Lancée en 2016, l’Audi SQ7 a pour ambition de se faire une place sur le marché des SUV premium aux côtés du Bentley Bentayga. French Driver en a pris le volant pour juger de ses capacités et de ses performances, afin de voir si elle est vraiment à la hauteur de ses rêves de grandeur.
En Europe, le marché des gros SUV semble à première vue être anecdotique, mais peu à peu, les chiffres de ventes tendent à nous prouver le contraire. French Driver a pu tester le nouveau vaisseau amiral de la marque aux anneaux avec cette version S maintenant disponible pour l’Audi Q7. De nombreuses technologies font à cette occasion leur apparition, lui permettant alors de prétendre à sa place sur le trône du royaume des SUV sportifs.
L’Audi Q7 débute son histoire en 2006, mais ce n’est qu’en 2016 qu’elle ajoute enfin un S à son blason. Cette déclinaison devient alors la première version sportive officielle du SUV, alors qu’il était déjà muni d’un V12 diesel de 500 chevaux dans sa première génération. Aujourd’hui le nombre de cylindres se réduit, tout comme la puissance, et l’Audi SQ7 dispose maintenant d’un V8 de « seulement » 435 chevaux. Pourtant, les performances sont paradoxalement en hausse.
Une Audi SQ7 c’est long, lourd, imposant, mais certainement pas pataud. Un chiffre nous met immédiatement la puce à l’oreille : c’est son couple monstrueux de 900 Nm. Après avoir essayé le V6 bi-TDI sur l’Audi A6 Avant (retrouvez notre essai de l’Audi A6 Avant Competition), la suite logique est donc évidemment ce nouveau V8 bi-TDI avec compresseur, qui propulse littéralement ses occupants dans une autre dimension.
Essai Audi SQ7 TDI : premières impressions
Massive à souhait, on pourrait se dire que l’aérodynamisme essentiel aux voitures sportives est parti aux oubliettes dans cette Audi SQ7. En effet, elle en a reçu des critiques, mais son allure de mastodonte est vite mise de côté, et ses nervures sur les flancs se prolongeant jusqu’au-dessus des phares avant la rendent bien agressive. Malgré tous ses attributs anti-sportifs au possible, l’Audi SQ7 bénéficie d’un coefficient de pénétration dans l’air proche de celui d’une GTI.
Munie de pneumatique de 21 pouces avec des jantes « Tornado » à 5 branches surlignées par d’immenses étriers de freins rouges badgés S, cette SQ7 ne fait pas dans la demi-mesure. Au niveau des bas de caisse, l’insigne quattro sur fond gris souligne l’ensemble, tandis que la couleur blanche métallisée de notre modèle d’essai lui va à ravir. Enfin, en abaissant la garde au sol via les suspensions pilotées, ce dernier pourrait presque passer pour un gros break.
À l’avant, nous retrouvons un long capot nervuré, une immense calandre en 3D, quelques chromes et un regard affuté, grâce aux optiques Matrix LED. Le logo « SQ7 » présent sur la calandre ne laisse également aucun doute sur l’identité de notre monture. De dos, le même badge est aussi présent mais cette fois-ci accompagné du sigle « TDI ». Oui c’est un diesel, une Audi badgée d’un S en diesel. Ce n’est pas la première fois que cela arrive, puisque l’ancienne génération de l’Audi SQ5 était elle aussi proposée avec un bloc carburant au mazout, mais avec six cylindres cette fois.
Essai Audi SQ7 TDI : vie à bord
Une fois à bord, on se sent presque mieux qu’à la maison, et l’on pourrait même rabattre la deuxième et la troisième rangée de sièges, afin de s’installer pour y passer la nuit. Ces derniers offrent à l’avant de nombreux réglages et un niveau de confort optimal. Il est également possible d’allonger l’assise mais aussi de resserrer les lombaires, afin de ne former plus qu’un avec la voiture et surtout d’être bien maintenu, ce qui est notamment utile en conduite dynamique.
L’ensemble est très bien fini et on frôle ici le domaine du luxe, habituellement réservé à Bentley au sein du groupe. La sellerie cuir Valcona avec des surpiqûres en losange de couleur grise est magnifique, et donne à cet habitacle une apparence très soignée. Forcément, notre Audi SQ7 est équipée du Virtual Cockpit qui affiche l’ensemble des informations nécessaires de manière claire et agréable.
La planche de bord est identique à la Q7, tandis que l’écran OLED escamotable peut être guidé à la fois par le pavé tactile ou par la molette qui se trouve devant le levier de vitesses. On observe d’ailleurs sur ce dernier un badge SQ7 avec des éléments à effet carbone, que l’on retrouve également sur la planche de bord et les montants des portes. Climatisation quadri-zone, troisième rangée de sièges escamotables électriquement, boule de remorquage, bref, cette Audi SQ7 en deviendrait presque une familiale à tout faire. Le volume de chargement est quant à lui excellent, et passe de 805 à 1890 litres une fois la banquette rabattue.
Essai Audi SQ7 TDI : sous le capot
L’Audi SQ7 dispose de plusieurs technologies novatrices, mais ce n’est pas la seule à en bénéficier sur le marché. Son cousin outre-manche la talonne de prêt : le Bentley Bentayga. En effet, on y retrouve la même motorisation 4.0 litres, la même plateforme ainsi que les mêmes trains roulants. En revanche, pour être honnête, le prix passe du simple au double, voire même plus pour le britannique.
La première innovation provient de l’alimentation du moteur, puisque cette Audi SQ7 dispose d’un V8 de 3.956 cm3 capable de délivrer 900 Nm de couple. Ce dernier ne vient d’ailleurs pas de nulle part, puisqu’il est le résultat de l’alliance des deux turbocompresseurs, qui fonctionnent en parallèle selon le régime moteur et l’adjonction d’une turbine électrique nommée EPC (Electric Powered Compressor). Cet équipement permet d’éliminer le temps de réponse à bas régimes, et est alimenté par un circuit électrique de 48 volts avec une batterie Lithium-ion tampon de 470 Wh. Ce petit dispositif fonctionne pendant un court laps de temps (environ 1 seconde) et permet de donner un bon coup de pied aux fesses à la voiture. Pour faire simple, c’est un compresseur électrique qui accélère encore plus l’air, en tournant à 70 000 tr/min en seulement 250 microsecondes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, avec 435 chevaux entre 3.750 et 5.000 tr/min et un couple maximal de 900 Nm atteint entre 1.000 et 3.250 tr/min.
La seconde innovation agit directement sur les barres anti-roulis, ce qui permet alors de stabiliser la voiture en courbe. Ce système fonctionne une fois de plus avec le réseau électrique de 48 volts et va gérer les barres, alors connectées à un moteur électrique. Ces dernières sont coupées en deux en leur centre et peuvent se désolidariser pour une meilleure souplesse lorsque la chaussée est déformée, mais aussi renforcer l’appui en conduite plus dynamique. Les sorties de virages avec un engin de 2,3 tonnes sont alors tout simplement incroyables.
Enfin, la dernière technologie n’est pas une innovation, car elle existe déjà sur le V6 bi-TDI : il s’agit de faire croire à bas régime que l’Audi SQ7 est une américaine. Ce n’est certes pas un énorme glouglou mais la ressemblance est tout de même bien là. Ce dispositif, qui consiste en un soundaktor monté sur chaque ligne d’échappement peut évidemment être désactivé selon le mode de conduite. Les gaz, une fois libérés, vont simplement faire tourner des ailettes et donner l’illusion d’un V8 tout droit venu des États-Unis. La sonorité est sans surprise plus saisissante que sur le V6 bi-TDI.
Essai Audi SQ7 TDI : sur la route
Un diesel peut tourner fort, très fort même puisque les 2,3 tonnes de l’engin atteignent les 100 km/h en seulement 4,8 secondes. Comme vous devez vous en douter, l’écologie n’est pas son point fort, mais les sensations sont bel et bien au rendez-vous.
Chez Audi, il existe différents modes de conduite, et SUV oblige, la marque propose évidemment un mode « Allroad ». Il est également complété par les modes « Efficiency », « Confort » pour savourer les longs trajets, « Auto » et « Dynamic ». On peut également paramétrer chaque élément séparément grâce au mode « Individual » permettant de raffermir la direction et les suspensions, ou encore de jouer sur la sensibilité de l’accélérateur et la rapidité de la boîte.
Le pied bien calé, les mains à 09h15 sur le volant, les 100 km/h sont catapultés en l’espace de quelques secondes, mais les sensations d’accélération sont vite gommées par la masse du véhicule. Les limites du diesel se font ressentir assez rapidement avec une zone rouge à 5.000 tr/min, mais avec une plage d’utilisation de presque 4.000 tr/min, ce qui est assez exceptionnel pour une telle motorisation, avec une poussée tout aussi surprenante une fois haut dans les tours. La gestion de couple est parfaite grâce à cette boîte Tiptronic à 8 rapports et la direction en mode Dynamic s’avère très précise, chose rare pour un véhicule aussi imposant.
Enormément d’aides à la conduite sont présentes afin de palier à son grand gabarit. Même si les barres anti-roulis jouent leur rôle à la perfection, il n’en reste pas moins que les lois de la physique ne peuvent être ignorées, notamment en courbe. Cette Audi SQ7 peut être sportive, mais son poids la rappelle rapidement à l’ordre. Rouler vite c’est simple, mais freiner un engin de 2,3 tonnes, c’est une autre histoire. Malheureusement, les freins de série manquent cruellement de mordant, et il faudra s’affranchir de 9.840 € sur la facture et cocher l’option disques carbone-céramique pour un freinage digne de ce nom. La vitesse de pointe est bloquée électroniquement à 250 km/h, tandis que la consommation en cycle mixte tourne aux alentours des 13 l/100 km, tout en se faisant plaisir.
Essai Audi SQ7 TDI : en bref
L’Audi SQ7 est une arme à elle seule, ses performances étant autant remarquables qu’appréciables. Les technologies sont en plus de la partie, et l’habitacle est très soigné avec un panel d’équipements rendant les longs voyages bien moins fatigants.
Certes, la consommation n’est pas des plus sages, mais rappelons tout de même que c’est d’un V8 qu’il s’agit ici. Alors non, l’écologie n’est pas son point fort, surtout par les temps qui courent, mais ce n’est pas vraiment le but recherché. Le diesel se met ici au service de la performance et offre notamment un couple généreux difficilement atteignable par un bloc essence.
Audi oblige, le prix est plus que salé et flirte avec les 110.000 € de base, sans compter les indispensables options à rajouter. Mais après tout, pourquoi acquérir un Bentayga qui coûte deux fois plus cher alors que la SQ7 dispose de la même technologie ? C’est peut-être juste affaire de goût, et un peu de porte-monnaie, chacun devrait donc y trouver son compte. Il est toutefois vrai qu’Audi ne bénéficie sans doute pas non plus de l’image de marque de Bentley et c’est d’ailleurs bien dommage, car sur la majorité des plans, la SQ7 est supérieure au Bentayga.
Essai Audi SQ7 TDI : Fiche Technique
- Moteur : Diesel, 8 cylindres en V, 3956 cm³, 32 soupapes
- Position : Longitudinale
- Suralimentation : Injection directe à rampe commune, compresseur et 2 Turbos
- Puissance : 435 ch DIN (320 kW) de 3.750 à 5.000 tr/min
- Ratios : 110 ch/L (81 kW/L) – 228 Nm/L
- Puissance fiscale : 32 CV
- Couple moteur : 900 Nm (91.8 mkg) de 1.000 à 3.250 tr/min
- 0 à 100 km/h : 4,8 secondes
- 0 à 200 km/h : 19,1 secondes
- Vitesse maxi : 250 km/h
- 80 à 120 km/h : 3,1 secondes
- 400 mètres départ-arrêté : 13,4 secondes
- 1.000 mètres départ-arrêté : 24,6 secondes
- Transmission : Intégrale
- Boite de vitesse : Boîte automatique Tiptronic à 8 rapports
- Pneus : 285/40 R 21
- Freins avant : disques ventilés (400mm)
- Freins arrière : disques ventillés (350mm)
- 130 à 0 km/h : 60,4 mètres
- Longueur : 5.069 mm
- Largeur : 1.968 mm
- Hauteur : 1.741 mm
- Empattement : 2.996 mm
- Volume de coffre : 805 litres, 1 990 (5 places), 1 890 (7 places) litres
- Poids à vide : 2.330 kg
- Rapport Poids/Puissance : 6 kg/ch = 123 kW/T = 167 ch/T
- Consommation Urbaine : 8,4 l/100 km
- Consommation Extra-Urbaine : 6,5 l/100 km
- Consommation Mixte : 7,2 l/100 km
- Capacité Réservoir : 85 litres
- Emissions de CO2 : 189 g/km (Malus : 9 660 €)
- Norme antipollution : Euro VI
- Année de lancement : 2016
- Prix du modèle essayé (hors options) : 106.770 €
- Prix du modèle essayé : 115.085 €