Essai Maserati Levante : quand luxe et sportivité riment avec SUV

Les constructeurs haut de gamme ne font désormais plus l’impasse sur les SUV, afin de rester dans la course sur ce segment des plus concurrentiels. French Driver vous invite à bord du plus italien des SUV : le Maserati Levante !

Lancé en 2016, le Levante est le modèle le plus récent de Maserati, et c’est également le plus vendu. Sans surprise, dans un univers automobile dominé par le succès des SUV, les constructeurs haut de gamme proposent des alternatives luxueuses à ces véhicules haut perchés. Chez Porsche, la machine à cash s’appelait jusqu’alors Cayenne, puis est venue sa déclinaison plus compacte avec le Macan, qui est vite devenu le best-seller de la marque.

De l’autre côté des Alpes, le Maserati Levante est la machine anti-conformiste par excellence : loin des contraintes de downsizing et d’électrification qui plombent actuellement le marché, et outre une motorisation diesel de 275 chevaux, le SUV italien se dote surtout d’un mélodieux V6 développé chez Ferrari, qui équipe également la Ghibli (retrouvez notre essai de la Maserati Ghibli) avec deux déclinaisons de 350 et 430 chevaux, et annonce même l’arrivée imminente d’un Levante GTS doté d’un V8 biturbo de 530 chevaux, sans oublier l’ultime Levante Trofeo poussé à 580 chevaux !

Pour le découvrir, nous sommes partis vers les routes du Perche au volant d’un Maserati Levante S millésime 2019, animé par un V6 de 430 chevaux signé Ferrari…

Essai Maserati Levante : premières impressions

Basé sur la même plateforme, le Maserati Levante est une Quattroporte ou une Ghibli dopées aux hormones, avec des dimensions imposantes de plus de 5 mètres de long sur près de 2 mètres de large. On y retrouve la même recette que ses homologues berlines, à savoir une inspiration sportive avec une silhouette élancée, rappelant plutôt les coupés sportifs que les SUV volumiques, avec notamment un long capot ainsi que des portières sans cadre.

Ici aussi, la finition GranSport au typage sportif complète la GranLusso au typage plus sage. On y retrouve une face avant dotée d’un design aux lignes plus musclées et d’inserts noirs, ainsi que les fameux phares Matrix LED permettant d’optimiser l’éclairage en fonction de son environnement. Le profil est épuré et mis en valeur par quelques inserts chromés savamment dosés, tandis que la sportivité est exacerbée par la présence de larges jantes de 21 pouces, qui révèlent des étriers de freins rouges.

À l’arrière, la signature lumineuse n’est pas sans rappeler celle du duo Maserati GranTurismo / GranCabrio, avec des optiques triangulaires blancs cerclés de rouge, reliés entre eux par un jonc chromé subtilement dessiné. De quoi élargir visuellement l’ensemble qui paraît de suite moins massif, le tout étant complété par une quadruple sortie d’échappement résolument sportive.

Essai Maserati Levante : vie à bord

À bord, on retrouve l’ambiance des Maserati avec du cuir pleine fleur un peu partout, de teinte fauve sur notre modèle d’essai, complété par des inserts en carbone brillant (disponibles en option) disposés sur la console centrale, le volant ou encore la planche de bord. L’ensemble est complété par quelques touches d’aluminium disposés ça et là, et notamment sur les deux larges palettes situées derrière le volant, au toucher froid très qualitatif.

Comme sur la Ghibli, nous retrouvons une nouvelle commande de boîte automatique ZF à huit rapports, ainsi que l’écran tactile de 8,4 pouces, placé au centre de la planche de bord et commandant le système Maserati Touch Control Plus. Si celui-ci embarque quelques fonctionnalités contemporaines, comme le support d’Apple CarPlay et Android Auto, on aurait apprécié une interface un peu plus exclusive : en réalité, on y retrouve le même système d’infotainment que sur les autres modèles du groupe FCA, comme chez Fiat ou Jeep… Dommage ! Le combiné marie, là aussi, les classiques compteurs analogiques à un écran de 7 pouces permettant de personnaliser l’affichage des informations de bord.

L’ensemble est complété par une offre complète de technologies d’aide à la conduite et de sécurité, comme la reconnaissance des panneaux, l’assistance à la conduite semi-autonome sur autoroute, l’avertissement de franchissement involontaire de ligne, l’aide au maintien dans la voie, la surveillance active des angles morts, l’aide au stationnement avec caméras 360°, le régulateur adaptatif, le système d’alerte anticollision, le système de détection transversale d’obstacles, ou encore ou l’aide au démarrage en côte et le contrôle d’adhérence en descente.

Essai Maserati Levante : sur la route

Sous le capot du Levante, nous retrouvons les mêmes motorisations que la Ghibli essayée précédemment : si la raison vous guidera vers le V6 diesel de 275 chevaux et 600 Nm de couple, la passion devrait vous pousser à opter pour le plus noble V6 essence développé par Ferrari, qui se décline là aussi en une première version de 350 chevaux et 500 Nm de couple, ainsi qu’une seconde plus exaltante de 430 chevaux et 580 Nm de couple, que l’on retrouve sur notre modèle d’essai. Les performances sont au rendez-vous avec un 0 à 100 km/h avalé en 5,2 secondes, pour une vitesse maximale de 264 km/h : des chiffres similaires au Porsche Cayenne S qui se place donc en concurrence frontale à ce Levante.

Sur la route, il s’est avéré plutôt dynamique pour un si gros gabarit (plus de 2,1 tonnes sur la balance tout de même !) : la suspension pneumatique associée aux amortisseurs pilotés permet de proposer un typage ferme mais pas inconfortable pour les longs trajets, mais à la fois précis lorsque le rythme s’accélère. Si le roulis et une légère sensation de loudeur propres aux SUV sont bien présents, les mouvements de caisse restent maîtrisés pour ne pas donner la nausée à vos passagers.

Comme pour la Ghibli, on lui reprochera surtout une direction manquant de précision, mais les virages s’enchaînent toutefois avec aisance, tandis que la transmission intégrale Q4 permet d’obtenir un comportement plus plaisant de propulsion lorsque les conditions le permettent, et lorsqu’elles se dégradent, d’optimiser la motricité en répartissant jusqu’à 50% du couple vers les roues avant. En découle alors une conduite plus sûre et sereine, que ce soit en conditions dynamiques où les vocalises du V6 sont grisantes, ou plus simplement en rythme de croisière lors de longs trajets, le tout aidé par l’excellente boîte automatique à huit rapports d’origine ZF, qui offre des passages de rapports fluides et rapides, ainsi qu’une bonne réactivité en conduite plus sportive.

Essai Maserati Levante : en bref

Maserati nous offre ici, avec le Levante, un SUV à la saveur différente de tous les autres modèles du marché. S’il ne révolutionne pas le genre, il permettra aux familles fortunées de s’offrir un véhicule à la fois élégant, logeable et surtout agréable à conduire, notamment avec ce V6 signé Ferrari et ne manquant pas de caractère. Son charme à l’italienne pourrait bien faire pencher la balance à son avantage, car en effet, même si ses concurrentes germaniques regorgent de technologies dernier cri, il faut admettre qu’elles manquent cruellement de personnalité !

Niveau tarifs, comptez un ticket d’entrée à 76 200 € pour un Levante équipé de la motorisation diesel de 275 chevaux, et à partir de 81 250 € pour la version V6 forte de 350 chevaux. Notre modèle d’essai, la version la plus hupée, est un Levante S GranSport affiché à partir de 106 250 €, hors options. N’oubliez pas d’y ajouter votre contribution écologique (et fiscale) de 10 500 €, ainsi que quelques deniers supplémentaires pour piocher dans son catalogue d’options.

Essai Maserati Levante S Q4 GranSport V6 430 BVA8 : Fiche Technique

• Année de lancement : 2019
• Prix de base : 76 200 €
• Prix du modèle essayé (hors options) : 106 250 €

Photos : essai du Maserati Levante (2019)

Photos : Tran HA pour French Driver