Essai Volkswagen Amarok : fini l’esprit rustique

Depuis maintenant quelques années, le marché de l’automobile se tourne vers les SUV, et Volkswagen a su suivre la tendance avec le Tiguan par exemple. Un nouveau marché semble émerger en Europe, et Volkswagen ne compte pas passer à travers : celui du pick-up. French Driver a donc pu prendre en main le nouveau Volkswagen Amarok sous sa finition « Aventura »

Les pick-ups sont connus comme étant des véhicules rustiques pouvant sillonner sereinement les zones reculées et pouvant transporter pêle-mêle un bon nombre de matériaux, sans trop se préoccuper de leur état et de leur propreté. Le Volkswagen Amarok, quant à lui, garde tous ses atouts mais s’éloigne du coté rustique, tout en venant redonner un sérieux coût de jeune à son segment.

Lancé en 2009, l’Amarok fut le premier pick-up proposé par un constructeur européen. En 2016, il subit un restylage le rendant alors encore plus élégant, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. En plus de son nouvel esprit plus « chic » et civilisé, la cavalerie grimpe, avec un nouveau bloc 3.0 litres V6 TDI pouvant aller de 204 à 224 chevaux.

Essai Volkswagen Amarok : premières impressions

Les villes grandissent et empiètent dangereusement sur les campagnes, c’est pourquoi les pick-ups s’invitent dans le paysage urbain et montrent une nouvelle image. Cependant, les dimensions du Volkswagen Amarok restent quant à elles vraiment hors normes. Avec une largeur supérieure à 2,20 mètres (rétroviseurs compris), une longueur de 5,25 mètres et une hauteur de presque 2 mètres, le voici plus imposant qu’une Audi SQ7 (découvrez notre essai de l’Audi SQ7).

Le Volkswagen Amarok impressionne, et les automobilistes se poussent poliment à chaque croisement. Son assise très haute, presque aussi haute qu’un utilitaire, participe à ce sentiment de « dominer la route ». Le pick-up allemand, récemment restylé, hérite d’un bouclier avant redessiné, avec la présence de chrome, d’un imposant logo V6 et de feux de jour à LED qui lui confèrent un nouveau regard.

Pour cette version haut de gamme baptisée « Aventura », ce ne sont pas des roues en tôle mais plutôt de belles jantes en alliage de 20 pouces au traitement bi-ton que nous retrouvons. Ce style laisse présager une utilisation plus urbaine, mais ses marchepieds chromés rétro-éclairés par des LED, ou encore sa benne disposant d’un revêtement noir résistant aux rayures, trahissent ses vocations de baroudeur.

Essai Volkswagen Amarok : vie à bord

À l’intérieur, l’image « rustique » que l’on pourrait penser retrouver a totalement disparu, et nous y retrouvons tous les standards Volkswagen. Pour cette version « Aventura », qui est une édition réservée au lancement, l’intérieur est réellement orienté « premium » avec une sellerie cuir Nappa agrémentée de surpiqûres, un pédalier en acier, un volant multifonctions, des sièges avant avec maintien latéral et quelques matériaux moussés.

Les finitions et les assemblages sont à la hauteur. Nous retrouvons même un écran tactile offrant de nombreuses fonctions et une connectivité au goût du jour, embarquant notamment la compatibilité Apple CarPlay et Android Auto. Les personnes à l’avant disposeront d’un grand confort d’assise, mais n’oublions pas que cet Amarok est bien un cinq places.

Mais en ce qui concerne la banquette arrière, le confort n’est plus vraiment au rendez-vous. L’assise est plus raide, avec un dossier à angle droit et un espace au niveau des jambes assez restreint. En réalité, la place à l’arrière est limitée au bénéfice du volume de chargement de sa grande benne, celle-ci faisant aussi office de coffre : en cas de pluie, cela pourrait être assez risqué pour le chargement, mais Volkswagen propose toutefois un couvre-benne pour remédier à ce « problème ».

Essai Volkswagen Amarok : sur la route

Ce restylage général est aussi bénéfique du coté de la mécanique. L’ancien Amarok disposait en effet d’un quatre cylindres TDI, mais aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, le downsizing ne s’applique pas pour cette nouvelle génération, qui s’offre un V6 TDI de 224 chevaux. Ce bloc est emprunté l’Audi Q7, et dispose d’un couple de 550 Nm afin de pouvoir tracter convenablement cet engin de 2,3 tonnes : il vous faudra à peine 8 secondes pour passer de 0 à 100 km/h.

Au démarrage, le silence dans l’habitacle surprend, le V6 semble très docile et pourtant, il y en a sous la pédale de droite. Les quatre roues motrices permanentes permettent une très bonne motricité et une excellente adhérence malgré une garde au sol assez élevée. Sur toutes les routes, le confort est vraiment au rendez-vous et fait oublier qu’il s’agit d’un vrai 4×4. La boîte de vitesses ZF à 8 rapports enfonce le clou et berce ses occupants avec souplesse, grâce à des passages de rapports très doux, quasiment imperceptibles.

Mais cet Amarok a aussi des gênes d’aventurier : il peut franchir des passages à gués de plus de 50 cm, mais aussi grimper des pentes d’environ 45 degrés. Il dispose de plus d’une assistance en descente et d’un blocage de différentiel arrière, proposés en option. Conduire cet engin en ville est bien entendu possible, il dispose de nombreux capteurs et d’une caméra de recul pour faciliter les manœuvres. Quant à la consommation moyenne, elle s’est établie autour de 10 l/100 km lors de notre essai.

Il est vrai que son coté haut de gamme peut faire oublier sa réelle utilité, celle de transporter des charges en tout genre. Dans la benne, le poids porté peut atteindre jusqu’à une tonne. Cette « performance » est notamment possible grâce aux ressorts lames arrière qui peuvent paraître hors du temps, mais elles sont toujours aussi performantes pour le port de charges lourdes.

Essai Volkswagen Amarok : en bref

Avec son moteur V6 qui lui confère de meilleures performances que son ainé, cette nouvelle mouture du Volkswagen Amarok gagne encore en agrément de conduite et en polyvalence. Son nouveau côté plus « chic » attirera sûrement une nouvelle clientèle qui recherche un confort et une sécurité importantes, tout en gardant les avantages d’un utilitaire.

Quant aux prix, ils débutent à un peu moins de 35.000 €, et peuvent atteindre presque le double pour cette version « Aventura », en comptant en prime quelques options. D’un autre côté, si le mariage entre « premium » et utilitaire n’a pas de prix, l’Amarok sera sans doute pour vous le meilleur choix.

Rappelons également que, dans le contexte actuel où les malus se durcissent de plus en plus, les pick-ups ne sont (pour l’instant) pas concernés par ces pénalités. De ce fait, malgré ses rejets de 203 g/km de CO₂, le Volkswagen Amarok n’est pas soumis au malus de 10.000 € normalement facturé au client en plus du prix d’achat de la voiture.