French Driver vous propose aujourd’hui l’essai d’une rareté sur les routes : la nouvelle McLaren Artura, première McLaren de l’ère moderne a troquer le V8 bi-turbo pour faire place à un tout nouveau V6 3.0 l bi-turbo, avec une électrification.
La McLaren Artura est le deuxième modèle hybride de la gamme, après la P1. Prendre le volant d’une McLaren est toujours un moment unique, nous allons vous faire vivre cet essai.
Depuis le renouveau de la marque en 2011, McLaren veut devenir un concurrent sérieux aux marques emblématiques telles que Ferrari, Porsche, Lamborghini… La marque peut s’appuyer sur son histoire avec notamment la célèbre McLaren F1, mais également sur son histoire en sport automobile comme la Formule 1 et l’endurance.
Avec sa première véritable PHEV de série, McLaren n’oublie aucunement ce qui fait son charme, l’efficacité et la précision de conduite. Plus discrète dans les lignes que ses concurrentes, elle est optimisée pour son efficacité aérodynamique, on sent que l’esprit de la conception d’une Formule 1 est intégré dans les versions de série pour l’optimisation des sensations de pilotage.
Essai McLaren Artura : premières impressions
La petite McLaren de la gamme actuelle vient en remplacement des anciennes 540C, 570S et 600LT, et reprend les codes stylistiques des supercars récemment produites, comme la P1 et la Senna. Son aérodynamisme est clairement fait pour l’optimisation des flux d’air : on retrouve ces courbes sur les portières qui conduisent l’air à de grandes entrées d’air, pour refroidir le V6. L’arrière quant à lui reprend quasiment les mêmes lignes que la McLaren Elva, avec sa grille et les deux sorties d’échappement centrales.
En termes d’aérodynamisme, point d’aileron sur celle-ci (en option), on peut opter pour de petites équerres en carbone au-dessus des feux pour augmenter très certainement l’appui. Nous sommes restés un moment à contempler le diffuseur arrière, qui laisse entrevoir le moteur et la boîte de vitesses. Pour les passionnés de moteur, il faudra glisser son regard à travers la grille qui recouvre le moteur, mais impossible d’avoir une vision totale.
La configuration “full black” que l’on vous présente aujourd’hui avec la teinte “Onyx Black” n’est pas la meilleure configuration possible sur une McLaren, mais lui donne un look de batmobile. Une pointe de couleur est mise sur les étriers de frein avec la couleur historique de McLaren, le “McLaren Orange”. Devant les étriers de frein, on découvre des jantes Dynamo en alliage forgées à 10 branches, également noires avec le Black Pack.
De l’extérieur à l’intérieur, le style général est vraiment épuré et réfléchi pour l’efficacité à l’extérieur et la sportivité à l’intérieur. Un avis personnel, j’aurai choisi une couleur plus éclatante pour souligner encore plus ces lignes.
Essai McLaren Artura : vie à bord
L’intérieur est également très épuré avec une abondance d’Alcantara. Les portières en élytre ne laissent pas insensible à son charme, mais il faudra être souple pour s’installer à son bord ou en ressortir. L’intérieur est similaire à la gamme actuelle, avec l’intégration d’une tablette 8” au milieu, une intégration qui aurait mérité d’être légèrement différente.
À son bord, l’ambiance est similaire aux autres McLaren, avec un habitacle épuré. On découvre des sièges baquet de type “ClubSport” avec un réglage possible en avant et en arrière, et un réglage en hauteur. Si vous décidez de l’abaisser au maximum, on trouve une position de conduite typé F1, avec les pieds un peu plus surélevés que le bas du dos. Ils offrent une assise et un maintien optimal. En option, on peut choisir des sièges confort à réglage électrique, chauffants et à mémoire, pour un confort optimal, mais est-ce nécessaire ?
La configuration intérieure est très sobre, tout en noir. Le département MSO (McLaren Special Operations), permet aux acheteurs de le configurer à souhait et dans les moindres détails. On ne retrouve que des matériaux nobles à l’intérieur comme l’Alcantara, le cuir ou encore du carbone. Le style intérieur est épuré au maximum, avec une console centrale minimaliste comprenant seulement 5 boutons, dont 3 pour la gestion de la boîte de vitesses, le warning et bien évidemment le bouton de démarrage.
Les volant et compteur sont maintenant d’un seul bloc, ce qui permet un réglage plus simple de la position de conduite. Toute l’instrumentation est tournée vers le conducteur, pour une ergonomie optimisée. Le volant est réduit à son plus simple usage : exit les boutons pour les différentes commandes de téléphone ou de volume. On découvre, derrière celui-ci, deux palettes en carbone qui ont la particularité de pouvoir de monter ou descendre les rapports à l’aide d’une seule main, soit en tirant ou en poussant la palette.
Côté compteur, on découvre différents affichages, comme ça devient une généralité avec les compteurs numériques. Les 4 modes de conduite permettent de faire changer l’affichage : l’affichage en mode Électrique affiche des couleurs bleues et épurées. Ensuite, sur les modes Confort et Sport, on découvre un grand compte-tours central avec l’affichage de la vitesse au milieu. Pour finir, le mode Track offre quant à lui une barre pour le compte-tour en haut de l’écran, l’affichage de la vitesse engagée au milieu, puis la vitesse en dessous.
Au-dessus des compteurs, on retrouve deux manettes : l’une à gauche pour la gestion de la suspension active avec les modes Confort, Sport et Track, et à droite, la manette permettant la gestion des modes de conduite avec 4 possibilités (Electric, Confort, Sport et Track). Ces deux manettes tombent directement sous les doigts, avec une ergonomie optimisée une fois de plus, à la place des boutons placés au niveau de l’écran central sur les anciennes générations.
L’écran central, à l’intégration plus ou moins idéale, permet d’avoir la navigation, radio, téléphone ou encore la télémétrie lors des sorties circuits. Son utilisation manque de praticité et de réactivité, mais offre un progrès par rapport aux anciennes générations.
Essai McLaren Artura : sur la route
Prendre le volant d’une McLaren reste un moment à part : l’ADN du sport automobile où McLaren a brillé est retranscrit dans les sensations de conduite. La première fois que l’on démarre l’Artura, c’est le silence qui est le maître-mot. Pour activer le V6, il faudra changer de mode : lorsque celui-ci s’anime, c’est dans un grondement dans le plus pur style des autos de course. McLaren rentre dans le monde de l’hybridation sur un modèle de “grande série”, tout en gardant l’esprit de la marque de Woking.
Une multitude de réglages est proposée sur cette Artura. Le réglage du châssis est composé de trois modes : Confort, Sport et Track. Quant au réglage du moteur, celui-ci propose quatre choix : Electric, Confort, Sport et Track. Le réglage du châssis permet de régler la suspension et la direction avec plus de précision, et l’ESP qui lui est réglé à 100 % en Confort et ensuite 75 % et 25 % en mode Sport et Track. Le mode Electric permet de parcourir une trentaine de kilomètres sans entendre la sonorité du V6. Le mode Confort est l’optimisation entre électrique et thermique, alors qu’en Sport et Track, le moteur électrique est utilisé comme un boost de puissance.
En mode Electric activé, l’Artura permet de parcourir 31 km sur le papier, mais dans la réalité, nous avons parcouru au maximum 28 km, ce qui est très honorable. La possibilité de recharger 80 % de la batterie sur une prise 220 V peut être réalisée en un petit peu moins de 2h30. Elle peut également être rechargée en roulant à différents niveaux, soit complètement, soit en conservant un niveau de charge souhaité. Lorsqu’on recharge la batterie en roulant, bien évidemment, la consommation augmente aux alentours des 20 l/100 km.
Une fonction « Conditioning Engine » permet de démarrer le moteur thermique sans l’utiliser, pour le mettre à température lorsque vous souhaiterez utiliser la voiture en thermique. Par contre, petite mésaventure lors de notre essai, la batterie en ville est descendue en dessous de 15 %, et à ce moment-là, la marche arrière n’est plus possible, ce qui est un gros inconvénient selon la situation… Dommage qu’il n’y ait pas un système pour empêcher ce cas.
L’Artura est alimenté par un tout nouveau bloc V6 de 3.0 l fort de 585 chevaux, est accouplé à un moteur électrique de 95 chevaux (70 kW), soit une puissance cumulée de 680 chevaux pour 720 Nm de couple. Cette puissance est gérée par une boîte de vitesses à double embrayage à 8 rapports, sans marche arrière, celle-ci étant gérée électriquement, ce qui permet d’avoir une boîte de vitesses assez compacte.
Sur la balance, l’Artura affiche un poids plume pour une voiture hybride : elle ne revendique que 1 498 kg, soit à peine une centaine de kilos de plus que sa devancière la 600 LT. Elle gagne également une cinquantaine de kilos grâce à ce nouveau V6, par rapport à l’ancien V8 de 4.0 litres.
L’efficacité de l’Artura sur la route est bluffante, mais c’est un ressenti que j’ai toujours eu avec McLaren, que ça soit la 720 S, la 765 LT ou avec cette Artura : la précision et l’efficacité sont les mots d’ordre. On a l’impression d’être en osmose très rapidement avec elle, sans surprises, et le toucher de route est exceptionnel. Lors des montées en régime, le V6 monte jusqu’à 8 500 tr/min très rapidement, ce qui permet d’abattre le 0 à 100 km/h en 3 secondes et le 0 à 200 km/h en 8,3 secondes.
Niveau consommation, oui, il faut en parler quand même… Comme mentionné plus haut en mode recharge de batterie, on arrive aux alentours de 20 l/100 km, et sans cette recharge, la consommation moyenne enregistrée lors de notre essai est de 15 l/100 km. Sur autoroute à vitesse stabilisée à 130 km/h, on descend à 12 l/100 km. Ces valeurs sont loin des 4,6 l/100 km annoncés sur le papier, mais est-ce gênant pour prendre du plaisir au volant de cette Artura ?
Essai McLaren Artura : budget
La version que l’on vous propose aujourd’hui à l’essai sur French Driver débute à partir de 232 500 €. La liste d’options est vaste, et la personnalisation dans les moindres détails peut très vite venir gonfler la note. Grâce à sa motorisation hybride, l’Artura échappe au malus écologique en France, un gain pas négligeable lorsqu’on voit que certaines voitures sont sanctionnées de 60 000 € de taxe.
Voici les principales options disponibles sur cette version :
- Ambiance Performance : 9 790 €
- Pack Practicality : Gratuit
- Pack Technology : 7 980 €
- Pack Black : 3 210 €
- Échappement sport : 4 450 €
- Toit et renforts de toit en Gloss Black : 1 910 €
- Pare-brise avec isolation thermique : 510 €
- Finitions échappement et « Hot V » Stealth : 1 320 €
- Jantes en alliage forgé Dynamo ultra-légères à 10 branches : 5 650 €
- Jantes finition Gloss Black : 1 670 €
- Pack Carbone intérieur : 5 160 €
- Triangle de signalisation et kit de premiers secours : 220 €
- Housse de protection véhicule : 780 €
- Peinture standard Onyx Black : Gratuit
- Etriers de frein McLaren Orange avec logo McLaren usiné : Gratuit
- Assistance au stationnement à 360° : Pack Technology
- Levage du véhicule : Pack Practicality
- Système audio à 12 haut-parleurs Bowers & Wilkins : Pack Technology
- Coques de rétroviseurs extérieurs Gloss Black : Pack Black
- Garde-boue avant Gloss Black : Pack Black
- Sièges ClubSport avec réglage lombaire : Gratuit
- Peinture Elite : 4 450 €
- Peinture MSO : 9 490 €
- Livrée MSO : dès 19 370 €
- Sièges confort chauffants et réglables électriquement : 4 240 €
- Système audio Bowers & Wilkins 12 HP : 4 770 €
- Barres de fixation des harnais : 6 410 €
- Harnais 6 points : 1 620 €
- Pack Carbone : 21 600 €
- Ambiance TechLux : 9 790 €
- Ambiance Vision : 9 790 €
Notre modèle d’essai atteint le prix de 275 150 €
Essai McLaren Artura : en bref
L’Artura entre dans l’ère des supercars PHEV, avec son lot de bonnes comme de mauvaises idées, mais on retiendra surtout l’émotion qu’elle procure à son volant. L’efficacité de cette McLaren est bluffante, on ne veut pas la rendre et continuer à en profiter.
La marque de Woking est toujours à la recherche de l’optimisation des performances, et force est de constater qu’elle coche quasiment toutes les cases. L’ajout de la partie électrique vous permettra de ne pas réveiller vos voisins lorsque vous sortez de chez vous, mais surtout de vous donner un boost de puissance. L’ADN de McLaren est toujours bien présent, même avec l’ajout d’un moteur électrique.
L’exclusivité d’essayer une McLaren est une chose qui n’arrive pas tous les jours, et l’Artura, comme les 720S Spider et 765 LT Spider que j’ai eu la chance d’essayer, me surprendra toujours par la sensation d’avoir confiance dans la voiture très rapidement. La passion que vous procure l’Artura vous donnera envie d’en avoir une dans le garage, mais la raison ?
Essai McLaren Artura : Fiche Technique
- Moteur : 6 cylindres en V à 24 soupapes, 2 993 cm³, injection directe
- Suralimentation : Double turbocompresseurs à commande électrique
- Puissance : 585 ch DIN (430 kW) à 7 500 tr/min
- Puissance fiscale : 66 CV
- Couple moteur : 584 Nm de 2 250 à 7 000 tr/min
Moteur électrique
- Batterie : Lithium-ion (Li-ion) refroidie par réfrigérant
- Capacité batterie : 7,4 kWh
- Puissance : 95 ch (70 kW)
- Couple moteur : 225 Nm à 2 950 tr/min
- Puissance maximum de recharge sur prise domestique : 7,4 kW
- Temps minimum de recharge sur prise domestique : 150 minutes
- Puissance maxi : 680 ch DIN (500 kW) à 7 500 tr/min
- Couple maxi : 720 Nm de 2 250 à 6 500 tr/min
- 0 à 100 km/h : 3,0 secondes
- Vitesse maxi : 330 km/h
- Transmission : Propulsion
- Boîte de vitesses : Boîte de vitesses SSG à 8 rapports + marche arrière électrique
- Pneus : 235/35 R19 – 295/35 R20
- Freins avant : Disques en carbone céramique de 390 mm, étriers de frein en aluminium forgé monobloc à 6 pistons
- Freins arrière : Disques en carbone céramique de 380 mm, étriers de frein en aluminium forgé monobloc à 4 pistons
- Suspensions : Double triangle à l’avant & triangle et multibras à l’arrière,
Proactive Damping Control
- Longueur : 4 539 mm
- Largeur : 2 080 mm
- Hauteur : 1 193 mm
- Empattement : 2 640 mm
- Volume du coffre : 160 litres
- Poids à vide : 1 498 kg
- Nombre de places : 2 places
- Consommation en cycle combiné : 4,6 l/100 km
- Capacité Réservoir : 66 l
- Autonomie en mode électrique cycle combiné : 30 km
- Autonomie en mode électrique en ville : 31 km
- Emissions de CO2 : 104 g/km
- Malus écologique (2024) : 0 €
- Année de lancement : 2021
- Prix de base : 228 000 €
- Prix du modèle essayé (hors options) : 232 500 €
- Prix du modèle essayé (avec options) : 275 150 €
- Garantie : 5 ans
- Garantie batterie : 6 ans / 75 000 km
Photos : essai de la McLaren Artura (2024)
Photos : Marius Hanin pour French Driver