Essai SEAT Leon e-Hybrid 204 : alternative électro-mécanique

SEAT se lance sur tous les fronts en terme de motorisation. Essence, Diesel, Gaz, électrique, et maintenant les versions hybrides rechargeables… Tout est disponible.

Alors que SEAT élargit son portefeuille de véhicules électrifiés, la quatrième génération de la Leon bénéficie également d’une variante hybride rechargeable sophistiquée, qui représente le groupe motopropulseur le plus puissant de la gamme. Ce dernier associe un moteur électrique à un bloc essence 1.4 TSI, une batterie lithium-ion de 13 kWh et une transmission DSG à six rapports. Le dispositif délivre ainsi une puissance de 204 chevaux et un bilan CO₂ de 30 g/km suivant le protocole WLTP, afin d’échapper à tout malus.

Cette version hybride rechargeable permet une utilisation uniquement en mode électrique. Ce dernier offre une autonomie allant jusqu’à 60 km (cycle WLTP) grâce à l’énergie stockée dans la batterie du véhicule – idéal pour une efficience accrue, ou pour circuler dans les zones urbaines pour anticiper de futures réglementations sur la qualité de l’air.

Réel gain énergétique ou artifice pour éviter les taxes, nous tenterons de répondre en prenant le volant de cette SEAT Leon e-Hybrid en finition FR.

Essai SEAT Leon e-Hybrid 204 ch : premières impressions

Plus fine, plus aérodynamique, plus élégante, le Leon de 4^ème génération offre une belle prestance sur la route. Elle a sa propre identité tout en reprenant les codes stylistiques apparus sur le Tarraco, avec une calandre hexagonale spécifique et des phares à LED joliment dessinés. La découpe du capot est originale et permet de ne plus faire apparaître les jonctions entre ailes et capot sur les vues de profil.

On retrouve un petit côté latin dans le design de la Leon. La partie arrière apparaît la plus originale, avec son bandeau lumineux à LED qui joint les feux arrière en intégrant le 3^ème feu de stop. De nuit elle sera facilement reconnaissable.

Notre version FR est équipée de jantes de 18 pouces nommées Terramar, ainsi que d’inserts Gris Cosmo dans la calandre et sur les coques de rétroviseurs. Cette version est la déclinaison la plus sportive de la gamme SEAT avant l’arrivée de la Cupra Leon, équipée du même groupe motopropulseur avec un peu plus de chevaux sur le moteur électrique, pour sortir une puissance cumulée de 245 chevaux.

Esthétiquement, quelques éléments permettent de différencier cette version hybride d’une thermique classique. Un petit logo e-hybrid sur la malle arrière, une trappe de charge sur l’aile avant gauche et une hauteur de caisse surélevée de 1,8 cm pour laisser plus de débattement aux suspensions en raison du poids supplémentaire. Cette hauteur supplémentaire est perceptible et confère un aspect moins dynamique que les modèles thermiques surbaissés de la finition FR.

Essai SEAT Leon e-Hybrid 204 ch : vie à bord

La présentation intérieure est entièrement nouvelle et progresse en qualité perçue. Gros aérateurs, écran digital cockpit de 10,25 pouces, et un grand écran tactile central haute définition de 10 pouces qui veut vous en mettre plein la vue en oubliant de s’intégrer dans la planche de bord. On y retrouve aussi un chargeur à induction pour téléphone, et un éclairage d’ambiance à LED qui traverse toute la planche de bord en partie supérieure, qui, en plus d’être personnalisable, offre aussi des fonctions sécuritaires, comme la détection d’angles morts ou un avertissement lumineux orange clignotant à la sortie du véhicule pour annoncer un cycliste ou une automobile en approche.

Le levier de vitesses a disparu et laisse place à une petite commande, comme sur une Porsche 911, mais il reste heureusement les palettes au volant, pour ceux qui aiment encore changer les vitesses.

Les possibilités de présentation des écrans sont très nombreuses et pas évidentes à apprivoiser, et nous regrettons le manque d’ergonomie des commandes de ventilation, au profit de boutons tactiles noirs brillants sous l’écran pour le réglage de la température, ou encore des commandes de désembuage sous la commande des phares. Un système de commande vocale que vous interpellerez par « hola » permet également d’accomplir les volontés du conducteur ou du passager. Le « hola » (et non pas la « Ola ») vous accueille également de nuit, par un éclairage au sol venant du rétroviseur.

Cette version FR est équipée de série du ciel de toit noir, des sièges sport suédine noire avec surpiqûres orangées, des inserts gris aluminium sur la planche de bord, du SEAT Drive Profile (sélection du mode de conduite) et du volant spécifique avec logo FR. La qualité de finition a pris du grade et les versions FR ont maintenant les poignées de portes en simili cuir avec surpiqûres.

L’espace arrière est assez bluffant pour une compacte, en longueur aux jambes, avec un gain de 5 cm par rapport à la précédente génération. C’est sur la largeur que les trois passagers se sentiront à l’étroit.

La bête noire de ces versions hybrides reste le coffre, qui perd 110 litres de capacité pour offrir 270 litres. La différence est due au plancher surélevé pour permettre de caser les batteries et le réservoir de carburant. La roue de secours et le système beats audio ne sont plus disponibles par manque de place.

Essai SEAT Leon e-Hybrid 204 ch : sur la route

Techniquement, rien de fondamentalement nouveau dans ce groupe motopropulseur qui équipait les précédentes générations de Golf GTE ou d’Audi A3 e-tron.

Le Leon ne reprend donc pas le nouveau 1,5 TSI mais l’ancien 1,4 TSI, associé à un moteur électrique alimenté par une batterie lithium-ion, dont la capacité augmente à 13 kWh, et une transmission DSG à six rapports. Le dispositif délivre ainsi une puissance cumulée de 204 chevaux, et un couple de 350 Nm. Cette puissance peut paraître importante, mais il ne faut pas négliger une prise de poids de 253 kg par rapport à le version 1,5 TSI en boite DSG 7. Et le poids est l’ennemi de la performance.

Les performances annoncées sont de 7,5 secondes pour le 0 à 100 km/h, et 28,3 secondes pour le 1000 mètres départ arrêté, soit respectivement 0,9 s et 1,4 s de mieux qu’une version TSI 150. Pour la vitesse de pointe, les vitesses maximales sont identiques, à 220 km/h. Ceci peut paraître étonnant, mais peut aussi s’expliquer par le fait qu’il n’est pas possible de conserver la puissance électrique maximale de façon prolongée à pleine charge.

Le démarrage de la Leon se fait, par défaut, en mode électrique. Chargée à 98 %, l’autonomie annoncée est de 55 kilomètres avec la ventilation en service. Nous décidons de laisser faire le mode par défaut. La puissance du moteur électrique de 115 chevaux est bien suffisante pour se déplacer en ville et sur route. Les 330 Nm de couple de ce moteur permettent même de faire patiner les roues au démarrage si l’on écrase la pédale d’accélérateur. Après un petit passage sur une 4 voies, la vitesse de 110 km/h s’atteint facilement et l’utilisation en mode électrique simple ne pose donc aucune réelle contrainte pour des déplacements quotidiens.

Après 25 km parcourus, l’autonomie a chuté de moitié. Par extrapolation, une autonomie de 50 km est facilement réalisable en mode mixte. Probablement un peu plus en ville, sans forcer sur le chauffage ou la climatisation. C’est correct pour des déplacements quotidiens. Le temps de recharge complet est annoncé de 05h50 sur une prise domestique. La cible est donc bien l’utilisateur qui parcourt une cinquantaine de kilomètres journaliers et peut recharger son véhicule la nuit à domicile, ou sur son lieu de travail durant la journée.

Cette version est assez dynamique, bien que le ressenti à l’accélération soit particulier, avec beaucoup de couple au démarrage et un tassement dès que la vitesse augmente. On sent à ce moment que le poids à déplacer absorbe une partie de la puissance et du couple comparé à une version 150 chevaux. Lorsqu’on le cravache, le petit 1,4 litre s’égosille assez rapidement tout en procurant des accélérations assez linéaires.

En choisissant le mode Sport, la direction et les suspensions se durcissent, et la réactivité de l’accélérateur donne le maximum de la puissance. La tenue de route étonne : la caisse vire bien à plat sans prendre de roulis excessif, et on prend du plaisir à enrouler sur petites routes sinueuses. La boîte monte rapidement les rapports, mais les réactions au rétrogradage sont plus fainéantes. Le rapport inférieur ne rentre pas toujours, ou après un temps de latence important et on sent que le frein moteur électrique, ou plutôt alternateur, est privilégié par l’électronique.

Mais ce n’est pas le couteau entre les dents qu’une hybride rechargeable s’apprécie, mais en mode décontracté en se prenant au jeu de l’éco conduite : dans cette situation, la Leon remplit parfaitement son rôle. Et en mode Confort, la Leon est dans son élément. La suspension pilotée, en option, joue le sans faute avec une variation de dureté inédite pour une compacte. Entre le réglage le plus confort, où l’on ressent des phénomènes de pompage sur certaines ondulations ou dos-d’âne, et le mode le plus sport qui verrouille bien les mouvements de caisse, il est difficile de ne pas trouver un « set-up » idéal en fonction du parcours. Pour 665 €, il serait dommage de se priver de cette option qui offre en sus la direction progressive. Ceci dit, nous n’avons pas pu tester la suspension classique.

Pour revenir à notre hybridation, il semble donc préférable de forcer le mode hybride si l’on prévoit un long parcours, au risque de voir la batterie se vider complètement et de ne disposer plus que du thermique pour entraîner le véhicule. Dans ce mode, les batteries continuent à se vider, plus lentement, mais l’autonomie électrique décroit sûrement vers le 0. Un fois les batteries à plat, nous avons entrepris un parcours autoroutier pour évaluer une consommation batteries vides. À ce moment, la consommation grimpe à 7,2 l/100 à 130 km/h. Toutefois sur un parcours mixte de 130 km, la consommation moyenne s’est établit à 4,1 l/100 km en étant souvent généreux avec l’accélérateur.

Dans le mode de fonctionnement Hybride, l’énergie de la charge de la batterie est utilisée de manière optimale. Si une destination est entrée dans le GPS, il est possible que le véhicule recharge la batterie haute tension de manière autonome au moyen du moteur à combustion, afin de conserver le potentiel maximum d’accélération sur tout le parcours.

Enfin, il existe un contrôle manuel de la charge de la batterie, en mode hybride. En appuyant sur ce symbole, on sélectionne un niveau de charge théorique supérieur. Le véhicule essaie d’atteindre ce nouveau niveau de charge théorique de la batterie haute tension pendant la marche, en rechargeant via le moteur à combustion. Ce mode, le plus énergivore, ne présenterait un intérêt que si vous deviez circuler dans une zone ou seuls les électriques seraient autorisés, pendant votre parcours, ou encore avant d’aborder une route de montagne pour avoir tout le potentiel des moteurs.

Notre véhicule est aussi équipé du pack Drive assist XL, et de la régulation anticipative de la vitesse qui s’adapte aux limitations de vitesse détectées et au tracé de la route (virages, intersections, ronds-points, etc.). Ce système fonctionne très bien et anticipe quasiment tous les profils de route en modulant le frein électrique. Soit en roue libre dans les grandes lignes droites lorsque vous levez le pied, soit en ralentissant l’auto en douceur, à l’approche d’intersections ou de rond-points. Certains le verront comme une intrusion de plus dans la conduite, et ils n’auront pas tord, mais jumelé à la détection piétons et cyclistes, ce système permettra d’éviter bon nombre d’accidents, pour les « non attentifs » ou les accrocs aux écrans pendant la conduite.

Nous avons juste noté une erreur de sémantique dans les informations du GPS à l’approche des ronds-points, car lorsque vous le traversez, il vous indique de « faire le demi tour ». Probablement une mauvaise traduction de « faites la moitié du tour du rond-point », qui s’avère un peu perturbante la première fois. Mais pour reprendre un vieux slogan publicitaire, la Leon a tout d’une grande, et n’a plus grand chose à envier aux véhicules haut de gamme pour ce qui est de la technologie.

Partagée entre la conduite d’une électrique et une thermique, cette version e-hybrid apporte une belle transition, sans changer fondamentalement ses habitudes et sans grosses contraintes de recharge ou d’autonomie.

Essai SEAT Leon e-Hybrid 204 ch DSG 6 : budget

Le prix de départ est de 34 950 €, sans options en finition Excellence, et 36 900 € pour la déclinaison FR. Notre modèle d’essai FR, qui coche quasiment toutes les options, s’affiche quant à lui à 40 685 €. La version Sports Tourer (break) demande 1500 € supplémentaires.

L’équipement de série est très fourni sur la FR, avec de série :

• Aides au stationnement
• Park Assist
• Vitres arrière surteintées
• Système de navigation avec écran tactile 10"
• Full Link avec Apple CarPlay sans fil
• Commandes vocales
• Keyless : entrée et démarrage mains libres
• Conectivity box : chargeur à induction
• Plaques de seuils de portes rétroéclairées
• Hayon électrique avec Virtual Pedal (SportsTourer)
• Éclairage d’ambiance intérieur à LED personnalisable
• Ciel de toit noir
• Réglages lombaires du siège passager
• Siège conducteur réglable électriquement à mémoire
• Câble de recharge pour prise domestique
• Jantes en alliage 18" Terramar
• Calandre spécifique gris Cosmo
• Inserts gris Cosmo dans le pare-chocs avant
• Diffuseur arrière spécifique
• Coques de rétroviseurs gris Cosmo
• Sièges sport en suédine noire avec surpiqûres rouges
• Inserts gris aluminium sur la planche de bord
• SEAT Drive Profile : Sélection du mode de conduite
• Volant spécifique avec logo FR

ll reste quelques options au coût raisonnable à cocher :

• Teinte métallisée : 650 €
• Toit ouvrant panoramique : 1 080 €
• Amortissement piloté avec direction progressive : 665 €
• Pack drive assist M/L/XL : 250 € / 690 € / 890 €
• Pack pre crash assist : 150 €

À ce tarif, viennent se déduire les 2 000 € de bonus écologique (1 000 € à partir de juillet 2021), et une carte grise gratuite dans la majorité des régions, sauf en Bretagne et Val de Loire.

Essai SEAT Leon e-Hybrid 204 ch DSG 6 : en bref

Vous effectuez des petits parcours quotidiens, vous voulez économiser du carburant, vous êtes allergiques aux nouveaux malus et vous n’avez pas besoin d’un grand coffre ? Alors cette Leon e-Hybrid est faite pour vous.

Répondant à un type particulier d’utilisation, l’hybridation rechargeable est parfaitement adaptée à un utilisateur qui parcourt moins de 60 km par jour en électrique, et ne souhaite pas être contraint par une autonomie restreinte en électrique pour ses grands déplacements occasionnels.

Dotée de bonnes qualités routières et de performances de bon niveau, nous reprocherons juste à l’hybridation rechargeable une prise de poids importante qui se ressent sur les performances, et un coffre qui perd un bon tiers de sa capacité. La version break SportsTourer sera plus adaptée aux familles nombreuses, bien qu’amputée aussi d’une bonne partie de sa malle arrière.

Toutes ces technologies ont un coût à l’achat, mais si vous pensez être l’utilisateur-type, le budget de fonctionnement quotidien compensera rapidement le surcoût, d’autant plus que le bonus écologique et la carte grise gratuite, réduiront l’écart avec les versions thermiques.

SEAT Leon e-Hybrid 204 ch DSG 6 : Fiche Technique

• Année de lancement : 2020
• Prix de base FR : 36 900 €
• Prix du modèle essayé : 40 685 €

Photos : essai de la SEAT Leon e-Hybrid 204 ch (2020)

Photos : Marius Hanin pour French Driver
Merci aux établissements Touquet Le Havre pour le prêt du véhicule.