Essai Maserati Ghibli Hybrid : l’électrification en douceur

French Driver vous invite à découvrir l’essai de la nouvelle Maserati Ghibli Hybrid, qui adopte pour la première fois un quatre cylindres de 330 chevaux !

En Europe, les mesures contre le CO₂ sont de plus en plus sévères, et tout comme ses concurrents, Maserati n’a d’autre choix que de réduire ses émissions, sous peine de lourdes sanctions. Certains crieront au scandale, mais le downsizing est désormais chose courante, même pour les marques premium. Avant de dévoiler ses nouvelles GranTurismo et GranCabrio 100% électriques cette année, Maserati fait évoluer la Ghibli avec, pour la première fois, une motorisation électrifiée.

On y retrouve désormais sous son capot un quatre cylindres turbocompressé, qui vient remplacer le bloc V6 Diesel. Ne vous attendez toutefois pas à une version hybride rechargeable : Maserati a plus simplement opté pour une une hybridation légère, grâce à une batterie 48 V et à un alterno-démarreur baptisé « e-Booster », qui permet d’offrir un supplément d’âme à ce discret bloc d’origine Alfa Romeo, que l’on retrouve sur la Giulia Veloce avec 280 chevaux.

De quoi relancer les ventes de la luxueuse berline italienne, déjà produite à plus de 100 000 exemplaires depuis son lancement en 2013. Après notre précédent essai de la Maserati Ghibli V6 essence bi-turbo, retrouvez notre première prise en mains de cette Maserati Ghibli Hybrid sur les routes de la région parisienne !

Essai Maserati Ghibli Hybrid : premières impressions

Esthétiquement, le modèle reprend les lignes à la fois élégantes et musclées de la Maserati Ghibli, avec les bénéfices de son récent restylage, que l’on distingue à l’avant grâce à sa calandre puissante, dont les baguettes chromées verticales entourent l’emblème du trident. Notre version d’essai est une finition GranLusso, qui comme son nom l’indique est orientée luxe, avec un look plus discret en opposition avec la plus affirmée finition GranSport, surtout dans cette teinte « Grigio » particulièrement sobre.

Pour différencier les versions Hybrid des autres motorisations au sein de sa gamme, Maserati a opté pour de subtiles indices : en effet, seul un œil exercé saura distinguer les discrets éléments teints en bleu, spécifiques à cette version. On retrouve ces accents colorés sur les trois ouïes latérales emblématiques de la marque, ou encore les badges du trident sur les montants arrière, tandis que les étriers de frein assortis en bleu anodisé sont en option, à 1 200 € tout de même.

La poupe reste quant à elle relativement discrète, avec ses nouveaux feux en forme de crosse, tandis que les quatre canules d’échappement chromées viennent compléter avantageusement son look, sans trop verser dans l’ostentatoire : on apprécie ! Le volet de coffre est motorisé et donne accès à un espace de chargement de pas moins de 500 litres : de quoi embarquer confortablement vos bagages, et même plus si nécessaire, grâce à sa banquette rabattable.

Essai Maserati Ghibli Hybrid : vie à bord

À l’intérieur, les touches colorées bleues spécifiques à cette version Hybrid se retrouvent sur les broderies du trident Maserati des appuie-têtes, ainsi que son garnissage cuir noir, qui comporte ici des surpiqûres bleues situées sur les sièges, mais également sur le tableau de bord ainsi que les habillages de portières. L’ensemble est accueillant et flatteur, mais souffre ça et là de quelques petits défauts de finition, que l’on pourrait toujours lui reprocher à ce niveau de prix.

Le combiné d’instrumentation évolue subtilement, avec des compteurs traditionnels à aiguilles dont le graphisme est plus sobre et sportif, le tout encadrant un écran central personnalisable, là aussi redessiné, qui permet d’accéder à l’essentiel des informations nécessaires à la conduite. Mais le changement le plus intéressant se trouve au centre de la planche de bord, avec ce nouveau système Maserati Intelligent Assistant, doté d’un plus grand écran de 10,1 pouces (8,4 pouces auparavant), et qui a été entièrement revu.

Les progrès face au précédent système multimédia de la Ghibli sont remarquables, tant en termes d’ergonomie que de fluidité à l’usage. Basée sur Android Automotive, son interface est personnalisable et permet d’accéder aux nombreuses fonctionnalités d’infodivertissement et de paramétrage de la voiture. L’ensemble est compatible Android Auto et Apple CarPlay sans fil, et un chargeur à induction est présent dans le logement situé devant la commande de boîte.

Essai Maserati Ghibli Hybrid : sur la route

Sous le capot de cette nouvelle Ghibli Hybrid, Maserati a placé un moteur quatre cylindres essence turbocompressé de 2,0 litres, associé à un alternateur de 48 volts et à un compresseur électrique (permettant la fonction e-Booster), le tout complété par une batterie qui est placée à l’arrière de la voiture, pour une meilleure répartition des masses. Malgré l’apport de ces nouveaux éléments, cette nouvelle version Hybrid est plus légère d’environ 80 kg par rapport à la version Diesel qu’elle remplace. L’ensemble offre une puissance de 330 chevaux et un couple de 450 Nm, délivrés aux deux roues arrière par l’intermédiaire d’une boîte automatique ZF à huit rapports.

Maserati promet également une sonorité à l’échappement « particulièrement travaillée », qui se révèle appréciable une fois lancée sur la route : bien sûr, la mélodie n’est pas aussi noble qu’un six ou huit cylindres, mais fait son petit effet avec de belles vocalises accompagnant les montées en régime, en toute discrétion. En effet, la bonne insonorisation de la voiture ainsi que la souplesse de ses suspensions contribuent à aseptiser les sensations à son bord, et malgré son 0 à 100 km/h affiché en 5,7 secondes en mode Sport, la Ghibli Hybrid dispose plutôt d’un tempérament linéaire que sportif, mais s’appréciera davantage en conduite apaisée, avec ce qu’il faut de puissance et de reprises pour parer à toutes les situations de conduite du quotidien.

La boîte automatique ZF contribue à cette onctuosité, en égrenant ses huit rapports en toute fluidité. Il n’en fallait pas moins pour animer cette belle GT de près de 1,9 tonne, dont les consommations restent mesurées pour un tel niveau de puissance, avec une moyenne d’environ 10,6 litres/100 km relevée lors de notre essai. Malgré cette sagesse affichée, lorsqu’on l’emmène sur des routes plus sinueuses, la Ghibli dévoile toute son agilité grâce à un châssis vif, une direction directe et sa transmission aux roues arrière, le tout sécurisé par un différentiel mécanique autobloquant ainsi qu’un système de freinage signé Brembo, qui ne manque pas de mordant.

Essai Maserati Ghibli Hybrid : en bref

La nouvelle Ghibli Hybrid est un premier pas vers l’électrification pour Maserati : même si elle passe au quatre cylindres, cette version reste un bon compromis pour un usage quotidien, avec ce qu’il faut de puissance et de souplesse. Ce n’est donc pas à bord d’une radicale sportive, mais plutôt dans une élégante GT que vous voyagerez avec la Ghibli Hybrid, qui conserve toutefois bien l’esprit de la firme de Modène malgré ce downsizing forcé, en remplaçant avantageusement la version Diesel : une belle alternative aux traditionnelles berlines allemandes.

Et pour les amateurs de sportivité, Maserati n’a pas fait l’impasse sur le V8, avec une version Trofeo forte de 580 chevaux, dont nous aurons l’occasion de vous reparler prochainement sur French Driver !

Niveau budget, comptez à partir de 75 000 € pour le ticket d’entrée d’une Maserati Ghibli Hybrid : un tarif auquel vous devrez ajouter le malus écologique, qui s’étale cette année de 7 086 à 24 472 €, selon le niveau d’émissions de CO₂ dépendant des équipements. Notre modèle d’essai est quant à lui affiché au tarif de 111 040 €, avec ses nombreux équipements optionnels.