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Essai Ford Mustang Bullitt : mythe ou légende ?

Photo essai Ford Mustang Bullitt (2019)

Les amateurs de cinéma connaissent cette course poursuite dans les rues de San Franscisco avec à son volant Steve McQueen, un film très long mais un nom Bullitt qui reste d’actualité encore aujourd’hui. Les pilotes de French Driver ont pu savourer pendant un week-end ce nouveau numéro de la Ford Mustang Bullitt, qui fête son cinquantième anniversaire en mémoire du film éponyme.

Ce n’est pas la première fois que Ford produit une édition spéciale pour le film : il y en a déjà eu en 2001 et 2008. Pour ceux qui ne le savent pas, la marque américaine refusa lors du tournage de fournir les véhicules, mais aujourd’hui, elle se sert volontiers de ce succès pour faire revivre cette époque et profiter de l’engouement de ce film. C’est pourquoi la Ford Bullitt ne dispose pas de logo Mustang, car lors du tournage du film, l’acteur principal n’a pas voulu promouvoir la marque.

Depuis 1968, les deux modèles du film sont toujours existants. Le châssis de la Bullitt n°558 pour les cascades a été retrouvé en 2017 dans une casse au Mexique, et le n°559 est détenu par la famille Kierman depuis 1970. Le fils Sean a restauré le véhicule et l’a remis sur le devant de la scène lors de la présentation de la nouvelle Ford Mustang Bullitt.

Essai Ford Mustang Bullitt : premières impressions

Photo 3/4 arrière Ford Mustang Bullitt (2019)

Les néophytes se posent beaucoup de questions au sujet de cette voiture ! Pourtant, il n’y a rien de sorcier : c’est une Ford Mustang GT ordinaire, avec un V8 tout de même, mais qui ne porte pas son nom. En effet, devant l’absence totale d’appartenance à l’avant, cette série spéciale Bullitt suscite les curiosités. Sur la poupe c’est la même histoire, mais un gros logo circulaire et imperturbable se dessine sous le signe Bullitt.

Pas de doute, cette Mustang est bien une série limitée, non pas dans la quantité, mais dans le temps. Elle se distingue des autres par sa teinte « Dark Highland Grenn », un vert foncé qui fait référence à celle du film. Cette couleur lui va parfaitement, arpentant les rues tel un fantôme du passé. Au catalogue, Ford propose également une couleur noir « Shadow Black ».

Chaussée en 19 pouces, ses jantes d’une teinte noire à cinq branches évoquent les jantes Minilite de l’époque, complétées d’étriers de frein Brembo rouges plutôt dans l’air du temps aujourd’hui. Des éléments chromés au niveau du contour des vitres et de la calandre contrastent avec la couleur de la carrosserie.

A l’arrière toujours et encore, on retrouve ses feux emblématiques à trois barres ainsi que ses quatre sorties d’échappement. A l’avant, l’absence de logo rend la calandre très homogène, ce qui lui confère un côté bien plus bestial, le tout complété par d’imposantes prises d’air sur le capot afin de nourrir ce gros V8 américain.

Essai Ford Mustang Bullitt : vie à bord

Photo tableau de bord intérieur cuir Ford Mustang Bullitt (2019

Concernant l’habitacle, peu de choses changent. Afin de rappeler le coté Bullitt, Ford opte pour une boîte manuelle avec un pommeau de levier de vitesse blanc en bakélite. Pour notre version d’essai, des sièges Recaro plus sportifs sont présents : ils adoptent des surpiqûres vertes ainsi qu’un insigne Recaro du même ton en référence à sa robe « Dark Highlander Green ». Pour finir, le cheval au centre du volant laisse une autre légende s’installer : c’est le fameux sigle Bullitt qui prédomine.

La planche de bord laisse quant à elle de côté le bois, et de l’aluminium brossé vient le remplacer : un matériau bien plus actuel. Au centre de la console centrale, on retrouve ses trois bouches d’aération rotatives, l’écran tactile du système d’infotainment SYNC 3, ainsi que ses commandes habituelles dont certaines sont sous forme de boutons façon aviation. Le confort à son bord est surprenant pour un véhicule à vocation sportive.

L’ensemble de l’habitacle est bien fini, avec des assemblages en net progrès. Côté passager, une petite plaque numérotée rappelle sa spécificité. L’instrumentation de 12 pouces a fait de nombreux progrès mais n’est toujours pas très intuitive. A noter que cette Mustang Bullitt peut accueillir jusqu’à quatre passagers, mais ceux à l’arrière devront être plutôt minces.

Essai Ford Mustang Bullitt : sur la route

Photo 3/4 avant Ford Mustang Bullitt (2019)

Plus de cinquante ans séparent ces deux Bullitt. Celle du film dispose d’un moteur V8 qui atteint une puissance de 325 chevaux, couplé à une boîte manuelle à 4 rapports. En mémoire au film, Ford ne proposera pas de quatre cylindres et conserve son fameux V8 Coyote de 5,0 litres. Avancée technologique oblige, la puissance est même légèrement supérieure à une Mustang GT de série, et grimpe de 10 chevaux pour atteindre les 460 chevaux. Une boîte manuelle à 6 rapports permet de faire monter en régime ce V8, pouvant passer du 0 à 100 km/h en seulement 4,6 secondes, avec un poids sur la balance de 1 818 kilogrammes.

Impossible sur route ouverte de sentir la différence des 10 chevaux supplémentaires sur la version Bullitt. Cette version limitée dispose de l’ensemble des performances et équipements de la Ford Mustang de série. Sur notre version d’essai, les suspensions pilotées font leur travail et maintiennent la Mustang sur ses appuis. Cette fermeté ne rend pas pour autant les trajets difficiles.

Pour un véhicule à propulsion, la tenue de route est très bonne. De plus, nos conditions climatiques étaient dangereuses avec des routes plus ou moins enneigées, mais les pneus neige ont joué leur rôle. Les barres anti roulis se voient légèrement élargies et évitent les mouvements de caisse intempestifs.

Un vrai plaisir au volant de cette Bullitt, tous les ingrédients sont présents pour savourer chaque instant. La boîte manuelle permet de faire monter ce gros V8 au point de rupture avec un son vraiment à la hauteur du rêve américain. Pas facile de suivre les lignes avec elle, la direction n’est pas précise et les remontées un peu floues. Il est possible d’attaquer, mais elle reste peu agile : ce n’est pas une supercar, même si l’ESP peut être désactivé, et il faudra rester attentif. Différents modes de conduite sont proposés : Normal, Sport+, Track, Neige ainsi que deux nouveaux. Le premier, MyMode, offre le choix de choisir les réglages de la direction ainsi que la sensibilité de l’accélération, tandis que le second mode, Drag Strip, permet de savourer toute sa puissance en départ-arrêté.

Essai Ford Mustang Bullitt : en bref

Photo profil Ford Mustang Bullitt (2019)

La Ford Mustang étant déjà un très beau produit fait pour les balades du week end, il est clair que la version Bullitt donne plus d’allure et un style à part. Pas sûr que Steve McQuenn apprécierait que Ford se serve du film pour faire de la pub aujourd’hui, mais les amateurs de Mustang ne peuvent pas critiquer cette série limitée qui trouve des adeptes partout, et ce sur chaque continent. La Mustang reste un rêve qui s’amplifie une fois le volant entre ses mains.

Actuellement, les 82 exemplaires ont été vendus en France pour l’année 2018, mais peut-être que certains auront la chance d’avoir la leur pour 2019. Déjà que la Mustang V8 est très attractive, la Bullitt suit la même tendance et débute son tarif à partir de 54 900 €. Il est possible de rajouter trois options : les suspensions MagneRide (2 000 euros), les sièges baquet Recaro (1 800 euros) et une sirène auto-alimentée (400 euros).

Finalement, cette Mustang Bullitt affiche un prix très compétitif pour faire des promenades en V8 dans une voiture mythique. Un rêve atteignable aux alentours de 70 000 euros car nos amis écologiques nous proposent un beau malus de 10 500 euros. Mais, est-ce que se mettre à la place de Steve McQueen a un prix ?

Essai Ford Mustang Bullitt 5.0 V8 460 BVM6 : Fiche Technique

Photo moteur essence 5.0 V8 460 ch Ford Mustang Bullitt (2019)

  • Moteur : Essence, 8 cylindres en V, 5 038 cm³, 32 soupapes
  • Position : Longitudinale avant
  • Suralimentation : injection directe et indirecte
  • Puissance : 460 ch DIN (338 kW) à 7 000 tr/min
  • Ratios : 91 ch/L (67 kW/L) – 104 Nm/L
  • Puissance fiscale : 37 CV
  • Couple moteur : 526 Nm à 4 500 tr/min (~ 337 ch)
  • 0 à 100 km/h : 4,9 secondes
  • 0 à 200 km/h : 16,0 secondes
  • Vitesse maxi : 250 km/h limité et 306 km/h non limité
  • 80 à 120 km/h : 2,5 secondes
  • 400 mètres DA : 12,8 secondes
  • 1.000 mètres DA : 23,1 secondes
  • Transmission : Propulsion + autobloquant
  • Boîte de vitesses : Manuelle a 6 rapports
  • Pneus : 255/40 R19 AV et 275/40 R19 AR
  • Freins avant : disques ventilés (380 mm) étriers fixes à 6 pistons
  • Freins arrière : disques pleins (330 mm) étriers fixes à 2 pistons
  • Suspensions avant : type Mac-Pherson
  • Suspensions arrière : multibras
    • Longueur : 4 784 mm
    • Largeur : 1 916 mm
    • Hauteur : 1 382 mm
    • Empattement : 2 720 mm
    • Diamètre de braquage : 12,1 mètres
    • Volume de coffre : 408 litres
    • Poids à vide : 1 818 kg
    • Rapport Poids/Puissance : 4 kg/ch = 186 kW/T = 253 ch/T
    • Consommation Urbaine : 18,1 l/100 km
    • Consommation Extra-Urbaine : 8,7 l/100 km
    • Consommation Mixte : 12,4 l/100 km
    • Capacité Réservoir : 61 litres
    • Emissions de CO2 : 277 g/km (malus 10 500 € en 2019)
    • Norme antipollution : Euro VI
    • Année de lancement : 2018
    • Prix de base : 40 400 €
    • Prix du modèle essayé (hors options) : 54 900 €

    Photos : essai de la Ford Mustang Bullitt (2018)

    Photos : Hugo Guyader, Marius Hanin

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