Essai Smart EQ Fortwo Cabrio : urbaine par nature

Un an après son lancement, la nouvelle Smart Electric Drive devient désormais Smart EQ : un pas de plus pour la nouvelle stratégie 100% électrique de la marque. French Driver a pris le volant de la petite citadine branchée pour un premier essai sur les routes de la Côte d’Azur…

Lancée il y a désormais 20 ans, la célèbre Smart a révolutionné l’usage des petits véhicules en milieu urbain, avec un gabarit très compact qui lui a permis de s’imposer dans des villes de plus en plus encombrées, mais où paradoxalement l’autophobie prend de plus en plus de place. Elle s’apprête d’ailleurs à franchir un nouveau cap puisqu’à partir de 2020, la gamme Smart ne sera plus proposée qu’en version électrique sur le marché européen, puis peu après dans le reste du monde. Une tendance initiée dès 2017 aux Etats-Unis, au Canada et en Norvège.

À cette occasion, elle troque son badge « Electric Drive » pour le plus sobre « EQ », la rapprochant ainsi des modèles 100% électriques de Mercedes. Cette inévitable transition énergétique s’accompagnera d’ailleurs d’une nouvelle offre de mobilité, puisque la marque sera également présente dans le quotidien des citadins avec Car2go, un service d’autopartage en free floating qui sera lancé à Paris en janvier 2019, avec une flotte de 400 véhicules. Une véritable opportunité née suite la disparition des Autolib’, qui a permis à plusieurs initiatives du même acabit de voir le jour, avec par exemple le service Free2Move du Groupe PSA, ou encore Moov’in Paris de Renault.

Pour la (re)découvrir, nous avons pris le volant d’une Smart EQ Fortwo Cabrio dotée d’un moteur électrique de 82 chevaux. Direction les routes de la Côte d’Azur, près de Marseille, pour une balade électrifiante les cheveux au vent !

Essai Smart EQ Fortwo Cabrio : premières impressions

Si elle partage son architecture technique avec la dernière Renault Twingo, la Smart a l’avantage d’être proposée en différentes silhouettes : 5 portes (Forfour), 3 portes (Fortwo) et découvrable (Fortwo Cabrio). Particulièrement compacte avec ses 2,70 mètres de long sur 1,66 mètre de large, cette Smart EQ Fortwo Cabrio ne passe pas pour autant inaperçu, avec sa peinture grise mate du plus bel effet, et ses roues aux quatre coins qui lui offrent un aspect assez fun et ludique, d’autant plus après avoir démonté ses arches de toit et ouvert sa capote, qui offre plusieurs positions de repos afin d’améliorer la visibilité vers l’arrière.

Côté personnalisation, elle ne s’arrête pas là, puisqu’il est également possible de choisir sa couleur de calandre, de cellule de sécurité (l’entourage des portes aussi appelé Tridion), ainsi que de la capote sur la version Cabrio, qui se pare ici de rouge. Vous pourrez également opter pour plusieurs packs optionnels tels que le Pack Sleek Style de notre modèle d’essai, lui apportant notamment des jantes de 16 pouces noires contrastantes. De quoi véritablement créer une Smart selon vos goûts, même si en pratique, on la croisera la plus souvent en noir ou gris dans les rues des grandes villes.

Mise à part les badges « Smart Fortwo EQ » placés sur la calandre et sur le volet de coffre, rien ne distingue cette version électrique d’une version thermique, la trappe à carburant dissimulant ici la prise de rechargement, de Type 2. La voiture est d’ailleurs livrée avec une pochette comprenant deux câbles de recharge, l’une permettant de la relier à une prise domestique de Type E, ainsi qu’un câble de Type 2 permettant de se connecter à une borne de recharge publique ou à une Wallbox.

Essai Smart EQ Fortwo Cabrio : vie à bord

Comme son nom l’indique, la Smart Fortwo est une stricte deux places, mais plutôt accueillante pour ses deux occupants. On retrouvera à son bord l’agencement général ainsi que de nombreux éléments hérités de la Twingo, comme ses sièges ici recouverts de cuir noir surpiqué de blanc, certains boutons, poignées de portes ou commande de boîte, ou encore son écran tactile commandant le système d’infotainment embarqué avec navigation GPS connectée, qui commence toutefois à accuser le poids des années. Ce dernier donne accès à plusieurs écrans permettant de connaître à tout moment la consommation énergétique de la voiture, ainsi que son « eco score » de conduite : de quoi inciter les utilisateurs à maximiser leur autonomie de manière ludique.

Mais la Smart se distingue avec ses spécificités comme les aérateurs, sa planche de bord texturée ou encore ses habillages de portières au design plus sobre et soigné, tandis que la jauge présente à gauche de la planche de bord, initialement un compte-tours sur les versions thermiques, devient ici un indicateur de niveau de puissance ainsi que de charge de la batterie.

Si, sans surprise sur ce segment, les matériaux sont majoritairement constitués de plastiques durs, on appréciera au quotidien ses rangements à bord, comme des filets derrière les sièges et au niveau de la colonne centrale, des porte-gobelets et vide-poches de portière, un astucieux tiroir sur la console centrale, ainsi qu’une boîte à gants à la capacité somme toute assez modeste. Le coffre est dans le même esprit, avec un volume de 260 litres, mais qu’importe, puisque ce type de voiture est avant tout destiné à être utilisé en ville, et non en voyage avec de nombreux bagages. Et pour cet exercice, la Smart excelle dans son domaine avec des mensurations rares sur le marché, si on met de côté les voiturettes sans permis qui ne s’adressent pas du tout à la même clientèle.

Essai Smart EQ Fortwo Cabrio : sur la route

Ce n’est pas sous le capot avant de la Smart EQ Fortwo Cabrio, mais plutôt sous le plancher de coffre, que se cache sa motorisation électrique, dont la puissance de 82 chevaux (60 kW) est distribuée aux roues arrière. Techniquement, c’est un moteur synchrone triphasé à excitation externe, qui est associé à une batterie Lithium-ion de 96 cellules d’une capacité de 17,6 kWh. Pour la recharger, les Smart EQ embarquent toutes un chargeur de 4,6 kW, permettant une charge de 10 à 80% en moins de 3,5 heures sur une Wallbox et en moins de 6 heures sur une prise de courant. Pour aller plus loin, un chargeur rapide de 22 kW est proposé en option : celui-ci permet de la recharger en 40 minutes, sur une prise de courant triphasé. Pour faciliter la vie de ses clients, Smart offre l’installation d’une prise renforcée « Green’up Access », tandis que l’installation d’une Wallbox est proposée à 823 € (soit 620 € après déduction du CITE).

Une fois à son volant, même si la position de conduite peut s’avérer un peu haute pour les grands gabarits, la Smart EQ Fortwo Cabrio est agréable à mener, avec une bonne visibilité vers l’extérieur et une tenue de route au rendez-vous. Sa motorisation électrique semble être parfaitement adaptée à son terrain de prédilection, la ville : les accélérations jusqu’à 50 km/h sont vives, et les 160 Nm de couple sont disponibles instantanément, d’une simple pression sur la pédale de droite… De quoi se jouer de tous les aléas de la circulation urbaine. En activant le mode ECO, la voiture favorisera une conduite plus douce et efficiente, avec un système de récupération d’énergie qui s’adapte aux conditions de circulation. Dans les rues étroites des grandes villes, son rayon de braquage record permettra de faciliter sa conduite ainsi que les manœuvres, qui se feront avec une facilité très appréciable.

C’est en quittant la ville pour rejoindre les voies rapides que cette Smart EQ Fortwo révèle ses limites : si sa vitesse maximale de 130 km/h pourra vous permettre de vous aventurer sur autoroute, son autonomie qui descend à vue d’œil sera peut-être un peu plus problématique, de même que les reprises, qui manquent de panache une fois passés les 80 km/h. Elle s’appréciera donc bien plus en ville où son silence est d’or, d’autant plus avec cette version Cabrio qui vous permettra de circuler tranquillement en bord de mer, les cheveux au vent.

Essai Smart EQ Fortwo Cabrio : en bref

La Smart Fortwo n’a pas usurpé son titre de petite reine des villes, avec une maniabilité, une compacité et un rayon de braquage sans failles. Véritable citadine moderne, cette version électrique badgée EQ donnera le meilleur d’elle-même en ville et sur les axes péri-urbains, tandis qu’il ne faudra pas trop vous aventurer sur autoroute, à cause d’une autonomie assez restreinte.

À ce propos, si nous n’avons pas pu mesurer avec précision sa consommation à cause d’un essai relativement court, Smart annonce une consommation de 13,9 à 15,8 kW/100 km, pour une autonomie en cycle NEDC de 145 à 159 km. En pratique, il vous faudra plutôt compter sur 100 km environ : de quoi affronter sereinement les trajets du quotidien en ville, mais sans pour autant pouvoir s’éloigner d’une prise de recharge, que ce soit à votre domicile, votre lieu de travail, ou sur les bornes de recharge publiques qui fleurissent un peu partout.

Niveau tarifs, la Smart EQ débute à partir de 23 250 € pour une version Fortwo Pure, pour atteindre les 32 100 € pour une version Fortwo Cabrio Brabus Style. En déclinaison 5 portes Forfour, il vous faudra compter entre 24 150 € et 29 700 € selon le niveau de finition. Notre modèle d’essai est quant à lui une Smart EQ Fortwo Cabrio Prime, affichée à 30 350 € hors options. Des tarifs onéreux pour une citadine, mais qui s’entendent batterie incluse, et auxquels vous pourrez retrancher un bonus écologique de 6 000 €, applicable en 2018, sans oublier la prime à la conversion (variable selon les conditions) pour la mise à la casse d’un ancien véhicule thermique.

Essai Smart EQ Fortwo Cabrio Prime 60 kW : Fiche Technique

• Année de lancement : 2018
• Prix de base : 23 250 €
• Prix du modèle essayé (hors options) : 30 350 €

Photos : essai de la Smart EQ Fortwo Cabrio (2018)