée par contre confirme les volontés d’Alfa Romeo de renouer avec ce qui a fait sa légende. Mais nous aurions aimé des lignes plus anguleuses, mieux travaillées, voir même plus biscornues.
Elle trouvera certainement son public à sa commercialisation en février 2016, d’autant plus qu’un tiers des ventes de ce modèle est prévu pour les Etats-Unis. Reste à savoir désormais comment les aficionados de la marque, encore nombreux, vont accueillir ce nouveau modèle.
Sous le capot Alfa Romeo, proposera un large choix de motorisations diesel et essence :
- Moteur 2.0 litres Turbo quatre-cylindres essence : 180 chevaux / 250 chevaux / 330 chevaux
- Moteur 2.0 litres quatre-cylindres diesel (dérivé du 2.2 litres Chrysler) : 135 chevaux / 180 chevaux / 210 chevaux
- Moteur 3.0 litres V6 diesel (présenté sur Grand Cherokee et Maserati) : 275 chevaux et 345 chevaux (biturbo)
- Moteur 3.0 litres V6 biturbo essence « Quadrifoglio Verde » d’origine Ferrari : 510 chevaux, qui affiche un 0 à 100 km/h en seulement 3,9 secondes
Pour exacerber ses performances, la Giulia a été conçue avec des matériaux ultralégers, comme la fibre de carbone, des freins en carbone céramique, l’aluminium, les matériaux composites ou le plastique… Le rapport poids-puissance annoncé est inférieur à 3 kg/ch, avec une répartition des masses idéale à 50/50 !
Outre cette nouvelle berline, Alfa Romeo présentera d’ici peu de temps une nouvelle grande berline, destinée à aller chercher les BMW Série 5, Audi A6, Mercedes Classe E et Jaguar XF. Elle sera lancée en 2017 (sous le nom de code 961). En 2017, nous participerons également à la naissance d’un SUV chez Alfa Romeo, rival des Audi Q5, BMW X3 et Mercedes GLC.
Il devrait puiser sa genèse du concept-car Kamal dévoilé en 2002 au Salon de Genève.
Avec l’arrivée de ces trois futurs modèles, plus la mise à jour certaine de ses modèles actuels, Alfa Romeo espère vendre à travers le monde plus de 400.000 véhicules par an d’ici 2018. Rappelons qu’aujourd’hui Alfa Romeo écoule seulement 68.000 modèles dans le monde. Le défi est de taille, et cela passe sans doute par la distribution de véhicules plus conventionnels. Mais quand on est badgé Alfa Romeo, a-t-on seulement le droit de parler de conventionnel ?
Photos officielles : nouvelle Alfa Romeo Giulia (2015)
Vidéo officielle : nouvelle Alfa Romeo Giulia (2015)
Photos & vidéo : Alfa Romeo
68.000 modèles Alfa Romeo vendus dans le monde, c’est pas négligeable, à ce stade de perfectionnement, la qualité prime sur la quantité
Une super voiture à quand en GT ,