Essai de la nouvelle Renault Twingo 3

French Driver vous emmène à la découverte de la dernière petite citadine du Losange : la nouvelle Renault Twingo 3, avec cette série limitée « Edition One » équipée du 3 cylindres 0.9l TCe de 90 chevaux, à l’essai le temps d’une journée pluvieuse en région parisienne…

On ne présente plus la Twingo, petite citadine phare de Renault qui s’est écoulée à plus de 3 millions d’exemplaires et qui fête ses 21 ans cette année ! Et à cette occasion, au printemps dernier au Salon de Genève 2014, Renault a présenté la troisième génération de la Twingo, qui a ensuite été commercialisée depuis cet été.

Produite dans l’Usine Renault de Novo Mesto en Slovénie, la Twingo III est le premier modèle issu des accords entre le groupe Renault et le groupe Daimler (Mercedes / Smart) et partage donc sa plateforme avec la nouvelle Smart, disponible en 3 et 5 portes (Fortwo et Forfour), contrairement à la Twingo qui n’est proposée qu’en 5 portes.

Essai Renault Twingo 3 : premières impressions

A l’extérieur, Renault a misé sur un design assez imposant, qui rappelle les derniers modèles de la marque avec une face avant plutôt joviale, que l’on reconnait immédiatement avec l’énorme emblème du losange en son centre. Mais la nouvelle Twingo joue aussi sur ce côté néo-rétro qui a fait le succès de sa concurrente la Fiat 500. Et non, contrairement à ce qu’on peut entendre partout, la Twingo n’a pas copié la 500 mais s’inspire de son ancêtre la Renault 5 Turbo : on retrouve en effet des feux avant presque rectangulaires, ainsi qu’une forme caractéristique des feux arrière à LED qui élargissent la poupe de manière assez originale, dans le prolongement du hayon entièrement vitré.

De profil, la Twingo 3 a des airs de jouet, avec ses lignes très rectangulaires et ses vitres latérales qui dissimulent les poignées de porte arrière. Cette « Edition One » à l’essai est également équipée d’extensions d’ailes (qui font en réalité tout le tour de la voiture) qui apportent un petit look sportif en plus, et on y retrouve également des stickers latéraux, un becquet, des protections latérales, ainsi que des jantes de 16 pouces « Juvaquatre » de série, qui apportent un aspect plus valorisant à l’ensemble.

Et parce qu’elle est bien dans son époque, la nouvelle Twingo propose à son catalogue de nombreux coloris et possibilités de personnalisation, avec des stickers, coques de rétroviseurs et autres inserts colorés. Dans l’ensemble, cette Twingo III a plutôt une bonne bouille, avec un look sympathique et ludique, même si j’aurais personnellement préféré plus de fluidité et d’élégance dans les lignes.

Essai Renault Twingo 3 : vie à bord

A bord, on retrouve toujours le côté ludique et coloré, avec un habitacle plutôt valorisant sur cette version haut de gamme « Edition One », qui apporte de nombreux équipements de série tels que le système R-Link Evolution, des décors rouges mat, la casquette de combiné recouverte de similicuir, des surtapis de sol « Premium » de bonne qualité, le volant sport en cuir, un pédalier en aluminium avec son pommeau typé sport, ou encore une sellerie semi-cuir.

On y découvre aussi des rangements pratiques et astucieux tels que la boîte à gants (qui peut être remplacée par une sacoche amovible en tissu et en option), un rangement fermé et amovible devant le levier de vitesses (qui laisse place à des porte-gobelets lorsqu’on le retire), une console centrale munie de plusieurs logements et porte-gobelets, ainsi que des bacs de portières et des filets de rangement sous la banquette arrière.

Dans le détail, il y a quelques petits inconvénients à noter tout de même : la qualité des matériaux est correcte pour le segment, mais on retrouve des plastiques durs un peu partout et malheureusement aussi sur ces accoudoirs de portières, qui sont vraiment étroits et inconfortables. Mais également, l’ergonomie de certaines commandes de bord (telles que les commandes au volant ou le bouton du warning placé trop loin sur la planche de bord) qui reste perfectible, tandis que le volant est uniquement réglable en hauteur et assez volumineux (mais ça, c’est particulièrement difficile de revenir en arrière une fois que l’on a goûté au petit volant des nouvelles Peugeot !)…

A l’arrière, on retrouve une banquette rabattable (mais qui ne coulisse plus contrairement aux précédentes générations), dont la position assise n’est pas vraiment confortable… La faute à un plancher assez haut et un dossier de banquette placé trop à la verticale : une astuce pour gagner en volume de chargement (188 litres) malgré le positionnement du moteur à l’arrière, caché sous le plancher du coffre. Celui-ci a tendance à être un peu chaud, mais la couche isolante faisant bien son travail, cette chaleur perçue n’est pas excessive et on peut donc transporter des bagages et autres courses sans risques.

En rabattant la banquette arrière, on obtient un plancher plat et un volume de chargement de 980 litres. Pour aller encore plus loin, le siège « One Touch » du passager avant peut également être basculé vers l’avant, pour dégager un espace de chargement assez conséquent. Notez également que les vitres arrière sont uniquement entrebaillâbles et qu’un toit ouvrant en toile, fort appréciable, est aussi disponible en option.

A l’avant, on est bien mieux installé qu’à l’arrière dans ces sièges « monobloc » qui intègrent les appuie-têtes, mais les grands gabarits seront gênés par la position du repose-pied, bien trop avancé vers le conducteur, ce qui force à adopter une position pas très naturelle pour les jambes : gare aux crampes !

Essai Renault Twingo 3 : les motorisations

Sous le capot coulissant à l’avant… On ne retrouve pas grand chose, mis à part le radiateur, les emplacements pour les liquides lave-glace, de frein ou de refroidissement, ainsi qu’une zone « crash box » aménagée pour optimiser la déformation frontale en cas de choc, et permettre une meilleure protection des occupants. La nouvelle Twingo 3 a d’ailleurs obtenu la note de 4 étoiles (sur 5) au crash-test Euro NCAP.

Le moteur se cache à l’arrière, sous le plancher du coffre, et est assez difficilement accessible car il faut retirer le tapis, la mousse isolante, et ensuite dévisser une par une toutes les vis de fixation du capot moteur. On y retrouve deux motorisations, toutes deux à 3 cylindres essence (aucun diesel n’est proposé) et équipées de boîtes de vitesse manuelles à 5 rapports : un 1.0l Sce de 70 chevaux, avec une déclinaison Euro 6 équipée du Stop & Start, mais également un 0.9l TCe de 90 chevaux, qui équipe ce modèle d’essai mais qu’on retrouve également sous le capot des nouvelles Clio et Captur.

• 1.0l Sce 70 : puissance de 52 kW (70 ch) à 6000 tr/min, couple de 91 Nm à 2850 tr/min, un 0 à 100 km/h en 14,5 s, pour 105 g de CO₂/km et une consommation mixte de 4,5 litres/100 km
• 1.0l Sce 70 S&S : puissance de 52 kW (70 ch) à 6000 tr/min, couple de 91 Nm à 2850 tr/min, un 0 à 100 km/h en 14,5 s, pour 95 g de CO₂/km et une consommation mixte de 4,2 litres/100 km
• 0.9l TCe 90 Energy : puissance de 66 kW (90 ch) à 5250 tr/min, couple de 135 Nm à 2500 tr/min, un 0 à 100 km/h en 10,8 s, pour 99 g de CO₂/km et une consommation mixte de 4,4 litres/100 km

Une boîte automatique à double embrayage EDC à 6 rapports complètera cette gamme en 2015, puis une version « GT » ou « RS » plus dynamique devrait ensuite être de la partie.

Essai Renault Twingo 3 : le tarif et les équipements

Sur cette série « Edition One » limitée à 500 exemplaires, qui se situe en haut de la gamme, la Twingo 3 est déjà très bien équipée de série : on y retrouve notamment l’aide au parking arrière avec caméra de recul, la climatisation, les vitres et rétroviseurs électriques, le pack R-Link Evolution (système multimédia connecté R-Link avec écran 7", navigation GPS avec cartographie Europe, 2 haut-parleurs, 1 caisson de basses, rangement central avec prise USB), les jantes alliage, les projecteurs antibrouillard, le régulateur-limiteur de vitesse, la direction assistée à démultiplication variable, etc… Et même un système d’alerte en cas de franchissement de ligne !

En option, on peut également opter pour les élargisseurs d’ailes (500 €), le Pack Confort (400 €) comprenant la climatisation régulée et les capteurs de pluie et de luminosité, la peinture métallisée Noir Etoilé (500 €) ou encore le toit ouvrant en toile (1000 €).

La série limitée « Edition One » est proposée à partir de 15 700 € (uniquement avec le TCe 90), tandis que la gamme Twingo 3 débute avec la finition « Life » à partir de 10 800 €, puis au dessus, les finitions « Zen » à partir de 12 300 €, et « Intens » à partir de 13 300 €.

Essai Renault Twingo 3 : sur la route

En ville tout d’abord, grâce à sa direction à assistance et démultiplication variables et à son impressionnant diamètre de braquage de 8,6 mètres, la nouvelle Twingo 3 est un régal à manier : la direction est très légère à l’usage, et elle se faufile avec beaucoup d’aisance même dans les rues les plus étroites de Paris. Avec cela, les manoeuvres sont également un jeu d’enfant, d’autant plus avec les radars et caméra de recul à l’arrière de la voiture. La voiture peut littéralement tourner sur elle-même, et il est par exemple possible, dans une rue à double voie de circulation, de faire un demi-tour rapidement et en une seule fois : c’est réellement bluffant !

Seule petite curiosité, sur la boîte de vitesses manuelle à 5 rapports, Renault a monté une bague qu’on doit impérativement lever pour passer la marche arrière, qui se situe pourtant assez classiquement « en bas à droite » (alors qu’elle se trouve « en haut à gauche » sur les boîtes à 6 rapports, d’où l’utilité de ce blocage pour éviter toute erreur avec la 1^ère) : c’est assez déroutant lors des premières manoeuvres, mais on s’y habitue vite.

Le moteur est également très souple et agréable, avec un couple disponible assez tôt (135 Nm dès 2 500 tr/min) et un turbo qui apporte beaucoup de peps à ce tout petit 3 cylindres. L’amortissement est plutôt ferme, mais le silence à bord est très appréciable (en tous cas depuis les places avant), grâce à une bonne insonorisation et au moteur positionné à l’arrière du véhicule. En ville, l’activation du Stop & Start renforce encore plus cette sensation de calme lors des arrêts aux feux rouges.

Sur la route, le 0,9l TCe de 90 chevaux n’a aucun mal à propulser les 943 kg de cette nouvelle Twingo : le 0 à 100 km/h est en effet annoncé à 10,8 secondes, ce qui est correct pour une petite citadine et qui vous permettra d’envisager sereinement des dépassements. La commande de boîte est souple et précise, malgré un pommeau pas toujours facile à tenir en mains, tandis que le bruit ambiant est plutôt discret jusqu’à environ 110 km/h : sur l’autoroute, les bruits aérodynamiques et du moteur sont en effet bien plus présents à bord.

Bien que ce soit une propulsion, le comportement routier de la Twingo 3 est très sain dans les virages, et à aucun moment on n’a l’impression de conduire une propulsion arrière ou de perdre le contrôle, l’ESP veillant au grain. De plus, la répartition des masses est assez équilibrée (45% à l’avant et 55% à l’arrière), et dans le pire des cas, la voiture aura un comportement légèrement sous-vireur. Quant à l’amortissement, un peu ferme en ville, il se révèle être un atout sur les routes sinueuses, car il participe avec les roues de 16 pouces à la bonne tenue de route de la voiture.

Un dernier point qui est assez plaisant sur cette nouvelle Twingo, c’est le système multimédia R-Link Evolution, qui regroupe sur son écran tactile capacitif de 7" toutes les fonctionnalités embarquées à bord : navigation GPS TomTom, lecteur multimédia, téléphonie mains-libres Bluetooth, ordinateur de bord et un large choix d’applications connectées, téléchargeables via un Store (dont le précieux Coyote Series). Le système est également couplé à deux haut-parleurs et surtout un caisson de basses, qui permet d’obtenir une ambiance musicale à bord d’assez bonne qualité pour le segment !

A l’usage, le système R-Link Evolution s’est révélé plutôt fluide et réactif, et surtout très complet avec une compatibilité parfaite avec les appareils sous iOS (iPhone), et également une fonction de reconnaissance vocale qui permet par exemple de saisir une destination GPS sans quitter la route des yeux.

A noter également, la fonction « Driving Eco² », qui est un ordinateur de bord focalisé sur l’éco-conduite : elle permet de suivre en temps réel sa consommation et nous donne des indicateurs sur le bon dosage de l’accélération, de la boîte de vitesses ainsi que de l’anticipation, avec un score de « performance » énergétique… Un moyen ludique de mieux maîtriser sa consommation, qui nous donne également des indications et conseils (accessibles à l’arrêt) sur l’éco-conduite.

Sur les modèles moins huppés, la Twingo embarque le système « R & Go » : un autoradio plus classique mais qui dispose sur la planche de bord d’un socle universel pour smartphone. En y connectant un appareil iPhone ou Android avec un simple câble USB, il est possible de retrouver sur l’écran de votre mobile des applications de navigation, téléphonie mains-libres, contrôle de la musique, mais également des infos en temps réel sur le véhicule : consommation, éco-conduite, et même un compte-tours qui manquait à l’appel sur le combiné de la voiture !

Je n’ai pas eu l’occasion d’essayer ce système R & Go, mais sur le papier, il m’a l’air très prometteur car il permet d’une manière simple de connecter à la voiture notre univers mobile et connecté, que l’on emporte déjà partout avec soi sur son smartphone ! L’écran du smartphone devient donc une nouvelle interface simple et intuitive de la voiture.

Essai Renault Twingo 3 : en bref

L’essai de cette nouvelle Renault Twingo 3 a été une bonne surprise pour moi : équipée de cette motorisation TCe 90, elle propose un bon agrément de conduite ainsi qu’une maniabilité exemplaire avec son excellent rayon de braquage, un véritable atout en ville. Sur cette version spéciale « Edition One », l’équipement de série est riche et valorisant, et j’ai beaucoup apprécié le système R-Link Evolution, complet et réactif.

En revanche, elle souffre de quelques points gênants comme une mauvaise habitabilité à l’arrière, due à un plancher trop haut et un dossier de banquette positionné à la verticale, ainsi que des soucis d’ergonomie du poste de conduite qui viennent gâcher le plaisir, avec notamment un repose-pied placé trop près du conducteur : attention aux grands gabarits qui pourront vite être fatigués ou avoir des crampes…

Néanmoins, cette nouvelle Twingo reste une proposition tout à fait pertinente sur le marché très concurrentiel des petites citadines. Pour en savoir plus et découvrir un face à face avec l’une d’entre elles, je vous donne rendez-vous dans les prochains jours sur Féline pour un premier essai comparatif avec la nouvelle Peugeot 108 !

Photos : essai de la Renault Twingo 3

Remerciements chaleureux à Renault France pour le prêt de la Twingo, ainsi qu’à Romain d’AutoDay pour sa collaboration lors de cet essai et comparatif avec la Peugeot 108 !