Essai Renault Twingo GT EDC : petite citadine énervée

French Driver a pris le volant de la Renault Twingo GT, dotée d’un moteur essence TCe de 110 chevaux, et désormais de la boîte automatique double embrayage EDC à six rapports.

Après une première génération à succès, la célèbre Twingo a connu un troisième opus en 2014, date à laquelle elle s’est radicalement transformée, grâce à une collaboration menée entre les groupes Renault et Daimler, ayant également engendré les nouvelles Smart ForFour et ForTwo, qui partagent la même plateforme. Exit les lignes rondouillardes et la compacité, son look a été entièrement revu, avec deux portes supplémentaires à l’arrière, mais également une architecture inédite à propulsion et moteur arrière !

Une petite citadine à propulsion ? Cela pourrait donner bien des idées aux fans des petites GTi d’antan. Alors que la Twingo II a eu droit à une version sportive badgée R.S., cette nouvelle génération n’en bénéficiera malheureusement pas. Pour coiffer le haut de sa gamme, nous retrouvons alors cette version GT de 110 chevaux, qui arbore tout de même le sigle Renault Sport. Après un lancement en boîte mécanique uniquement, nous avons pris le volant d’une nouvelle version de la Twingo GT, désormais équipée de la boîte double embrayage EDC.

Essai Renault Twingo GT EDC : premières impressions

Si la nouvelle Twingo abandonne les lignes rondouillardes des précédentes générations pour un design plus sobre et moderne, elle n’en oublie pas d’être fun, en témoigne sa face avant dotée d’une signature lumineuse caractéristique avec ses feux de jour à LED ronds, déportés au dessus d’une large prise d’air souriante.

Par rapport aux versions de coeur de gamme, la Renault Twingo GT se distingue esthétiquement par quelques attributs trahissant son esprit sportif : nous retrouvons en effet des jantes alliage de 17 pouces, inspirées de celles du concept-car Twin’Run, une double sortie d’échappement (réelle !), ou encore une unique prise d’air latérale à l’arrière gauche, qui permet d’apporter 12% d’air frais supplémentaire au moteur, dissimulé sous le plancher de coffre.

Pour ne plus faire aucun doute, des badges « GT » et « Renault Sport » font leur apparition, tandis que le sigle « Twingo » disparaît. Nous retrouvons également des stickers de toit spécifiques, qui offrent une teinte contrastante orange, se mariant plutôt bien avec la couleur Gris Lunaire équipant notre modèle d’essai (il est également possible d’opter pour du Blanc Cristal ou un Noir Étoilé plus classique, sans oublier un Orange Piment ne manquant pas de peps). Cette couleur acidulée fait écho aux touches colorées omniprésentes sur la voiture : sur les inserts de calandre, les coquilles de rétroviseurs, le becquet, sans oublier les inserts latéraux de bas de caisse.

Essai Renault Twingo GT EDC : vie à bord

À bord, nous retrouvons l’habitacle de la nouvelle Twingo avec ses quatre places indépendantes, dotée d’une ambiance assez moderne et colorée. Toutefois, on notera des matériaux assez sommaires, comme l’omniprésence de plastiques durs, ainsi que la commande de boîte automatique en plastique noir, dotée d’un pommeau en cuir aux surpiqûres assez kitch. On aurait au moins apprécié un pommeau façon aluminium, comme sur la Twingo GT en boîte mécanique.

De l’aluminium, nous en retrouvons toutefois sur cette version GT, avec un pédalier et des seuils de porte spécifiques, mais également un volant cuir perforé, des inserts colorés oranges sur les aérateurs, sans oublier une sellerie spécifique mi-cuir/tissu qui fait écho aux teintes de la carrosserie : orange, blanc, noir et gris… Et c’est à peu près tout ! Au centre de la planche de bord, nous retrouvons en option un écran tactile de 7 pouces commandant le système d’infotainment Renault R-Link Evolution, plutôt simple d’utilisation.

L’habitabilité est correcte pour la catégorie, mais les grands gabarits ne seront pas forcément à leur aise : la faute à une position de conduite perfectible, assez haute et souffrant d’un grand volant non réglable en profondeur. À l’arrière, gare aux claustrophobes puisque les vitres sont uniquement entrebaillables : un procédé que l’on retrouve plutôt habituellement sur une carrosserie à trois portes, mais qui permet ici de gagner quelques précieux kilos sur la balance. La Twingo GT affiche en effet un poids de 1 028 kg, tandis que le coffre offre une capacité de 219 litres, qui peut atteindre jusqu’à 980 litres une fois la banquette rabattue. Le moteur est quant à lui caché sous le plancher du coffre, et est plutôt bien isolé grâce à une plaque métallique et une épaisse couche de mousse : une architecture inédite sur le segment, qui permet de libérer de l’espace à l’avant, afin d’offrir un rayon de braquage record, au bénéfice de la maniabilité et de l’agilité en ville.

Essai Renault Twingo GT EDC : sur la route

Sous le capot, se cache un petit moteur trois-cylindres de 0,9 litre de cylindrée, développant 110 chevaux (109 plus exactement) et 170 Nm de couple, soit un rapport poids/puissance de 9,4 kg/ch. Cette année, la nouveauté consiste en l’arrivée de l’automatisme avec la fameuse boîte double embrayage EDC à six rapports, à l’essai aujourd’hui. Sur la Twingo GT, le châssis a été revu par les équipes de Renault Sport, pour plus de dynamisme : par rapport à une version traditionnelle, la caisse a été rabaissée de 20 mm, l’amortissement a été raffermi de 40%, la barre antiroulis est plus épaisse (23 mm de diamètre), tandis que l’ESP a été recalibré, sans oublier l’apport des jantes de 17 pouces chaussées de pneus Yokohama BluEarth.

Sur la route, la Twingo GT est plus agile et plus fun, avec un comportement plus affûté et des accélérations vives. Même si la prise de roulis est toujours perceptible, elle reste désormais plus contenue, grâce à un amortissement revu qui a pour conséquence d’améliorer sa tenue de route, mais également de la rendre plus ferme par rapport aux versions plus « civiles ». Les ralentisseurs et chaussées déformées seront alors à aborder avec prudence, mais le confort de conduite reste en tous cas assuré, avec l’intervention de la boîte EDC à double embrayage qui permet des passages de rapports souples et discrets. Pour les plus sportifs d’entre nous, il est également possible de passer les rapports à la volée, grâce au levier de boîte : dommage que celui-ci soit monté à l’envers (il faut alors pousser vers l’avant pour passer un rapport, et tirer vers soi pour rétrograder !) et que les palettes au volant brillent par leur absence.

Plus dynamique que sportive, la Twingo GT avale le 0 à 100 km/h en 10,4 secondes (+0,8 secondes par rapport à la boîte mécanique), et dispose d’une direction souple idéale pour la ville, mais qui manque de consistance en conduite plus sportive. Celle-ci reste toutefois une référence sur le segment avec son agilité et son rayon de braquage record, ce qui est idéal pour évoluer en ville et réaliser des manoeuvres de stationnement sans encombre.

Essai Renault Twingo GT EDC : en bref

Avec un sigle « Renault Sport » apposé sur le coffre et une architecture à propulsion et moteur arrière, nous serions en droit de nous attendre à quelque chose de vraiment exaltant. En réalité, à défaut d’être réellement sportive, cette nouvelle Twingo GT s’avère plutôt être une citadine dynamique et polyvalente. Elle reste toutefois plaisante et pratique à l’usage, bien que son amortissement assez ferme pourra être un handicap au quotidien.

Niveau porte monnaie, si la Renault Twingo débute à partir de 11 200 € pour une version Life 1.0 SCe 70 BVM5, notre modèle à l’essai, une Renault Twingo GT 0.9 TCe 110 EDC6, est proposé à partir de 18 400 € (hors options), soit un surcoût de 1 200 € par rapport à la version équipée de la boîte mécanique à 5 rapports. Au niveau de la consommation, nous avons relevé une moyenne d’environ 7 litres aux 100 km, soit presque 2 litres de plus que les 5,3 l/100 km annoncés par le constructeur.

Essai Renault Twingo GT TCe 110 EDC6 : Fiche Technique

• Année de lancement : 2017
• Prix de base : 11 200 €
• Prix du modèle essayé (hors options) : 18 400 €

Photos : essai de la Renault Twingo GT EDC (2017)