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Essai Peugeot 508 PSE – Peugeot Sport Enginereed : le coup gagnant

Photo essai 508 Peugeot Sport Engineered (2021)

French Driver vous invite à bord de la nouvelle Peugeot 508 Peugeot Sport Enginereed, forte de 360 chevaux hybrides. Direction le circuit des 24 Heures du Mans pour cette première prise en mains !

En 2018, la nouvelle Peugeot 508 de seconde génération arrivait avec l’intention de se rapprocher des berlines allemandes de référence.

Dans ce projet, la 508 Peugeot Sport Enginereed fait office de pierre angulaire, en amorçant une transition dans la conception de la sportivité sur roues grâce à l’hybridation.

La proposition est-elle satisfaisante ? Pour y répondre, nous embarquons direction Le Mans pour un essai grandeur nature, en « 24 Heures ».

Essai Peugeot 508 PSE – Peugeot Sport Enginereed : premières impressions

Photo 3/4 avant 508 Peugeot Sport Engineered (2021)

Top chrono dans notre découverte du modèle dans un temps limité où il faudra être endurant à tous les instants. D’extérieur, la stature de la Peugeot 508 est conservée. Le long capot plat « de carrossier » débute au-dessus d’une calandre spécifique au modèle, tout comme le monogramme 508 teinté en noir et complété par les trois griffes obliques du label « Peugeot Sport Enginereed ». Ces griffes vertes Kryptonite, présentes aussi sur les ailes avant ou le montant C (selon la silhouette) sont le symbole de ralliement des nouveaux modèles sportifs et électrifiés de la gamme Peugeot.

Si on a un faible pour la version SW (notre essai de la Peugeot 508 SW GT est à découvrir ici) et sa silhouette de break de chasse, il faut avouer que les deux modèles dépoussièrent la vision que l’on peut avoir d’une berline. Avec des voies élargies de 24 mm à l’avant et 12 mm à l’arrière, un rabaissement de 10 mm à l’avant et de 1 mm à l’arrière, les 508 PSE sont visuellement bien campées sur la route.

Au menu des spécificités visuelles, notons les rajouts aérodynamiques du bouclier, du bas de caisse et du diffuseur arrière, la calandre typée « impression 3D » renforçant le côté expérimental et brutal du travail des équipes de Peugeot Sport, l’ajout d’écopes vertes Kryptonite, ainsi que des jantes spéciales derrière lesquelles on distingue un système de freinage qui a fait ses preuves sur les RCZ R et 308 GTi by Peugeot Sport. Mais ici, la division Peugeot Sport Enginereed mise sur une redéfinition des standards en termes de dynamisme et de sportivité grâce à l’électrification des chaînes de traction : le freinage est donc également régénératif.

Essai Peugeot 508 PSE – Peugeot Sport Enginereed : vie à bord

Photo tableau de bord 508 Peugeot Sport Engineered (2021)

Semblable à une 508 GT (notre essai de la Peugeot 508 GT est à retrouver sur French Driver), la position de conduite rappelle celle d’un coupé, avec une assise basse qui nous englobe dans l’univers du véhicule. Le poste de conduite i-Cockpit est reconduit tout comme l’agencement général, hormis les surpiqûres de couleur cuivrée qui laissent place à un décor vert Kryptonite.

Au niveau des commandes, les habitués de la marque prendront facilement leurs repères, tandis que les autres s’accommoderont rapidement du petit volant, des touches sur deux niveaux ou encore de l’écran tactile dont les menus arborent un thème à dominance verte ainsi que les fonctionnalités propres à un véhicule hybride. On regrettera toutefois le manque de personnalisation sur l’instrumentation de bord et l’interface tactile qui mériterait d’être modernisée.

Les places arrière sont tout à fait acceptables pour des adultes qui, tout comme les plus jeunes, bénéficieront de prises USB pour brancher leurs appareils connectés. Cet espace accueillant – malgré des dimensions extérieures contenues qui se paient par une garde au toit réduite – rogne sur le volume de coffre : 487 litres en berline (jusqu’à 1537 litres banquette rabattue) et 530 litres sur le break (1780 litres banquette rabattue). Toutefois, ces dimensions sont identiques à celles d’un modèle purement thermique grâce à l’incorporation des batteries dans la plateforme modulaire EMP2 de Stellantis (ex Groupe PSA).

Essai Peugeot 508 PSE – Peugeot Sport Enginereed : sous le capot

Photo moteur hybride essence 1.6 HYbrid4 360 508 Peugeot Sport E

La Peugeot 508 Peugeot Sport Enginereed pourrait s’appeler 508 GTi, puisqu’elle promet un typage sportif mis en lumière par les compétences de Peugeot Sport. Ce changement de nom s’accompagne d’un changement technique, la berline délaissant le seul moteur turbocompressé pour une architecture hybride à transmission intégrale.

Sous le capot de la 508 PSE, on retrouve un moteur 4 cylindres 1.6 PureTech de 200 chevaux, complété par un moteur électrique implanté aux côtés de la boîte de vitesses automatique, en lieu et place du convertisseur de couple, et d’un second moteur sur le train arrière. On obtient alors un véhicule avec une transmission intégrale pour une motricité optimale. Leur fonctionnement est géré automatiquement par un système qui priorise l’électrique afin de réduire au maximum les émissions de CO2 sur les phases de démarrage et d’arrêt.

Avec une homologation à seulement 42 grammes de CO2 par kilomètre, la 508 PSE remplit l’objectif de limiter le malus écologique qui débute à 133 grammes. A l’usage, on peut tout de même paramétrer le véhicule grâce à cinq modes de conduite :

  • Electric avec 42 kilomètres d’autonomie 100% électrique (WLTP) ;
  • Confort avec une suspension moins ferme ;
  • Sport disposant de 360 chevaux et 520 Nm : la direction, le freinage et le comportement sont exacerbés tandis qu’une partie du moteur thermique continue de fournir de l’énergie aux batteries pour soutenir l’effort sur la durée ;
  • 4WD : transmission à 4 roues motrices.

Essai Peugeot 508 PSE – Peugeot Sport Enginereed : recharge électrique

Photo prise recharge 508 Peugeot Sport Engineered (2021)

L’usage d’un véhicule hybride rechargeable implique de recharger son véhicule, de la même manière que l’on charge un appareil électrique. Et qui dit recharge, dit temps de recharge. Celui-ci varie en fonction de l’installation électrique :

  • Moins de 7 heures sur une prise standard
  • 4 heures sur une prise renforcée 16 ampères
  • Moins de 2 heures sur une Wall Box de 32 ampères (avec un chargeur embarqué de 7,4 kW, en option)

Essai Peugeot 508 PSE – Peugeot Sport Enginereed : sur la route

Photo statique 508 Peugeot Sport Engineered (2021)

Pour exploiter au mieux notre essai de 24 Heures d’une voiture aussi complète (en dotation) et inédite (c’est le premier véhicule labellisé « Peugeot Sport Enginereed »), nous avons rendez-vous dans une région où l’on sait à quel point 24 Heures peuvent être décisives. Cap sur Le Mans et son circuit, dans sa configuration classique excluant la ligne droite des Hunaudières, rendue à son usage civil en dehors du championnat d’endurance.

S’il y a des éléments que l’on peut choisir, la météo n’en fait clairement pas partie. Nous nous élançons alors sur une piste trempée aux commandes d’une 508 rechargée à bloc : batteries pleines, mode de conduite Sport et pneus Michelin Pilot Sport 4S sont un appel aux vives accélérations suivies de freinages forts qui ne mettent pas en défaut la berline.

Les montées en vitesse sont soutenues par des poussées franches des moteurs électriques donnant l’impression d’être propulsé par une main invisible qui soutient l’arrière-train. Quant à l’avant, il s’engouffre dans les épingles sans jamais sourciller grâce à le mode Sport offrant un ESP plus permissif. Celui-ci reste présent en permanence, comme un garde-fou discret qui rassure lorsqu’il faut freiner et diriger la masse embarquée.

Les vibreurs bleu et jaune en uniques repères de freinage, nous nous en remettons aux compétences de la 508 PSE : le châssis enchaîne les virages pour se placer exactement où l’on veut, grâce à une direction plus ferme en mode Sport.

Photo essai circuit 508 Peugeot Sport Engineered (2021)

Le temps file, mais le beau temps peine à se montrer. Nous bouclons notre essai de 24 Heures par une virée à bord de la Peugeot 508 SW Peugeot Sport Enginereed aux abords du Mans : avec son empattement similaire à la berline, les compétences dynamiques sont comparables.

En mode Hybrid sur un trajet d’une soixantaine de kilomètres, on arrive à récupérer 2 kilomètres d’autonomie électrique grâce au freinage par récupération. C’est le côté ludique du véhicule hybride : on reçoit des informations sur son téléphone à distance, on la branche le soir et surtout on observe les courbes de consommation et de recharge depuis l’écran central, en instantané. Si certains disent « s’ennuyer » en voiture, les voilà occupés à rouler pour recharger leurs batteries.

La boîte est peut-être le seul bémol que l’on puisse faire à la voiture : si la transmission automatique remplit le contrat en termes de douceur d’usage et de lissage du transfert de couple, elle s’avère légèrement en dessous de nos attentes dans le registre de sa réactivité. Mais relativisons : un humain ne ferait pas mieux, alors on lui pardonne volontiers. De plus, les performances sont bien présentes puisque, dans les dépassements ou les relances, la vitesse augmente à un rythme soutenu qui compense largement le temps de réaction nécessaire à la boîte pour exciter le moteur thermique et solliciter les motrices électriques.

Essai Peugeot 508 PSE – Peugeot Sport Enginereed : en bref

Photo Peugeot 508 Peugeot Sport Engineered (2021)

Nous nous étions donnés 24 heures pour faire le tour d’une voiture qui a plus d’un tour dans son sac. S’il est difficile de statuer fermement sur l’autonomie des batteries et la pertinence du système hybride, son paramétrage permet de belles performances (tout en se rechargeant) afin de ne jamais transporter de lourdes batteries vidées de leur énergie.

Avec son intérieur soigné et sa dotation « toutes options », la Peugeot 508 PSE se place clairement sur le segment du haut de gamme, mais peut-on la considérer comme une sportive GTi, c’est-à-dire comme une « Grand Tourisme Injection » des temps modernes ?

Si la 508 Peugeot Sport Enginereed nous convainc, c’est parce qu’elle est technologique et racée. Sur ce point, on peut dire que l’objectif est validé haut la main car les équipes Peugeot Sport ont vraiment mis toute leur expertise dans cette berline, premier modèle d’un plan produit complet qui sera sûrement complété avec une potentielle Peugeot 208 PSE et une fantasmée Peugeot 308 PSE. Ces prochains modèles recevront donc les mêmes technologies et d’autres qui seront validées par le futur bolide qui sera engagé dans championnat du monde d’endurance en catégorie Le Mans Hypercar (LMH).

Photo essai circuit du Mans 508 Peugeot Sport Engineered (2021)

Mais la berline interroge également puisqu’on ne peut pas la ranger dans une catégorie spécifique : son esprit orienté sportif par son look et ses technologies ne sont pas accompagnés d’une performance pure mais plutôt d’un juste milieu qui se justifie principalement par son placement dans la gamme : la sportive française du segment D revendique un zéro malus face à la concurrence allemande sur des niveaux de puissance équivalente (la BMW M340i xDrive de 374 chevaux, affichée à 66 200€, écope d’un malus de 8 600 € tandis que la Mercedes-Benz AMG C 43 4Matic de 390 chevaux se vend à 104 650 €, malus compris) : elle n’entend pas défier les chronomètres, mais une utilisation sereine sur un usage polyvalent dans un cycle d’usage de 24 Heures entre charge recharge.

24 Heures, c’est finalement le temps que l’on a pour profiter et exploiter la voiture, du matin lorsqu’on la débranche jusqu’au soir où on la rebranche chez soi ou sur une borne publique. Certes, c’est un fil (électrique) à la patte mais il est nécessaire pour ne pas se retrouver avec le fil – plombé, cette fois – du malus écologique. Faire une bonne action tout en se faisant plaisir dans une Peugeot, c’est désormais possible !

En intronisant un nouveau label rangeant le rouge et l’appelation GTi au placard, Peugeot Sport s’inscrit dans un nouveau registre. Nouveau label, nouveaux objectifs qui permettent d’éviter de se demander si elle est à la hauteur d’une GTi. Trois lettres changées suffisent donc à balayer les critiques, mais elles animeront les nostalgiques qui doivent se faire une raison. L’époque est à l’électrification, la 508 anticipe la demande pour se placer en référence et en alternative à la Volvo S60 Polestar. C’est bien vu et avant-gardiste. On ne peut qu’espérer que les ambitions, insufflées par Jean-Philippe Imparato, soient conservées et capitalisées par la nouvelle « boss » de la marque au Lion, Linda Jackson. La messe est dite : les berlines compactes et citadines griffées PSE seront attendues au tournant par les amateurs.

Essai Peugeot 508 PSE – Peugeot Sport Enginereed – 1.6 HYbrid4 360 eEAT8 : Fiche Technique

Photo jante alliage 508 Peugeot Sport Engineered (2021)

  • Moteur thermique : Essence PureTech, 4 cylindres en ligne, 1.598 cm3, injection directe
  • Position : Transversale avant
  • Suralimentation : Turbo
  • Puissance : 200 ch DIN (147 kW) à 6.000 tr/min
  • Puissance fiscale : 11 CV
  • Couple moteur : 300 Nm à 3.000 tr/min
  • Moteur électrique :
  • Position : 1 à l’avant, 1 à l’arrière
  • Puissance : 81 ch DIN (81 kW) à 2.500 tr/min (avant) ; 113 ch DIN (83 kW) à 14.000 tr/min (arrière)
  • Couple moteur : 320 Nm entre 500 et 2.500 tr/min (avant) ; 166 entre 0 et 4.760 tr/min (arrière)
  • Capacité batterie : 11,5 kWh
  • Puissance batterie : 117 kW
  • Autonomie électrique : 42 km (WLTP)
  • Chargeur embarqué : 3,7 kW de série / 7,4 kW en option
  • 0 à 100 km/h : 5,2 secondes
  • Vitesse maxi : 208 km/h
  • Transmission : intégrale HYbrid4 jusqu’à 190 km/h
  • Boîte de vitesses : Automatique à 8 rapports eEAT8
  • Pneus : 245/35 R20 V, Michelin Pilot Sport 4S
  • Freins : disques ventilés (380 mm) à étriers fixes 4 pistons (avant) ; disques pleins (arrière)
  • Suspensions avant : roues indépendantes, essieu type pseudo-Mac Pherson, ressorts hélicoïdaux et amortisseurs hydrauliques intégrés, pressurisés
  • Suspensions arrière : roues semi-indépendantes – essieu multibras, amortisseurs hydrauliques, pressurisés
  • Longueur : 4,750 m (berline) ; 4,790 m (break)
  • Largeur : 1,859 m
  • Hauteur : 1,403 m (berline) ; 1,420 m (break)
  • Empattement : 2,793 m
  • Porte-à-faux AV/AR : 948 / 1.009 mm
  • Voies avant / arrière (mm) : 1.601 / 1.597
  • Volume de coffre : de 487 à 1.587 litres (berline) ; de 530 à 1.780 litres (break)
  • Masse à vide : 1.850 kg (berline) ; 1.875 kg (break)
  • Consommation mixte WLTP : 2,03 l/100 km
  • Capacité Réservoir : 43 litres
  • Emissions de CO2 : 46 g/km
  • Norme antipollution : Euro 6

  • Année de lancement : 2021
  • Prix de base : 67 200 €
  • Prix du modèle essayé (hors options) : 67 200 €

Photos : essai de la Peugeot 508 PSE – Peugeot Sport Enginereed (2021)

Photos : Tobias André et Tran HA pour French Driver

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Tobias André

Gtiste convaincu, philosophe émérite pour French Driver. Grand amoureux du borderline. Conduire sur tout, surtout conduire.

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