Essai Volkswagen ID.3 : The good idea

Dévoilée en septembre 2019 au salon de Francfort, la Volkswagen ID.3 arrive en concession pour sa commercialisation dans une version 1st Edition, bien équipée pour la circonstance. Retrouvez la à l’essai sur French Driver !

Dans un marché de l’électrique qui s’étoffe, la gamme des compactes n’offre pas grand choix. Entre les citadines de Renault ou Peugeot, les SUV Hyundai, Kia ou ensuite les berlines comme la Tesla Model 3, il manque le fusible intermédiaire pour une utilisation plus familiale et les déplacements moyen courriers dans un budget compris entre 30 et 40 000 €, bonus déduit.

Volkswagen tente donc le pari d’une compacte aux allures de petit monospace qui trouve du sens, tant l’espace du capot moteur devient inutile pour un véhicule électrique. La plate forme MEB dédiée aux véhicules électriques privilégie ainsi l’espace intérieur et une belle habitabilité pour un véhicule aux dimensions proches de celles d’une Golf.

Proposée dans trois déclinaisons d’autonomie, avec des capacités de batteries respectives de 48, 62 ou 82 kWh, nous vous invitions à bord de la version intermédiaire dans une livrée 1st Edition Plus, produite à 30 000 exemplaires dans l’usine de Zwickau, en Allemagne.

Essai Volkswagen ID.3 : premières impressions

Notre Volkswagen ID.3 stationnée à côté d’une Golf VIII paraît bien plus volumineuse. Pourtant, elle est plus courte de 2 cm, mais aussi plus large de 2 cm. Mais c’est bien sur la hauteur que la différence est criante, avec 11 cm de plus pour l’ID.3.

Tel un gros galet, elle est toute lisse et arrondie pour soigner son coefficient de pénétration dans l’air et grappiller un maximum de kilomètres d’autonomie. Plus besoin de prises d’air pour venir réfrigérer la mécanique thermique, et l’air de refroidissement des unités motrices pénètre par une entrée au niveau du pare-chocs orné du motif en nid d’abeilles. Le Cx atteint une belle valeur de 0,267, soit une meilleure valeur que la Golf VIII déjà bien placée. La partie arrière est plus rectangulaire, et la partie en noir brillant capte bien les poussières.

Les jantes spécifiques de 19 pouces amplifient la stature imposante, l’aspect bicolore de cette First Edition est élégant dans cette teinte gris lunaire-noir. Six teintes sont disponibles dont un turquoise / toit noir, qui fait son effet.
Même si son look ne déchaînera pas les foules, elle a sa propre personnalité qui permet de l’identifier au premier coup d’œil, et a le mérite de ne plus être une Golf électrique, mais un véhicule à part entière dans la gamme Volkswagen.

Essai Volkswagen ID.3 : vie à bord

Dans cette version First, l’intérieur est très lumineux avec des touches de blanc sur le tableau de bord et le volant, tandis que les surfaces vitrées sont importantes et apportent de la luminosité. Le plancher rempli de batteries rehausse la hauteur de la caisse, et la position de conduite est plus haute que dans une compacte. L’espace aux jambes à l’arrière permet à de grands gabarits de prendre place avec un bel espace, même lorsque le conducteur recule abondamment son siège.

L’ensemble parait toutefois moins cossu que dans une Golf, et Volkswagen a joué la carte simplicité. Un petit écran fait office de compteur et ne vous informera que sur la vitesse et le régulateur de vitesse adaptatif. La sellerie manque un peu de maintien latéral et les sièges sont basiques, réglables en hauteur pour le conducteur. Il n’y a pas de réglages lombaires, mais des accoudoirs centraux. La position à l’avant donne une belle sensation d’espace avec le grand pare brise et cette finition grise à volant blanc apporte de la fraîcheur. Trois possibilités de personnalisation du tableau de bord sont proposées, et ceux qui passent au Drive pour manger à bord pourront choisir un volant noir ou une planche de bord orange safran pour poser le ketchup.

Le système ID.Light communique visuellement avec vous et vous assiste lors de votre expérience de conduite. Sa commande vocale obéit à chacun de vos mots, et en plus l’ID.3 1ST vous répond visuellement grâce à la nouvelle fonction intelligente : une bande LED qui traverse le cockpit aide le conducteur en changeant de couleur en fonction de la situation. L’ID.Light vous signale que le véhicule est actif, qu’il a été déverrouillé ou verrouillé. Il accentue les informations émises par les systèmes d’aide à la conduite et de navigation, et informe les occupants des freinages et des appels téléphoniques entrants.
En lien avec le système de navigation, en clignotant, il recommande de changer de voie et peut également vous avertir si votre ID.3 1ST est dans la mauvaise voie. Il faudra un temps d’adaptation avant de comprendre ce langage, d’autant plus que je ne le trouve pas très visible de jour.

La planche de bord est assez épurée et colle assez bien avec l’esprit de la voiture. Elle ne cherche pas à trop en faire, mais de proposer les informations strictement nécessaires. Un grand écran central permet d’obtenir toutes les informations annexes et sa réactivité est très bonne. La logique de fonctionnement est assez proche d’un smartphone, et la prise en mains est assez intuitive. Il reste, en plus, les commandes au volant et la commande vocale. Des petits logo « 1st » ornent le volant et le dessus de la boite à gants, tandis que les pédales arborent des pictogrammes « lecture » pour l’accélérateur et « pause » pour le frein. Le genre de petits détails qui vous mettent de bonne humeur lorsque vous montez à bord.

L’espace à l’arrière offre un espace aux jambes supérieur à une compacte classique, avec un plancher plat. L’assise est assez inclinée et il est facile de voyager à quatre dans l’ID.3, la 3^ème place arrière étant toutefois plus étriquée.

Le coffre offre un volume de 385 litres, dans la moyenne des compactes, avec une trappe pour ranger le câble de charge. Le capot avant s’ouvre également, mais il ne peut rien contenir car déjà bien rempli. Divers emplacements de rangements sont également disponibles dans l’habitacle.

Essai Volkswagen ID.3 : sur la route

Le démarrage d’une voiture électrique est toujours déroutant. On dispose d’un bouton sur la colonne de direction, mais le système de clé reconnait aussi votre présence et il suffit de basculer le commodo sur Drive pour enclencher la transmission. Le petit commodo rattaché au compteur central s’appréhende agréablement et on trouve vite ses marques pour le basculer en mode Brake ou en marche arrière.

Il faut bien noter que l’ID.3 est une propulsion, ce qui n’est pas commun, et la motricité, du moins sur le sec, est excellente. On ne ressent évidemment aucun effet de couple comme sur une Hyundai Kona. Pied dedans, les 310 Nm vous propulsent rapidement au delà des limitations de vitesse. Les ID.3 sont proposés avec deux niveaux de puissance : 150 chevaux pour les versions 48 kWh, et 204 chevaux pour les versions 62 et 82 kWh.

Notre version First 204 chevaux est dynamique, et les accélérations cloueront le bec de nombreux automobilistes au départ arrêté. Ca pousse fort, et le 0 à 100 km/h est avalé en 7,3 secondes, et le 0 à 60 km/h en 3,5 secondes, soit le temps d’une Golf GTI qu’il faudra cravacher. L’ID.3 grimpe ensuite rapidement jusqu’à 163 km/h compteur, sa vitesse étant bridée à 160 km/h réels. En électrique, il faut reconnaître qu’il ne faut aucun talent pour accélérer fort, et l’opération peut se répéter sans difficultés. Avec un poids à vide de 1 805 kg (dont 376 kg de batteries), les performances sont de bon niveau. Il sera intéressant de voir comment l’électronique gère l’arrivée immédiate du couple sur chaussée humide ou grasse. Cette arrivée massive du couple demandera de doser un peu l’accélérateur si vous ne voulez pas brusquer vos passagers, et Volkswagen a pensé à proposer 3 différents profils de conduite : un mode Éco qui limite la consommation et vous aide à adopter un style de conduite économique, un mode Confort, et un mode Sport qui rend la pédale très sensible et amplifie le freinage régénératif au lever de pied. Au choix, le mode Individual permet de paramétrer chaque élément individuellement.

La capacité de la batterie est de 62 kWh bruts, mais la valeur nominale utilisable est de 58 kWh, pour préserver la longévité des batteries. Cette dernière valeur est donc à prendre en compte pour calculer votre autonomie. Lors de notre périple à toutes les allures, la consommation relevée oscille entre 11 kWh à 80 km/h, à 22 kWh à 130 km/h. La moyenne de notre essai s’est achevée sur un 16,4 kWh en parcours mixte, sans climatisation. On peut en déduire que les valeurs extrêmes de l’autonomie sont comprises entre 265 et 520 km, avec une moyenne de 360 km. Il va de soi que chaque paramètre, et notamment la météo, influeront fortement sur cette valeur. Pour vous donner un ordre d’idée, par 30°C avec la climatisation, l’autonomie chute de 30 km. Volkswagen est parvenu à parcourir 531 km avec une charge, à une vitesse moyenne de 56 km/h, dans des conditions idéales.

La qualité de la filtration des suspensions est bonne : elle est relativement ferme comme souvent sur les électriques, mais l’amortissement est moins secouant que sur une Renault ZOE ou une Hyundai Kona, et malgré les jantes de 19 pouces, on y voyage confortablement. Elle se déplace sans bruit, et le silence de fonctionnement est appréciable, à tel point que l’on a parfois du mal à évaluer la vitesse à laquelle on roule. Si vous voulez lui laisser la main, le régulateur adaptatif et prédictif fonctionne bien et anticipe les changements de limitation de vitesse et même les virages en approche. C’est assez déroutant dans un premier temps lorsque l’on n’a pas l’habitude de se faire imposer la conduite. Une sorte de conduite accompagnée avec un ordinateur, qui commet beaucoup moins d’erreurs que votre jeune élève. À part le maintien dans la voie qui tarde un peu à réagir, le système étonne par son intelligence artificielle.

Pour l’arrêter, il faut revoir un peu ses habitudes, et jouer sur l’anticipation pour récupérer un maximum d’énergie et éviter d’attaquer le freinage mécanique qui, pour le coup, manque de mordant et offre une pédale un peu spongieuse. Toutefois, il faut admettre que l’on ralentit à 95 % du temps au frein moteur électrique.

Pour les temps de charge, une prise domestique 220 V permet une charge complète entre 26 et 32 heures. Sur les chargeurs Elvi 7,2 ou 11 kW, le constructeur annonce de 4 à 7,5 heures de charge pour récupérer 100 % de la batterie.
L’ID.3 62 kWh supporte aussi les recharges jusqu’à 100 kW sur les superchargeurs (Ionity entre autres), qui permettent de récupérer 75 % d’autonomie en 30 minutes.

Il faut également noter que les modules de cellules sont refroidis par une plaque, via des canaux de liquide de refroidissement intégrés reliés à un circuit doté d’un compresseur de climatisation et d’un radiateur électrique. La thermorégulation vise à garantir le fonctionnement de la batterie, dans toutes les situations et à des plages de températures optimales. Ceci peut paraître sans intérêt pour l’utilisateur, mais ce dispositif présente des avantages en matière de puissance de sortie, de rapidité de charge en courant continu et de durée de vie. Volkswagen garantit le maintien d’au moins 70 % de la capacité d’origine de la batterie au bout de huit ans de fonctionnement ou 160 000 km. Un deuxième circuit de refroidissement sur l’ID.3 alimente le moteur électrique, le système d’électronique de puissance et le chargeur. A titre de comparaison, les Renault ZOE et Nissan Leaf utilisent des systèmes de refroidissement par air, moins efficaces.

Bien que les critères d’appréciation et la philosophie de conduite d’un véhicule électrique ne soient pas les mêmes que sur une thermique, l’ID.3 offre confort, performances et silence de fonctionnement, tout en restant en retrait sur l’agilité, la tenue de route ou le freinage, en comparaison avec une Golf.

Essai Volkswagen ID.3 : budget

Les modèles ID.3 1st débutent à 39 900 € et sont proposés sous 3 déclinaisons : la « 1st », notre modèle d’essai « 1st Plus » à 44 990 €, et la « 1st Max » à 49 990 €.

Il faudra déduire à ce prix les 7 000 € de bonus écologique, qui ne sont valables que pour les véhicules de moins de 45 000 €. Ensuite le bonus est réduit à 3 000 €. En France, il faudra être vigilant sur la configuration pour bénéficier du bonus maximum.

Les versions 1st étant limitées à 30 000 exemplaires, Volkswagen propose déjà 5 autres finitions : Life, Business, Family, Tech et Tour. Les prix débutent alors à 37 990 € pour la Life, et vont jusqu’à 48 990 € pour la Tour dotée de la batterie 82 kWh, hors bonus écologique. Les versions Family et Tech seront probablement les plus plébiscitées, car juste en dessous des 45 000 €.

Il y a donc l’embarras du choix, mais pour revenir à notre 1st Plus, l’équipement de série comprend :

Projecteurs avant à LED avec feux de jour à LED et feux arrière à LED
Toit et hayon noir
Car2X
ACC : Régulateur de vitesse adaptatif et prédictif
Lane Assist : Assistant de maintien dans la voie
Front Assist : Système de surveillance périmétrique avec fonctions de freinage d’urgence en ville et détection des piétons et cyclistes
Turn Assist : Freinage d’urgence d’intersection
Sign Assist : Reconnaissance des panneaux de signalisation
Fatigue Detection : Dispositif de détection de fatigue du conducteur
Light Assist : Régulation automatique des feux de route
Park Pilot : Système d’aide au stationnement avant/arrière avec signaux sonores et visualisation de la distance des obstacles sur l’écran
Pack Visibilité : Allumage automatique des feux, capteur de pluie avec essuie-glace automatique
Démarrage sans clé « Keyless Start »
Sièges avant chauffants avec accoudoirs
Volant en cuir multifonction chauffant avec retour haptique
2 ports USB-C à l’avant (data et recharge)et 2 ports USB-C à l’arrière (recharge uniquement)
Tapis de sol à l’avant et à l’arrière
Commande vocale intuitive avec ID.Light
Digital Cockpit et écran central de 10"
Système de Navigation & Infotainment « Discover Pro » avec Services de streaming et radio via Internet
App-Connect (dont App-Connect sans fil)
We connect
Climatiseur 2-Zones « Air Care Climatronic »
Réception radio numérique DAB+
Intérieur « Style » personnalisable (3 options de couleurs) avec la sellerie en tissu, Art velours et similicuir au design « Flow »
Accoudoirs à l’avant et l’arrière
Keyless Access : Système de verrouillage/ déverrouillage et de démarrage sans clé
Caméra de recul
Jantes en alliage en 19" « Andoya »
Projecteurs IQ. Light – Matrix LED et bande lumineuse entre les projecteurs et le logo
Feux arrière à LED avec clignotant séquentiel
Pack bicolore extérieur « Argent »
Vitres arrière et lunette arrière sur-teintées
Éclairages d’ambiance 30 couleurs

La version 1st Max offre en supplément :

Intérieur « Style Plus » Gris Cendres et Noir avec la sellerie en Art Velours et simili-cuir au design « Flow »
Sièges avant réglables électriquement avec appui lombaires et fonction de massage
Jantes en alliage en 20" « Sanya »
Toit panoramique en verre
Affichage tête haute à réalité augmentée
Travel Assist : Assistant de conduite semi-autonome avec assistant en cas d’incapacité du conducteur à réagir (Emergency Assist)
Chargeur de téléphone par induction
Système audio à 6 haut-parleurs
Plancher de coffre à bagages modulable
Pompe à chaleur

Autant dire qu’à 38 000 € et très peu d’options à ajouter, l’offre commence à être une bonne alternative aux thermiques dans la mesure ou les budgets carburant et entretien sont fortement réduits. Vous bénéficierez également d’une carte grise et de possibilités de stationnement gratuit dans certaines villes.

La possibilité est donnée aux propriétaires de l’ID.3, via la filiale Volkswagen Elli, de recharger leur véhicule dans leur propre garage grâce à la nouvelle station de recharge domestique de Volkswagen : l’Elvi Charger. Celle-ci est disponible en deux versions offrant toutes jusqu’à 11 kW de puissance de recharge. Le coût du modèle Elvi Charger Connect est actuellement de 1 599 euros, installation comprise. Les deux modèles Elvi Charger Connect et Elvi Charger Pro, intégralement connectés, peuvent être utilisés via l’application We Connect ID sur smartphone.

La garantie du véhicule est de 2 ans, et 8 ans / 160 000 km pour les batteries. Il faut bien intégrer que la garantie des batteries ne fonctionnera, hors panne, que si les batteries sont à moins de 70 % de leur capacité d’origine.

Essai Volkswagen ID.3 : en bref

Tant attendue, la Volkswagen ID.3 arrive avec 3 capacités de batterie et dans de nombreuses finitions, pour combler un espace inoccupé de la compacte électrique. Aux dimensions similaires à la Golf, elle offre plus d’habitabilité et une capacité de batterie permettant d’envisager des départs en famille avec une autonomie intéressante.

Ses bonnes qualités routières, son confort, sa puissance et son autonomie suffisante permettent une utilisation plus polyvalente, dans le segment des compactes, et le surcoût à l’achat sera compensé par son faible prix de revient kilométrique. L’équipement est particulièrement complet sur cette version 1st Plus, mais les 5 autres finitions permettent de configurer à son goût l’ID.3

Elle s’intercale avec succès entre les citadines électriques et la plus performante berline Tesla Model 3, mais son prix est juste positionné entre ces 2 catégories.
Cette Volkswagen ID.3 est le fruit d’une approche pragmatique pour basculer raisonnablement dans la voiture électrique, sans trop de compromis.