Essai de la nouvelle Kia Sorento 3 : le Pouvoir de Surprendre

French Driver vous emmène sur les routes du Pays basque pour découvrir la nouvelle Kia Sorento 3, le SUV coréen revu dans les moindres détails avec cette nouvelle génération qui promet une véritable montée en gamme…

Récemment dévoilée au Mondial de l’Automobile de Paris à l’automne dernier et lancée à la commercialisation le 14 mars 2015, voici la troisième génération de la Kia Sorento !
Lancée en 2002, renouvelée en 2009 puis en 2015, la Kia Sorento a été commercialisée en 13 ans de carrière à un peu plus de 15 000 exemplaires en France.

Des chiffres bien timides face aux 2,908 millions de Kia écoulées dans le monde en 2014, dont 354 000 exemplaires en Europe. Vous l’aurez compris, Kia peine à s’imposer sur le Vieux Continent, où règnent en maître les constructeurs français et allemands. La Marque compte toutefois sur le renouvellement en cours de sa gamme, pour gagner en popularité et en parts de marché.

De l’autre côté de l’Atlantique et notamment aux Etats-Unis, la marque connaît un succès grandissant et n’hésite pas à faire appel à Pierce Brosnan (rien que ça !) pour sa dernière publicité pour la nouvelle Kia Sorento, diffusée en début d’année lors du Super Bowl, finale du championnat de football américain et incontournable rendez-vous publicitaire pour les plus grandes marques.

De quoi redorer le blason de la marque coréenne pour son nouveau SUV, un modèle qui se situe à mi-chemin entre une familiale généraliste et un SUV premium, et qui se pose en concurrent de la nouvelle Renault Espace V, des Volvo XC60, Mitsubishi Outlander, Hyundai Santa Fe et autres Volkswagen Touareg.

Plus Premium, plus moderne, mieux équipée, mieux finie : cette nouvelle génération de la Kia Sorento changera-t-elle la donne ? Voici quelques premiers éléments de réponse…

Essai Kia Sorento 3 : premières impressions

Avec ses 4,78 mètres de long –soit 9,5 cm de plus que la précédente génération–, sa garde au sol généreuse de 185 mm, ses larges sabots de protection de bas de bouclier en aluminium, ou encore ses bas de caisse et passages de roue en plastique noir, la Kia Sorento III en impose et affirme son tempérament de baroudeuse. Sa face avant, aux lignes acérées très réussies, embarque la calandre « Tiger Nose » des nouvelles Kia composé de nombreuses facettes en suspension, ainsi que des projecteurs avant effilés. Les volumineux projecteurs antibrouillard parachèvent la signature lumineuse de la face avant, tandis que l’omniprésence de chromes et d’inserts en aluminium accentue les ambitions haut de gamme de cette nouvelle Sorento.

Le design de la face arrière tranche plutôt avec celui de la partie avant : exit les galbes travaillés, nous retrouvons des lignes très sobres et carrées, renforçant le côté sérieux de cette nouvelle Sorento. Le style du profil de la voiture a donc la lourde tâche de faire le lien entre ces deux parties : les flancs ont alors été creusés dans leur partie basse, pour plus de dynamisme, tandis que les vitres latérales plongent vers l’arrière, ce qui a la fâcheuse conséquence de réduire la visibilité directe latérale arrière.

Les barres de toit sont discrètement intégrées à la carrosserie, tandis que la ligne de toit s’achève à l’horizontale en se prolongeant sur un becquet, fixé sur le volet de coffre. Bien qu’assez imposante à première vue, il est utile de préciser que cette partie arrière permet notamment de conserver une garde au toit correcte pour les occupants de la troisième rangée de sièges.

Essai Kia Sorento 3 : vie à bord

En montant pour la première fois à bord de la nouvelle Sorento III, j’ai été agréablement surpris par la nette montée en gamme de cette Kia, qui tranche avantageusement avec les précédentes générations, plutôt austères. Plastiques moussés, cuir perforé et surpiqué, inserts noirs laqués ou en aluminium satiné un peu partout… Les matériaux choisis sont valorisants et les finitions très soignées dans cet habitacle enveloppant, à la manière d’un cockpit, où l’on se sent bien.

Au volant, on commence à apprécier la richesse des équipements de cette nouvelle Sorento : de série, les sièges en cuir sont réglables électriquement, et chauffants (à l’avant et à l’arrière). La finition Ultimate permet même d’avoir des sièges ventilés ainsi qu’une tête d’assise escamotable, pour un meilleur confort. Un toit en verre panoramique ouvrant, un système audio haut de gamme Infinity, une climatisation automatique bi-zone, une large boîte à gants, un accoudoir avant, de nombreux rangements ainsi que deux prises 12V (allume-cigare), Jack et USB à l’avant, complètent le confort des occupants.

Le combiné rassemble toutes les informations utiles sur la conduite, tandis que la planche de bord accueille en son centre un large écran tactile couleur de 7 pouces (8 pouces sur notre finition Ultimate à l’essai) qui regroupe toutes les fonctionnalités du véhicule telles que la navigation GPS, le système de téléphonie mains-libres et de streaming audio Bluetooth, le lecteur multimédia radio/CD, l’affichage de la caméra de recul / vision 360° ou encore les différents paramètres de la voiture. A noter qu’à l’instar de la garantie 7 ans du véhicule (cessible en cas de revente), les mises à jour de la cartographie GPS Europe sont également incluses pendant 7 ans !

Aux places arrière (rang 2), nous retrouvons également une prise 12V ainsi qu’une prise USB pour charger un appareil numérique, ainsi que des vitres surteintées équipées de rideaux pare-soleil. La banquette est quant à elle fractionnable en 2/3 – 1/3, et permet d’accéder aux places d’appoint en rang 3, en manipulant le siège à l’arrière droit uniquement (impossible d’accéder au rang 3 à partir de la porte arrière gauche du Sorento).

Initialement rabattus sur notre modèle d’essai pour obtenir un volume de coffre plus confortable (de 605 litres sans la rangée 3) tout en conservant un plancher plat, il suffit de démonter l’enrouleur du cache-bagages (qui peut alors se loger sous le plancher de coffre dans un emplacement prévu à cet effet) puis de tirer sur les deux sangles pour relever les deux sièges. Assez difficiles d’accès, ces derniers ne seront pas particulièrement accueillants pour des adultes, mais conviendront mieux à des enfants. On notera la présence de larges vide-poches ainsi que d’une climatisation réglable sur cette troisième rangée de sièges.

Une fois tous les sièges en place, le volume de coffre passe à 142 litres, contre 1 662 litres en configuration 2 places (avec les sièges des rangées 2 et 3 rabattus).

Essai Kia Sorento 3 : les motorisations

Sur la gamme française du Sorento, Kia a choisi la simplicité et ne propose qu’une seule et unique motorisation diesel : un quatre cylindres turbo CRDi de 2,2 litres, délivrant une puissance de 200 chevaux ainsi qu’un couple maximal de 441 Nm dès 1 750 tr/min. Cette motorisation peut être couplée à une boîte mécanique à 6 rapports ou à une boîte automatique à 6 rapports, cette dernière étant l’unique boîte disponible sur la finition Ultimate. Toutes deux sont équipées d’un système de transmission intégrale semi-permanente.

Conforme aux normes Euro 6, un turbocompresseur à géométrie variable, ainsi qu’un système Stop and Start (ISG) sont également de la partie sur ce bloc diesel. Au niveau des performances, le 0 à 100 km/h est abattu en 9 secondes (9,6s sur la version BVA6) pour une vitesse maximale de 203 km/h.

On aurait toutefois apprécié une gamme de motorisations plus large, car à titre de comparaison, la Kia Sorento aux Etats-Unis est proposée avec pas moins de 5 finitions, et un choix de 3 motorisations essence de 185, 240 et 290 chevaux sur la version V6.

Essai Kia Sorento 3 : le tarif et les équipements

Le tarif de la Kia Sorento III débute à partir de 43 900 €, pour une finition Premium équipée du 2.2l CRDi 200ch et de la boîte mécanique à 6 rapports. Notre modèle d’essai, une finition Ultimate équipée de la boîte automatique à 6 rapports, s’affiche à 49 900 €, auxquels il faut rajouter 700 € pour la peinture Blanc Nacré (600 € pour une peinture métallisée).

La gamme de la Sorento III est très simple, elle se compose de deux niveaux de finition : Premium et Ultimate, qui offrent un équipement de série pléthorique ! Chez la concurrence, un complément de plusieurs milliers d’euros vous sera bien souvent demandé pour obtenir un équipement équivalent… Constatez par vous-même :

A noter qu’avec la version boîte automatique à 177 g de CO₂/km, cette Kia Sorento III subit un fort malus écologique de 3 000 € (2 200 € en boîte manuelle à 161 g de CO₂/km). Kia se rattrape toutefois en rappelant que sa voiture s’adresse aussi aux familles nombreuses, qui, à partir du 3ème enfant à charge et pour l’achat d’un véhicule de 5 places ou plus, bénéficient d’une réduction du barème de 20 g/km de CO₂ par enfant à charge…

Essai Kia Sorento 3 : sur la route

Dès les premiers tours de roue avec cette nouvelle Kia Sorento III, on est agréablement surpris par la souplesse de sa direction et sa motorisation particulièrement onctueuse : un vrai plaisir en ville, qui n’est pourtant pas son terrain de prédilection, car quelques simples obstacles (dos-d’ânes, nids de poule) nous ont rapidement révélé un amortissement assez ferme. Malgré un gabarit plutôt imposant, les systèmes d’aide au stationnement, et notamment la caméra de recul et le système de vision 360° (composé de 4 caméras) vous seront d’une aide précieuse pour réussir vos manoeuvres.

En sortant de la ville pour découvrir les superbes routes du Pays basque, la boîte de vitesses automatique nous a semblé réactive et judicieusement étagée : on apprécie notamment la souplesse avec laquelle les rapports s’engagent. Un sélecteur de mode de conduite permet de choisir entre « Normal », « Eco » et « Sport » pour modifier les lois de passages de vitesse, et il est également possible de moduler les réglages de l’assistance de direction en fonction de votre style de conduite. Mais avec son couple généreux (441 Nm) et disponible dès les plus bas régimes, le Sorento offre de bonnes reprises, et est à l’aise dans la plupart des situations.

Sur la route qui nous a mené à la Verna, la plus grande grotte souterraine du Monde accessible au public, située dans les Pyrénées au coeur du massif calcaire de La Pierre-Saint-Martin à plus de 1500 mètres d’altitude, la Sorento a démontré ses limites : bien qu’elle a été tout à fait à l’aise pour cette ascension, mener une conduite sportive sur des routes sinueuses de montagne (et sous la pluie) n’est pas vraiment son fort… En effet, avec son embonpoint de plus de 1 900 kg et sa position surélevée, la voiture a tendance à prendre du roulis et à se montrer peu rassurante dans les virages, bien que sa transmission intégrale veille au grain.

Elle se montrera bien plus à l’aise à allure modérée, et c’est sans oublier que son terrain de prédilection reste les voies rapides ! Sur autoroute notamment, l’insonorisation est soignée et la sonorité du moteur diesel pas trop envahissante. Toujours de la partie pour veiller sur ses occupants, les systèmes d’aide à la conduite se révèlent alors être de précieux atouts : citons notamment la caméra de lecture des panneaux routiers qui s’affichent sur le combiné et l’écran tactile, le régulateur de vitesse adaptatif qui maintient une distance constante avec le véhicule qui vous précède, ou encore le détecteur d’angle mort et de trafic arrière, qui vous avertit en cas de danger lors d’un changement de voie ou de direction.

Nous n’avons pas eu l’occasion de tester ses capacités de franchissement, mais comme évoqué précédemment, la Sorento III dispose bien entendu d’une transmission intégrale semi-permanente, dotée de série du système Dynamax qui permet une répartition intelligente des forces de traction sur chacune des quatre roues motrices.

Essai Kia Sorento 3 : en bref

Vous me direz sûrement que c’était trop facile de reprendre le slogan de Kia, « le Pouvoir de Surprendre », pour l’intitulé de cet essai… Et pourtant, c’est bien le sentiment que l’on a lorsqu’on découvre cette Kia Sorento III : plus spacieuse, plus moderne, plus valorisante et particulièrement bien équipée de série, cette nouvelle génération incarne parfaitement la montée en gamme de la marque coréenne, à mille lieux de l’image désuète que l’on aurait encore pu avoir en tête.

Plus adaptée pour les longs trajets en famille sur autoroute que pour une conduite sportive sur les routes sinueuses du Pays basque, cette Kia Sorento n’en est pas moins une proposition sérieuse face à la concurrence. Reste toutefois ce problème d’image de marque que Kia devra encore poursuivre de soigner en Europe, pour espérer grignoter quelques points de popularité et de parts de marché, amplement mérités…

Essai Kia Sorento 3 : Fiche Technique

• Année de lancement : 2015
• Prix de base : 43 900 €
• Prix du modèle essayé : 49 900 €

Équipements du modèle essayé :

• Peinture métallisée / nacrée

Photos : essai de la Kia Sorento 3

Photos : Tran HA pour French Driver