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Essai BMW i4 M50 : artillerie lourde

Photo essai BMW i4 M50 (2022)

French Driver vous invite à découvrir l’essai de la BMW i4, la nouvelle berline 100% électrique dans sa version M50, dotée d’une motorisation de 544 chevaux.

Les BMW i4 et BMW iX constituent, ensemble, la prochaine étape majeure de la transformation du groupe BMW visant à atteindre une proportion de 50 % des ventes, au niveau mondial, de véhicules entièrement électriques en 2030.

La gamme « i » s’élargit avec les versions i4 « 40 », « 50 » et bientôt, une version « 35 ». Notre version « M50 » coiffe la gamme avec la batterie de plus forte capacité, et une puissance plus élevée de 544 chevaux distribués par deux moteurs, sur les quatre roues.

Alors, remplaçante de la BMW M3 ou simple concurrente de la Tesla Model 3 ? French Driver vous invite à découvrir la BMW M du futur…

Essai BMW i4 M50 : premières impressions

Photo profil BMW i4 M50 (2022)

La BMW i4 est basée sur une BMW Série 4 Gran Coupé, et il n’est pas évident pour le néophyte d’y voir que la propulsion est électrique. Elle garde une ligne classique de berline coupé avec son coffre à hayon.

Du long de ses 4,78 mètres, elle a de la prestance et se trouve à mi-chemin entre une BMW Série 3 et une BMW Série 5.

Elle reprend également les gros naseaux qui sont maintenant bouchés avec un plastique noir brillant, pas des plus esthétiques. La ligne conserve bien son ADN BMW, et l’i4 est même assez élégante dans cette robe « Vert San Remo » qui lui sied à merveille.

Photo 3/4 arrière BMW i4 M50 (2022)
Photo jante alliage BMW i4 M50 (2022)

Conçue spécifiquement pour la BMW i4, la batterie haute tension de forme particulièrement fine est positionnée dans le plancher du véhicule, et se compose de cellules de seulement 110 mm de hauteur. Le centre de gravité du modèle est ainsi plus bas que celui de la BMW Série 3 Berline (jusqu’à -53 mm).

La version M dispose de série du Kit Aérodynamique M qui comprend un fin becquet sur le coffre, un diffuseur arrière, les rétroviseurs spécifiques et des jantes M en 18 pouces qui paraîtront bien petites sur cette imposante berline.

Notre modèle est équipé des jantes de 20 pouces bicolores et abrite les freins M Sport. Les projecteurs ainsi que les feux arrière sont à LED. Sans dénaturer la ligne, BMW i4 a réussi à obtenir un Cx de 0,24 à 0,25 : une bonne valeur, mais qui n’égale pas celui d’une Tesla Model 3 (0,23).

Essai BMW i4 M50 : vie à bord

Photo tableau de bord BMW i4 M50 (2022)

Le mobilier est très familier pour un « béhèmiste », et nous retrouvons toujours cette excellente finition propre à la marque : les matériaux sont qualitatifs, bien assemblés et de bon goût. Nous pouvons dire que BMW offre les plus belles qualités de finition des 3 premium allemands.

La nouveauté vient de cette dalle horizontale : le « BMW Live Cockpit Navigation Plus avec BMW Curved Display ». Pourtant la marque avait lutté avec ses blocs compteurs traditionnels face à Mercedes, mais le chant des sirènes ou des « geeks » a eu gain de cause : vous aurez droit à une grande tablette impersonnelle, sans casquette.

J’en entends déjà me traiter de « boomer »… Je l’assume : je préfère une belle montre mécanique et de beaux compteurs à aiguilles qu’une dalle numérique au poignet ou dans l’axe du volant. L’ergonomie reste intuitive et laisse le choix entre le tactile et la molette pour commander l’idrive.

Photo combiné numérique BMW i4 M50 (2022)
Photo banquette arrière cuir BMW i4 M50 (2022)

La version M offre les sièges Sport, et notre version est dotée du cuir « Vernasca » couleur huître, en option à 1 600 €. Ce petit accent « British », vert à intérieur beige, lui va très bien.

La dotation de la M50 propose le volant M, les sièges Advanced, le système d’exploitation BMW OS 8.0 avec navigation GPS, qui fonctionne bien et sans latence. Les sièges sont assez fermes et offrent un bon maintien, mais les places arrière ne conviendront pas aux grands gabarits qui se frotteront la tête dès la mise à bord et se sentiront un peu engoncés. Le profil coupé en est responsable, mais ces places arrière restent tout à fait satisfaisantes pour des enfants, et les 470 litres disponibles dans le coffre permettent d’emporter une belle quantité de bagages.

Pour économiser l’énergie, la BMW i4 se dote d’une pompe à chaleur pour assurer le fonctionnement de la ventilation intérieure.

Essai BMW i4 M50 : sur la route

Photo logo calandre avant BMW i4 M50 (2022)

Cette version M50 se veut donc la berline sportive électrique de la gamme BMW. Pour ce faire, la marque à l’hélice a doté la M50 de deux moteurs électriques : le moteur avant de 258 chevaux et le moteur arrière de 313 chevaux. Ils sont joueurs chez BMW : ces puissances ne vous rappellent rien ? C’était la puissance du défunt 6 cylindres 3,0 litres en 2005 et les 313 chevaux des 6 cylindres diesel 35d. Le clin d’œil à deux motorisations thermiques est pour le moins cocasse. Et si je vous dis que la version 35 développe 286 chevaux, les plus anciens se rappelleront des premières M5 E28 et M635 CSi.

Au final, la puissance cumulée est de 544 chevaux et 795 Nm de couple quasi immédiat. Vous voyez ou je veux en venir : ça pousse fort, et les départs arrêtés transforment l’habitacle en shaker. Très amusant lors d’essais, il faudra apprendre à doser pour ne pas rendre malade vos passagers.

Ça pousse vraiment fort et, on le répète à chaque fois, mais pas grand chose ne peut concurrencer une voiture électrique au démarrage. Elle abat le 0 à 100 km/h en 3,9 secondes et la vitesse maximum est limitée à 225 km/h, ce qui semble largement suffisant pour une électrique dont l’autonomie calme vite les ardeurs.

Photo essai nouvelle BMW i4 M50 (2022)

Avec une telle puissance, on perçoit ainsi les limites du châssis plus rapidement. Certes l’i4 s’en sort bien, mais lors de fortes accélérations, la voiture se cabre et en sortie de courbes serrées, le train avant se déleste pour perdre de son pouvoir directionnel. Cela peut surprendre.

Le poids de cette version M50 atteint les 2 300 kg avec le conducteur, et il pénalise le dynamisme du véhicule. La direction à démultiplication variable est agréable, mais n’imaginez pas faire du circuit ou même de jouer sur route sinueuse avec une M3. Les distances de freinage sont longues, et les pneus sont à la peine dès que le rythme devient sportif. À titre de comparaison, une Tesla Model 3, certes moins bien finie, ne pèse « que » 1 900 kg.

La puissance et la grosse monte pneumatique se payent en énergie, et il est difficile de descendre sous les 19 kWh/100 km en consommation, même en conduite coulée. L’autonomie s’en trouve réduite aux alentours des 340 km sur autoroute, et il sera très difficile d’atteindre les 510 km WLTP, à moins de ne faire que de la ville.

Photo feu arrière BMW i4 M50 (2022)

BMW propose deux modes de régénération d’énergie : soit quasi proche de la roue libre, ou donnant une sensation de freinage modérée. Le système adaptatif est plus difficile à cerner, car on ne sait jamais comment il va réagir à l’approche d’un rond point ou d’un véhicule rattrapé. On regrette de ne pas disposer de palettes au volant pour doser la force de régénération, comme chez certains concurrents.

Sur la route, le confort reste assez ferme sans être inconfortable, mais les différences de modes de la suspension pilotée ne sont pas flagrants. L’insonorisation est bonne, et BMW équipe la i4 d’un générateur de son : le « BMW IconicSounds ». Impressionnant sur le papier, puisqu’il est issu d’une collaboration avec le compositeur de musique de film Hans Zimmer, mais décevant dans les faits car le bourdonnement, façon vaisseau de Kylo Ren dans Star Wars, est vite lassant.

Pour les recharges, la i4 M50 encaisse jusqu’à 200 kW, et il faudra compter environ 30 minutes pour recharger la batterie de 10% jusqu’à 80 % sur un superchargeur.

Essai BMW i4 M50 : budget

Photo arrière BMW i4 M50 (2022)

La BMW i4 M50 s’affiche à 74 900 € sans options. L’équipement de série bien fourni devra malgré tout s’agrémenter de quelques options :

  • Peinture métallisée : 1 090 €
  • Jantes alliage de 19 à 20 pouces : 1 000 à 2 650 €
  • Intérieur cuir : 1 600 à 4 400 € (cuir bicolore mérino)
  • Inserts décoratifs en carbone : 600 €
  • Pack M Carbon : 2 650 €
  • Pack M Sport Pro (ceintures de sécurité avec liserés aux couleurs M, feux Shadow Line M, freins M Sport rouges, Shadow Line M brillant étendu) : 2 100 €
  • Pack Innovation (Alarme antivol, BMW Live Cockpit Navigation Pro avec affichage tête haute HUD, projecteurs BMW Laser) : 4 500 €
  • Pack Confort (accès confort, sièges chauffants, appui lombaire ajustable) : 1 100 €
  • Toit ouvrant vitré : 1 600 €
  • Sièges avant électriques à mémoire : 1 250 €
  • Système Hi-Fi Harman Kardon : 700 €
  • Park Assist Plus : 550 €
  • Projecteurs BMW Laser : 2 050 €

Notre modèle d’essai s’affiche ainsi à 89 315 €. La version essence 340i se monnaie pour 10 000 € de moins, mais elle écope d’un malus de 12 000 €. Mais sa plus grande et probablement sa seule rivale, actuellement, est la Tesla Model 3 Performance, qui démarre à 66 500 € avec une liste d’options très réduite.

L’offre « Active » et le forfait Ionity Plus sont offerts pendant un an à tous les clients BMW i4. Ils garantissent un tarif préférentiel de 0,30 €/kWh pour toutes les bornes publiques en courant alternatif accessibles avec la carte BMW Charging, et 0,30 €/min de recharge sur le réseau Ionity.

Essai BMW i4 M50 : en bref

Photo 3/4 avant BMW i4 M50 (2022)

Parfaitement finie et offrant une alternative au marché de la berline électrique dominé par Tesla, cette BMW i4 M50 joue la carte de la sportivité dans le silence, sans remplacer le dynamisme d’une M3 en raison d’un poids très élevé.

Son habilité et l’agrément de conduite en feront une bonne compagne de voyage, à condition de s’arrêter régulièrement pour recharger.

Affichée à un tarif supérieur à la concurrence, cette version survitaminée pourrait trouver sa meilleure concurrente dans sa gamme interne. La petite sœur i40 eDrive 40, moins puissante et nettement moins chère, tout en étant équipée de la même batterie, contentera très largement l’utilisateur en recherche d’une berline électrique luxueuse avec une autonomie améliorée de par une consommation plus faible.

Pour les puristes, amateurs ou possesseurs de BMW M, ils resteront un peu sur leur faim passé les départs arrêtés percutants.

Essai BMW i4 M50 544 ch : Fiche Technique

Photo capot BMW i4 M50 (2022)

  • Moteurs : électriques synchrones à excitation permanente.
  • Moteur avant : 258 ch
  • Moteur arrière : 313 ch
  • Puissance cumulée : 544 ch (400 kW)
  • Couple moteur : 795 Nm
  • Puissance fiscale : 9 CV
  • 0 à 100 km/h : 3,9 s
  • 0 à 200 km/h : 13,3 s
  • Reprise 80-120 km/h : 2,1 s
  • Vitesse maxi : 225 km/h
  • Transmission : intégrale
  • Boîte de vitesses : automatique à 1 rapport
  • Pneus : 245/45 R18 – 255/45 R18
  • Freins avant/arrière : ventilés 374 mm / ventilés 345 mm
  • Suspensions : adaptatives pneumatiques pilotées. Jambes de force à double articulation à l’avant, essieu arrière à cinq bras
  • Longueur : 4 783 mm
  • Largeur : 1 852 / 2070
  • Hauteur : 1 448 mm
  • Empattement : 2 856 mm
  • Diamètre de braquage : 12,5 mètres
  • Volume de coffre : 470 litres / 1290 litres
  • Poids à vide DIN/UE: 2 215 kg / 2 290 kg
  • cx : 0,25
  • Consommation Mixte : 19 à 24,0 kWh/100 km (WLTP)
  • Batterie : Lithium-ion 400 V
  • Capacité Batterie brute / nette : 83,9 kWh / 80,7 kWh
  • Capacité de charge maximum : 205 kW
  • Autonomie : 510 km
  • Emissions de CO2 : 0 g/km
  • Norme antipollution : Euro VI
  • Garantie : 2 ans
  • Garantie batterie : 8 ans / 160 000 km
  • Année de lancement : 2022
  • Prix de base : 53 550 €
  • Prix du modèle essayé (hors options) : 74 900 €

Photos : essai de la BMW i4 M50 (2022)

Photos : Marius Hanin pour French Driver

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