BMW présente une nouvelle déclinaison de la Série 2 en version Gran Coupé. Elle vient compléter la gamme Coupé, Cabriolet, Active Tourer et Gran Tourer.
Il n’est pas toujours évident de s’y retrouver dans les appellations des constructeurs entre les compactes, les berlines, les SUV, et maintenant les déclinaisons de toutes ces versions en coupé, c’est à y perdre son latin.
Chez BMW, nous noterons que les versions à numéros impairs sont plus orientées sur l’aspect pratique ou familial, et les versions paires sur le look avec des versions Coupé. Quoique sur la Série 2, c’est un peu l’exception qui confirme la règle, si l’on considère les Série 2 « Active et Gran Tourer ». A ces deux exceptions près, les séries 2, 4, 6 et 8 sont plus élancées et cette règle s’applique de la même façon sur les séries X.
Avec cette toute première BMW Série 2 Gran Coupé, le concept de coupé à quatre portes salué par le public dans les gammes de carrosserie supérieures est transposé pour la première fois dans le segment compacte. Issue de de la série 1, dont elle reprend la plate forme et l’architecture, cette version M235i, la plus motorisée troque sa propulsion contre une transmission intégrale et son 6 cylindres par un 4 cylindres de 2 litres de cylindrée, développant 306 chevaux.
Pour cette Gran Coupé, fabriquée en Allemagne à Leipzig, BMW compte écouler 30 % de sa production en Europe, contre 20 % aux Etats-Unis et 15 % en Chine.
Essai BMW M235i Gran Coupé : premières impressions
La BMW Série 2 Gran Coupé se caractérise notamment par sa silhouette élancée dynamique, ses quatre vitres latérales sans cadre et ses feux arrière qui s’étirent jusqu’au milieu de la poupe, et se fondent dans la baguette en noir finition brillante qui encadre l’emblème BMW au centre du bouclier arrière. Elle propose ainsi une version rallongée et plus fluide de la série 1.
La BMW Série 2 Gran Coupé mesure 20 cm de plus que sa petite sœur, avec un empattement identique pour bénéficier au volume de chargement. Bien que le gain ne soit pas négligeable, l’aspect esthétique sera probablement plus décisif pour l’acheteur.
La proue dynamique lui est caractéristique par sa réinterprétation des signatures visuelles de la marque. Les phares légèrement inclinés de ses projecteurs Full LED forment le design « quatre yeux » de BMW et soulignent les lignes de la double calandre typique de BMW, plus affinée que sur la 1. Le pare choc avant est aussi redessiné, offrant plus d’entrées d’air et un look plus sportif.
La ligne est agréable à regarder, bien que sous certains angles arrières, on y voit des airs trop prononcés, à mon goût, de X6, ce qui à tendance à rendre l’arrière plus massif. Sous certains angles, le profil arrière rappelle aussi la Giulia. Certains hurleront, mais le jeu des ressemblances a une part de subjectivité que chaque œil s’approprie.
Les jantes de série de 18 pouces de série ne seront probablement pas très plébiscitées, et la monte en 19 pouces(en option) de notre modèle d’essai remplie mieux les passages de roues. Ces jantes bicolores, du plus bel effet, sont chaussées de Bridgestone Potenza S005 en 235/35.
Le contour de la calandre est en trois dimensions et les éléments de maillage sont, de série, en Cerium Grey, tout comme les prises d’air extérieur du pare choc avant et les coques de rétroviseurs. Avec l’option Shadowline, de notre modèle, tous ces éléments sont noirs brillants, mais ce n’est pas sur le noir que cette option semble la plus adaptée. On perd ainsi le contraste qui souligne la présence de ces éléments. La partie arrière est caractérisée par une double sortie d’échappement chromée ou noire, et un petit béquet couleur carrosserie sur la malle arrière.
Essai BMW M235i Gran Coupé : vie à bord
C’est toujours un plaisir de monter à bord d’une BMW. La qualité ne baisse pas en fonction des modèles et l’intérieur de cette Série 2 est parfaitement fini. Mélange de classicisme et de technologie, BMW conserve un design qui ne perturbera pas les habitués de la marque. C’est fonctionnel, qualitatif et l’intérieur inspire confiance. Bien plus agréable, à mon avis, que les étalages « d’iPad », en guise de compteurs.
La console centrale est toujours orientée vers le conducteur avec toutes les fonctions primaires accessibles via des boutons à portée de main sans passer par un écran. Sous la casquette face au conducteur, l’écran numérique arbore fièrement le logo Motorsport « M235i ». C’est élégant et si vous êtes atteint d’Alzheimer ou que vous possédez plusieurs BMW, vous saurez toujours quel modèle vous conduisez. L’affichage du modèle est aussi présent sur les seuils de porte et le « M » est intégré sur la 3ème branche du volant. Toutes ces petites touches stylistiques font partie de l’ambiance et vous rappellent que vous n’êtes pas dans un modèle « de base ».
L’écran central de 10,25 pouces est bien intégré dans la planche de bord et dispose de la dernière génération d’info divertissement. La commande gestuelle, disponible en option, reconnaît sept gestes différents, dont deux mouvements sont personnalisables. Bien qu’il soit amusant de régler le volume en faisant des gestes étranges pour ceux qui vous observent, il sera plus rapide et plus fiable d’attraper directement le bouton du volume. Les gestes simples sont souvent suffisants.
La sellerie, avec les sièges sport, est agréable et les réglages des sièges électriques nombreux. La position de conduite est parfaite et la très épaisse jante du volant surprend à son premier contact. De série, BMW propose deux belles selleries, en Alcantara ou en Sensatech, bicolores. D’autres possibilités de couleur et de cuir sont au catalogue, comme le rouge magma, le mokka, gris ou noir. Des inserts décoratifs illuminés, proposés en option ou avec certaines lignes d’équipement, sont disponibles en six couleurs différentes. Cela fait son petit effet la nuit et permet de se créer un cocon zen.
Avec cette déclinaison Gran Coupé, il faudra tout de même faire des concessions sur l’habitabilité. Bien plus pratique que le vrai coupé, elle permettra d’emporter 2 enfants mais l’espace à l’arrière reste assez exigu, surtout lorsque le conducteur est grand et recule fortement son siège. La hauteur est réduite de 4 cm aux places arrière par rapport à la Série 1. La malle arrière, un peu tarabiscotée, offre un volume honorable de 430 litres, soit 50 litres de plus que la Série 1 et 50 litres de moins qu’une Série 3 berline.
Ce ne sont probablement pas les critères premiers du choix d’une M235i, mais les papa ou maman qui aiment voyager avec leur maison devront s’orienter sur les versions Touring.
Essai BMW M235i Gran Coupé : sur la route
La BMW M235i est maintenant au sommet de la gamme Série 2, puisque le coupé 240i disparait du catalogue, et par conséquent le moteur 6 cylindres, pour laisser place à un 4 cylindres.
Le moteur 2,0 litres malgré ses 4 cylindres reste la bonne surprise. Il développe 306 chevaux entre 5 000 et 6 250 tr/min. Il est très coupleux et procure un niveau de performances élevé. Certes, il n’a pas l’onctuosité et la sonorité d’un 6 cylindres, et cet aspect est forcément décevant pour les amoureux des 6 en ligne, mais dans la catégorie des 2,0 litres, il fait parti des meilleurs avec le 2.0 TSI du groupe VAG, dans la catégorie 300 chevaux. Son couple est conséquent avec 450 Nm et les reprises sont musclées, quel que soit le régime. Il ne rechigne pas à prendre des tours jusqu’au rupteur aux alentours de 6 700 tr/min. Ce moteur n’est pas inconnu puisqu’il équipe aussi les Mini John Cooper Works.
La sonorité est globalement agréable, avec quelques accents de 6 cylindres, mais ne vous emballez pas, le son est synthétique et sort des haut-parleurs. Pourtant, nous voyons bien un petit clapet s’ouvrir dans l’échappement bâbord, mais il est difficile de percevoir un changement de sonorité si ce n’est quelques plop plop (les « fart » pour les anglais) à la décélération, à certains régimes.
Basée sur la plate forme de la Série 1, cette Gran Coupé est à la base une traction à laquelle BMW a greffé une transmission xDrive, un différentiel mécanique Torsen à glissement limité, la direction DirectDrive et des Freins M Sport. La M235i tracte donc, et la logique de commande du système fait varier la distribution du couple entre les roues avant et arrière automatiquement en fonction de la position de la pédale d’accélérateur, du couple moteur, de la vitesse et de l’angle de braquage. La répartition entre l’avant et l’arrière peut aller jusqu’à 50/50.
Sur la route, la suspension est ferme et retransmet bien les irrégularités de la route. Le comportement est assez neutre et le sous virage peu présent. La transmission travaille efficacement et en toute transparence. On ne ressent pas de perte de motricité et les vitesses de passage en courbe sont élevées malgré le poids conséquent. N’espérez plus aucun survirage, puisque la répartition maximale sur les roues arrière ne dépassera pas 50 %. Elle rentre ainsi dans le rang d’une Leon Cupra 4Drive, une Audi S3 ou une Golf R, avec une bonne rigidité en courbe et une direction plus précise. Un amortissement piloté, en option, permet d’assouplir un peu les suspensions, en mode balade.
La boîte de vitesses automatique Sport à 8 rapports avec palettes au volant comprend le mode Launch Control pour afficher un 0à 100 km/h en 4,8 secondes. Assez rapide sur les montées de rapport, elle tarde à rétrograder quand on force le rythme. Les différents modes de conduite de « Eco pro » à « sport » peuvent être directement sélectionnés à côté du levier de vitesse. D’un mode à l’autre et en fonction de la conduite la consommation peut varier de 7,5l/100 km, pied léger sur nationale, jusqu’à 12 litres/100km en forçant le rythme. Ceci reste relativement raisonnable pour le niveau de puissance avec 4 roues motrices et, assez proche de la concurrence.
Essai BMW M235i Gran Coupé : budget
Le prix de départ est de 55 550 €, sans options. Notre modèle d’essai qui coche quasiment toutes les options s’affiche à 65 335 €. L’équipement de série offre le minimum syndical et il sera difficile de ne pas aller piocher dans la liste des options.
Celle-ci propose entre autres :
- Teinte métallisée : 890 €
- Jantes de 19 pouces : 660 €
- Intérieur cuir : 1 420 €
- Pack évasion (toit ouvrant, vitrage calorifuge) : 1 200 €
- Pack confort (sièges électriques chauffants, accès confort) : 1 500 €
- Pack M performance(jantes 19, shadow line noir) : 920 €
- Pack innovation (affichage tête haute, pack advanced full led, rétros rabattables anti éblouissement) : 1 500 €
- Climatisation bi zone : 560 €
- Régulateur de vitesse actif ACC plus : 460 €
- Système Hi Fi Harman Kardon : 860 €
- Sièges M sport: : 510 €
- Suspensions select drive : 160 €
Le taux de CO2 mixte annoncé est de 172 g/km en WLTP, avec les jantes de 19 pouces et tout équipée. Soit un malus de 2 544 € en 2020 et 3 784 € en 2021, si le projet de loi des finances 2021 était adopté.
Essai BMW M235i Gran Coupé : en bref
Nous assistons à un bouleversement majeur dans l’évolution de la compacte BMW, qui repart d’une page blanche en abandonnant son 6 cylindres, sa transmission aux roues arrière et en adoptant une carrosserie « coupé à 4 portes ».
Dans l’air du temps, la BMW M235i troque son 6 cylindres pour diminuer sa cylindrée et ses consommations, avec le 2,0 litres le plus puissant du groupe BMW. Fort de son couple et de sa transmission aux 4 roues, l’efficacité progresse pour se fixer en polyvalente sans concessions, dans la catégorie des compactes de 300 chevaux.
Moins joueuse que les anciennes propulsions et perdant un peu en caractère mécanique, elle offre un niveau de sécurité et de performances en net progrès, pour plus d’homogénéité.
Bien que le prix soit conséquent lorsque l’on attaque la liste des options, elle arrive à maitriser ses émissions de CO2, afin de ne pas faire exploser le malus qui risque de devenir prochainement prohibitif pour l’achat d’un véhicule sportif.
Enfin, pour ceux qui ne jureraient que par le 6 cylindres, il reste encore la M2 ou la 340i, pour l’aspect familial.
BMW M235i xDrive Gran Coupé : Fiche Technique
- Moteur : 4 cylindres 16 soupapes, Valvetronic, double VANOS
- Cylindrée : 1998 cm³
- Suralimentation : Turbo
- Puissance : 306 ch DIN (225 kW) entre 5 000 tr/min et 6 250 tr/min
- Puissance fiscale : 19 CV
- Couple moteur : 450 Nm de 1 750 à 4 500 tr/min
- 0 à 100 km/h : 4,9 secondes
- Vitesse maxi : 250 km/h
- Transmission : xDrive à 4 roues motrices
- Boîte de vitesses : Automatique à 8 rapports
- Pneus : 225/45 R18 – 235/35/R19 (option)
- Freins avant : disques ventilés 360 mm
- Freins arrière : disques ventilés 330 mm
- Longueur : 4 526 mm
- Largeur : 1 800 mm / 2 081 mm
- Hauteur : 1 420 mm
- Empattement : 2 670 mm
- Diamètre de braquage : 11,4 mètres
- Volume du coffre : 430 litres
- Poids à vide (DIN) : 1570 kg
- Poids à vide (UE) : 1 645 kg (conducteur de 68 kg, 7 kg de bagages et 90 % du réservoir)
- Cx: 0,30
- Consommation Mixte : 6,7 – 7,1 l/100 km (WLTP)
- Capacité Réservoir : 50 litres
- Emissions de CO2 : 153 g/km à 172 g/km (WLTP)
- Malus écologique : 2 544 € maximum en 2020 / 3 784 € en 2021
- Année de lancement : 2020
- Prix de base : 55 550 €
- Prix du modèle essayé (hors immatriculation) : 65 335 €
Photos : essai de la BMW M235i Gran Coupé (2020)
Photos : Marius Hanin pour French Driver
Merci au groupe BMS – BMW Le Havre pour le prêt du véhicule.