Les fans d’automobile et surtout de jeux vidéo connaissent sans aucun doute celle que beaucoup admirent. Une allure émoussée assortie d’une couleur de gentlemen, et voici l’équipe de French Driver propulsée à bord de la Nissan GT-R pour un nouvel essai !
A l’époque de nos tubes cathodiques, on pouvait voir défiler la Skyline R34 qui n’était disponible qu’au Japon. Elle fut détrônée en 2008 par la première génération de la Nissan GT-R, venue écraser le monde et bousculer les gratte-ciels occidentaux : Godzilla est née !
A ses débuts, la Nissan GT-R affichait une puissance de 485 chevaux. Aujourd’hui, elle compte 570 chevaux, et même 600 chevaux pour la version Nismo. Un six-cylindres bi-turbo capable de coller, voir même brûler les chronos des V12, c’est assez surprenant. Actuellement dans le monde de l’automobile, aucune ne fait mieux qu’elle concernant le rapport « prix/performance ».
Essai Nissan GT-R R35 : premières impressions
Impossible de rater cette Nissan GT-R tout droit sortie d’une animation japonaise comme on les aime. Afin de ne pas faire oublier son passage, notre version d’essai se dote d’une finition Gentleman Edition, avec une robe de soirée osée qui se veut Orange Mécanique. C’est bel et bien une grosse sportive, qui se veut affutée de façon à avoir sa place dans le prestigieux cercle très fermé des supercars.
Elle bouscule les pupilles et les pouces en l’air en ville. La face avant dispose de grandes bouches d’aération ainsi que d’une lame en carbone, pour maintenir la bête lors des grosses accélérations. Sur le capot, nous retrouvons deux entrées d’air afin de libérer un peu de chaleur du moteur, car dans l’habitacle le chauffage ne sera pas notre ami.
De profil, elle semble écraser le sol avec une ligne directrice rectiligne au niveau des portes. De belles jantes noires étoilées à trois branches surplombent les freins Brembo d’une teinte là aussi Orange Mécanique. De face arrière, les feux ronds en binôme tout comme les sorties d’échappement de part et d’autre de la carrosserie, un aileron pour appuyer le train arrière, ainsi qu’une jupe permettant d’évacuer facilement l’air : pas de doute, elle est équipée d’un dress code provocateur, avec pour but de démoraliser les passants.
Essai Nissan GT-R R35 : vie à bord
Fini les plastiques durs et le côté rustique ! Place à un habitacle plus soigné, et qui se veut bien plus sophistiqué que ses ainés. On retrouve sur la planche de bord en cuir de jolies surpiqûres, avec aux extrémités les bouches d’aération arrondies. En son centre, un écran multimédia doté d’une large gamme d’applications et de paramètres techniques.
Pour démarrer ce V6 bi-turbo, il suffit d’appuyer sur le bouton « Start Engine » rouge, situé sur la console centrale en fibre de carbone. Non loin de là, trois boutons façon aviation permettent de régler la transmission, les suspensions ou encore l’ESP : un léger coup vers le bas ou une longue impulsion vers le haut, et le comportement de la voiture est modifié. La radicalité est à portée de doigt !
Une fois assis au poste de pilotage, le sol est proche, le champ de vision est dégagé : malgré ce beau bébé que nous avons entre les mains, aucune difficulté pour circuler. C’est une quatre places, donc attention pour reculer les sièges avant, des jambes pourront tomber ! Sur le volant, nous retrouvons un beau logo GT-R et les palettes semi-séquentielles derrière celui-ci, afin de donner du rythme au trajet. Une seule envie, écraser la pédale de droite.
Essai Nissan GT-R R35 : sur la route
Il ne nous reste plus qu’à appuyer sur le bouton rouge pour lancer le V6 bi-turbo de 570 chevaux et 3,8 litres de cylindrée, doté d’une boîte semi-séquentielle à six rapports : à froid, ce beau moulin gavé aux hormones est plutôt discret ! Le mode « R » relève un peu sa sonorité, sans pour autant rendre les passants sourds d’oreille. Peu importe, lors du roulage, on s’aperçoit très vite que cette supercar en a sous le capot.
Pilote ou pas aux commandes, il faut dire que notre GT-R nous colle au siège et accroche vraiment à l’asphalte. L’aérodynamisme est au rendez-vous, et le système 4 roues motrices est très bien travaillé en renvoyant parfaitement le couple à l’ensemble des roues. Lorsque les pneumatiques ne sont pas à température, Godzilla se veut un peu plus joueuse et tortille du train arrière, pour notre plus grand plaisir.
Et que dire du 0 à 100 km/h expédié sous la barre des 3 secondes… 2,8 secondes plus précisement ! La boîte joue des palettes ainsi que le conducteur, qui pourra à tout moment rétrograder et savourer les reprises audacieuses, et cela à n’importe quel rapport. La zone rouge du compteur est rapidement atteinte, et le sourire se veut large à son volant.
La Nissan GT-R est une voiture à part, elle sort les muscles malgré son poids de 1 830 kilogrammes. La gravité nous rappelle à l’ordre tout de même, les entrées en courbes se veulent un peu lourdes et le freinage, très bon dans la longueur, manque de mordant. Ce petit point faible n’est rien, car la direction est à la hauteur, les virages se font parfaitement à plat et les sensations sont folles. On en redemande à chaque fois, quitte à faire des détours à ne plus en finir. Notre Orange Mécanique dépose les robes de ses concurrentes, un seul mot d’ordre : vivement la Nismo.
Essai Nissan GT-R R35 : en bref
On la connaît et on veut qu’elle reste, mais la grosse question se pose sur son futur : la Nissan GT-R sera-t-elle à la hauteur des dernières supercars ? En tout cas, aujourd’hui ce V6 survitaminé est très agressif, son look est reconnaissable parmi tant d’autres et son confort se rapproche de nos standards européens. Un grand sentiment de sécurité se ressent à son volant, et malgré les 570 chevaux, on peut s’amuser avec un système quatre roues motrices à la hauteur de nos attentes.
Peu de marques offrent un tel choix de gamme dans le monde, cette GT-R est la cerise sur le gâteau pour Nissan. Elle est radicale, sa robe de soirée est intemporelle, la consommation reste vraiment raisonnable en tournant autour de 12 litres aux 100 km. Elle attire beaucoup l’œil, et pourtant son prix n’est pas si « onéreux » en comparaison à ses homologues : comptez tout de même 105 000 € pour notre version « Gentleman Edition » dotée d’une teinte Orange Mécanique.
La Nissan GT-R n’est pas allemande, elle n’a pas un moteur américain, mais elle nous apporte les couleurs du soleil levant et nous vend du rêve comme aucune autre.
Essai Nissan GT-R R35 Gentleman Edition 3.8 V6 570 : Fiche Technique
- Moteur : Essence 6 cylindres en V 3799 cm³, 24 soupapes, injection directe
- Position : Longitudinale
- Suralimentation : Bi-turbo
- Puissance : 570 ch DIN (419 kW) à 6 800 tr/min
- Ratios : 150 ch/L (65kW/L) – 168 Nm/L
- Puissance fiscale : 50 CV
- Couple moteur : 637 Nm (65 mkg) de 3 300 à 5 800 tr/min
- 0 à 100 km/h : 2,8 secondes
- 0 à 200 km/h : 11,1 secondes
- 0 à 300 km/h : 37,5 secondes
- Vitesse maxi : 315 km/h
- 80 à 120 km/h : 1,8 secondes
- 400 mètres départ-arrêté : 11,3 secondes
- 1.000 mètres départ-arrêté : 20,6 secondes
- Transmission : Intégrale permanente + autobloquant
- Boite de vitesse : Boîte double embrayage GR6 à 6 rapports avec mode séquentiel
- Pneus : 255/40 R20 AV – 285/35 R20 AR
- Freins avant : disques ventilés percés acier (390 mm), étriers fixes Brembo 6 pistons
- Freins arrière : disques ventilés percés acier (380 mm), étriers fixes Brembo 4 pistons
- 130 à 0 km/h : 56,8 mètres
- 200 à 0 km/h : 136,3 mètres
- Suspensions avant : aluminium forgé à double triangulation
- Suspensions arrière : multibras en aluminium forgé
- Amortisseurs : Système Bilstein DampTronic avec 3 modes sélectionnables
- Longueur : 4 710 mm
- Largeur : 1 895 mm
- Hauteur : 1 370 mm
- Empattement : 2 780 mm
- Diamètre de braquage : NC
- Volume de coffre : 315 litres
- Poids à vide : 1 754 kg
- Rapport Poids/Puissance : 3.3 kg/ch = 222 kW/T = 301 ch/T
- Consommation Urbaine : 17,1 l/100km
- Consommation Extra-Urbaine : 10,9 l/100km
- Consommation Mixte : 13,2 l/100km
- Capacité Réservoir : 74 litres
- Emissions de CO2 : 300 g/km (Malus : + 10 500 € en 2019 )
- Norme antipollution : Euro VI
- Année de lancement : 2016
- Prix du modèle essayé : 104 900 €
Photos : essai de la Nissan GT-R R35 (2019)
Photos : Hugo Guyader et Marius Hanin pour French Driver