Essai Alpine A110 R : un hymne à la radicalité

French Driver vous convie derrière le volant de la version la plus radicale de l’Alpine A110 : la version R. Rendez-vous dans sa région natale, la Normandie.

L’Alpine A110 se dote d’une nouvelle version, encore plus sportive et radicale qu’elle ait connu depuis ses 6 ans de carrière. Si vous aimez le carbone, alors vous serez comblés avec cette profusion de pièces, du toit au capot en passant par les jantes.

Alpine s’appuie sur son expérience en Formule 1 et en WEC, pour développer cette auto et optimiser son efficacité. L’univers du sport automobile, comme pour l’A522 en Formule 1 et l’A480 en WEC, ont permis de donner un aérodynamisme parfait à cette berlinette. Dans sa robe Bleu Racing Mat et de carbone, elle fera tourner toutes les têtes.

Le savoir-faire d’Alpine à permis de repousser la performance, des passages de courbes plus rapides et d’avaler des chronos avec cette version R. Avant l’affront du passage de la marque à l’électrique, profitons de cette version qui, à peine sortie, est déjà sans aucun doute un futur collector.

Essai Alpine A110 R : premières impressions

Des jantes au capot en passant par le pavillon et bien d’autres pièces, ce que l’on remarque directement, c’est l’usage de carbone. Celui-ci à été utilisé pour réduire drastiquement le poids, avec un gain de 34 kg par rapport à la version « S ». Les jantes en carbone ont été développées avec la collaboration de Duqueine. Le capot, la lunette arrière, les jupes latérales, la lame avant, l’aileron et le diffuseur à l’arrière sont aussi passés par la case carbone.

L’échappement lui aussi est revisité, avec sa canule d’échappement à double paroi. Celle-ci caractérise l’A110 R, et est conçue par impression 3D. Son fonctionnement permet d’isoler les gaz d’échappement et de protéger les pièces voisines.

Le fonctionnement est simple : la paroi externe reste froide par rapport à la température des gaz qui passent dans la canule centrale, contribuant ainsi à créer un équilibre entre intérieur et extérieur.

La performance passe aussi par son nouvel aileron, avec l’intégration de mâts en col de cygne. En optant pour ce positionnement des mâts en col-de-cygne par le haut de l’aileron, la traînée aérodynamique est fortement améliorée, ce qui lui procure 110 kg d’appui, ça n’y paraît pas (pour les connaisseurs).

Notre version d’essai est revêtue d’une robe Bleu Racing Mat dérivée des monoplaces de Formule 1 Alpine A522. Une touche de rouge est apportée sur les étriers de frein, même s’ils sont peu visibles avec le design des jantes en carbone.

Le style général de cette version est bien éloigné des autres versions de l’A110, avec un côté radical, un peu comme Porsche peut le faire avec la 911 et sa déclinaison GT3 RS. Certains trouveront que c’est de trop, mais c’est ce qu’il faut pour lui apporter une dose de sportivité en lien avec son héritage sportif.

Essai Alpine A110 R : vie à bord

Bienvenue à bord : une fois la portière ouverte, on découvre de magnifiques sièges monocoque en carbone de la marque Sabelt Track. Ils sont plus légers de 5 kg par rapport aux sièges classiques d’une A110, et tous les gains sont bons à prendre. Ils sont assortis d’un harnais à 6 points uniquement, et il n’y a pas de possibilité d’avoir une ceinture 3 points pour le quotidien : c’est le seul point négatif à mes yeux. Ils assurent un parfait maintien, mais pour un usage plus polyvalent, les harnais à 6 points sont plus restrictifs au quotidien.

La planche de bord est identique aux autres versions, avec l’apparition de microfibre sur celle-ci. Sur les portières, on retrouve une nouvelle touche de sportivité, avec l’intégration de sangles rouges qui remplacent les poignées de portes.

La disparition du rétroviseur central est assez perturbante au début, mais finalement, au bout d’un petit moment, on n’y pense même plus. Comme toutes les A110 produites, cette « R » a le droit à sa plaque numérotée, même si celle-ci n’est pas une série limitée, mais une production réduite.

Le système d’infodivertissement intègre désormais Apple CarPlay et Android Auto, des outils indispensables maintenant. On notera également la disparition sur l’écran tactile central du logo Alpine, sur lequel on appuyait auparavant pour accéder à la télémétrie de l’auto. Maintenant, il faudra passer par le menu application, puis cliquer sur l’application Alpine Telemetrics pour y avoir accès : cette manipulation est plus complexe qu’avant, et c’est un peu dommage.

Le volant est quant à lui intégralement recouvert de microfibre, avec un point zéro rouge. Derrière le volant, les palettes pour le changement de vitesses sont fixes et tombent parfaitement en main. Pour finir, on reste chez Renault et on retrouve le commodo de radio derrière le volant qui, selon moi, mériterait de disparaître au profit de boutons sur le volant, mais cela fait des économies de chaîne. Chacun aura son avis sur la pertinence ou non de ce commodo.

Bien sûr, comme sur les autres versions, l’Alpine A110 R dispose du régulateur de vitesse, de la climatisation automatique et de la caméra de recul, outil indispensable au vu de la suppression de la lunette arrière.

Le cockpit digital est inchangé, et il propose toujours trois modes de présentation, qui changent selon le mode de conduite engagé. Lors de l’allumage, on découvre le mode Normal, en appuyant sur le bouton, on passe sur le mode Sport et pour finir, si vous restez appuyé dessus, vous découvrez le mode Track.

Essai Alpine A110 R : sur la route

Avec une A110 de base extrêmement bien née, les attentes étaient hautes pour cette A110 R. Niveau moteur, pas d’évolution : on garde la même recette avec ce 1,8 litre turbocompressé, qui reste bloqué à 300 chevaux. La seule différence avec une A110 S est la vitesse maximale, qui augmente de 10 km/h, et la suspension rabaissée au maximum, ce qui lui permet d’atteindre 285 km/h en pointe. Le 0 à 100 km/h quant à lui est abattu en 3,9 secondes, avec le mode « Launch Control ».

Le châssis ainsi que les trains roulants évoluent grandement sur cette version, avec des barres anti-dévers plus rigides de 10 % à l’avant et 25 % à l’arrière. Les suspensions plus raides de 10 % par rapport à une A110 S permettent de réduire le taux de roulis de l’auto de 15 %. Ces suspensions sont réglables en plusieurs points : en sortie d’usine, une « R » est plus basse de 10 mm que les versions « S », mais pour aller sur circuit, on peut la rabaisser de 10 mm supplémentaires pour augmenter l’efficacité. Attention, il faudra penser après votre journée circuit à réaugmenter celle-ci, pour qu’elle soit légale sur route.

L’A110 R s’offre en monte de pneu des Michelin Pilot Sport Cup 2, qui lui assurent un grip accru, et un passage en courbe bien plus efficace : il faudra bien faire attention que ces pneus soient bien chauds, pour avoir un usage optimal. Pour accueillir ses pneus, l’A110 R a eu le droit à des jantes en carbone spécialement développées pour elle, qui abaissent de 12,5 kg les masses non suspendues. L’ADN de la Formule 1 reste très présent dans cette version.

Le système de freinage reçoit un système de refroidissement spécifique, avec deux conduits sous caisse ainsi que deux écopes fixées sur les triangles supérieurs. Ils permettent de conduire l’air tempéré vers le disque, favorisant ainsi les échanges thermiques. Celui-ci a progressé de 20 % grâce aussi au design des jantes, plus dégagées à l’avant qu’à l’arrière. L’usage sur circuit sera plus performant, et surtout prolongé par rapport aux versions plus sages.

Pendant notre essai, le petit 1,8 litre qui est annoncé sur le papier à une consommation moyenne de 6,8 l/100 km est dépassé. Sur autoroute, on est en dessous de la barre des 10 litres, avec une consommation enregistrée de 9 l/100 km. Celle-ci augmente beaucoup plus sur route et ville, avec une valeur de 11 l/100 km enregistrée.

En conclusion, cette A110 R est bien plus radicale qu’une A110 S, qui est beaucoup plus ferme et encaisse moins les aspérités qui se trouvent sur sa route. La R n’est clairement pas moins inconfortable, voire même étonnamment plus agréable au quotidien. En effet, le passage se fait très bien sur les casse-vitesses qui abondent sur nos routes, et la lame en carbone ne touche quasiment jamais, à condition évidemment de les passer à une vitesse raisonnable, sans pour autant les passer à l’arrêt.

Essai Alpine A110 R : budget

Notre A110 R est proposé en prix de base de 105 000 €, soit une hausse assez importante par rapport au prix de l’A110 et de l’A110 S. Cette hausse s’explique évidemment par l’usage majeur de carbone. Les carnets de commandes étant pleins, on imagine bien que le prix de ce collector ne freine pas les amoureux de la berlinette.

Alpine n’a pas fait comme ses concurrents allemands, avec une liste d’options à rallonge qui augmente très rapidement le prix. Au catalogue, vous avez le choix de plusieurs peintures issues des autres versions, comme les teintes Héritage également. Mais Alpine propose également la couleur Bleu Racing Mat, dérivée de la F1 A522, en option à 6 000 €.

Voici les principales options disponibles sur cette version :

• Noir Profond : Gratuit
• Gris Tonnerre, Bleu Abysse : 900 €
• Orange Feu, Blanc Irisé, Bleu Alpine : 1 950 €
• Gris Tonnerre Mat : 5 150 €
• Bleu Racing Mat : 6 000 €
• Teintes héritage (20 teintes historiques, chacune limitée à 110 unités) : 4 900 €
• Tapis de sol avec logo Alpine : 140 €
• Rétroviseurs extérieurs rabattables électriquement : 200 €
• Étriers de frein Brembo en couleurs : 400 €
• Pack rangement : 520 €
• Système audio Focal Premium : 620 €

Avec ses options, notre modèle d’essai atteint le prix de 111 340 €

L’Alpine ne passe pas à la trappe de notre malus écologique en 2023 : il vous faudra faire un chèque à l’état de 2 049 € pour l’année en cours, et de 3 119 € pour l’année 2024. Celui-ci reste assez faible par rapport à la concurrence.

Essai Alpine A110 R : en bref

L’Alpine A110 R est déjà un succès, dès son lancement, grâce à sa recette légère. Son optimisation de l’aérodynamisme et de son châssis lui permettent de jouer avec ses concurrents sans à en rougir. Certes, en termes de puissance et de couple, rien ne change, mais les sensations qu’elle vous procure sont décuplées.

Le budget qui s’élève à environ 35 000 € d’écart par rapport à une version « S », ne conviendra pas à toutes les bourses, mais son succès est déjà au rendez-vous. Nul doute que dans les années futures, ce modèle sera très recherché par les collectionneurs.

Pour les plus collectionneurs d’entre vous, Alpine propose une version hommage au champion du monde de Formule 1, Fernando Alonso. Pour celle-ci, le prix est encore plus élevé avec ses 148 000 €, pour quasiment la même auto avec quelques touches de l’espagnol et fabriquée à 32 exemplaires seulement, en hommage au nombre de victoires en F1 obtenues par le pilote.

Essai Alpine A110 R : Fiche technique

• Année de lancement : 2022
• Prix de base : 105 000 €
• Prix du modèle essayé (hors options) : 105 000 €
• Prix du modèle essayé (avec options) : 111 340 €

• Garantie : 3 ans

Photos : essai de l’Alpine A110 R (2023)

Photos : Marius HANIN pour French Driver