French Driver vous invite à découvrir l’essai du Polaris Slingshot, un tricycle unique aux antipodes des codes habituels de l’automobile…
Polaris nous vient directement d’outre-atlantique et est connu pour la fabrication d’engins tout-terrains comme les motoneiges et des quads. Plusieurs marques y sont assimilées, notamment Indian, Victory mais aussi Aixam (marque de voitures sans permis française). Depuis février, un nouveau véhicule a fait son apparition en France : le Slingshot (lance-pierres en anglais), qui a déjà rencontré un franc succès aux Etats Unis, puisqu’il a été vendu à plus de 100.000 exemplaires en seulement un an.
Son passage laisse un grand nombre de personnes perplexes de par son look pour le moins particulier, et stimule l’imaginaire de la plupart. Mais quel est exactement cet engin? Une moto, une voiture, les deux ? Difficile d’y répondre tant ce Polaris Slingshot est aux antipodes des codes habituels de l’automobile.
Il n’est pourtant pas si éloigné que cela de notre quotidien, puisqu’il dispose d’un moteur de voiture, de roues de voiture, ainsi que d’un volant et d’une boîte de vitesse. Rien de plus normal en somme, hormis une énorme roue arrière en guise de propulsion. La première question que les passants se posent : «Jusqu’à quelle vitesse roule t-il?». Malheureusement, sans vouloir décevoir quiconque, il ne s’agit pas d’un véhicule du futur qui atteint des vitesses supersoniques. Cependant, même à vitesse raisonnable, le plaisir d’être cheveux au vent change réellement le ressenti au volant.
Essai Polaris Slingshot : premières impressions
Tricycle unique et vraiment étonnant, sa taille n’est pas à négliger puisqu’il mesure près de deux mètres de large. Au premier coup d’œil, ce véhicule affiche des lignes tendues et demeure impressionnant par sa musculature. En effet, le châssis tubulaire est omniprésent et donne du caractère à ce Slingshot.
De face, ce Polaris est extrêmement expressif, voir même agressif, et ne ressemble en aucun cas à une voiture, même ultra sportive. On retrouve aux extrémités de sa surprenante calandre, deux roues de 18 pouces qui le plaquent littéralement au sol.
À l’arrière, il est impossible de passer à côté de l’unique roue arrière de 20 pouces reliée au châssis par un bras oscillant entrainé par une courroie. Des feux à LED font leur apparition mais restent cependant bien discrets. L’image que dégage ce Polaris est tout juste incroyable tant par son décalage avec le reste des véhicules et ses formes générales venues d’un autre monde.
Essai Polaris Slingshot : vie à bord
Pas facile de s’installer dans l’habitacle avec le châssis tubulaire qui prend de la place. Ici, on ne monte pas dans une voiture mais on s’assoit par terre, au milieu d’une ossature qui englobe totalement les deux passagers. La position de conduite est assez allongée et l’assise reste correcte malgré ses formes rectilignes.
Une fois au poste de commandes, le bitume n’est qu’à quelques centimètres et le siège ne se règle pas en hauteur mais seulement en profondeur. Le saut de vent, que l’on pourrait assimiler au pare-brise permet de protéger les passagers des turbulences aériennes mais surtout des différentes projections que l’on pourrait subir. Le haut de ce dernier est placé au niveau du champ de vision, ce qui peut être perturbant au début. Une impression qui disparaît par la suite, une fois que l’on prend l’habitude.
Ici il ne faut surtout pas chercher le confort et les équipements tant ces notions s’avèrent superficielles. Le minimum subsiste dans l’habitacle, même avec une caméra de recul indispensable, la vision arrière étant quasi nulle. Certes, la France n’est pas un désert aride et la pluie fait parfois, voire souvent son apparition. En l’absence de toit, il a donc fallu protéger au mieux l’intérieur, qui se veut être entièrement étanche. Cette présentation hydrophobe des matériaux n’est pas vraiment esthétique mais rend encore plus étrange et fascinant notre Polaris Slingshot.
Essai Polaris Slingshot : sur la route
Contrairement aux différents tricycles que l’on peut croiser sur la route tel que le Piaggio MP3 ou même le Cam-Am Spyder (retrouvez notre essai du Can-Am Spyder F3-S), la position de conduite est ici identique à une voiture. À chaque instant on pourrait se croire dans un karting avec un immense terrain de jeu devant soi.
Pour jouer, il y a de quoi faire, puisque le Slingshot est équipé d’un moteur quatre-cylindres 2.4 litres Ecotec, qui développe 173 chevaux, pour un poids total de 789 kilogrammes. Au premier coup de clé, la sonorité est plutôt impressionnante, le moteur atmosphérique vivant sans aucune bride. Il faut avouer que c’est absolument unique.
Il faut s’adapter le plus rapidement possible pour profiter pleinement de ce Polaris Slingshot. Les premiers tours de roues sont incertains, entre hésitation et peur. Une fois lancé, les sensations sont au rendez-vous et l’on ne sait pas jusqu’où le moteur peut pousser tellement celui-ci monte haut dans les tours. Notre engin est accouplé à une boîte mécanique bien étagée et courte permettant de gérer parfaitement la motricité. Le train avant est équilibré et assure une tenue de route presque parfaite avec des suspensions absorbant correctement les aspérités de la chaussée. Cependant, un jeu dans la direction se fait ressentir et le freinage est plus que médiocre, avec une pédale très spongieuse.
Le Polaris Slingshot est destiné avant tout aux balades sur les petites routes de campagne, où nous découvrons d’ailleurs de nouvelles sensations. A ras du sol, cheveux au vent, une seule roue pour nous faire avancer et la route s’offre à nous. Il faudra juste faire attention aux longs trajets qui s’avéreront physiquement fatigants à la longue.
Essai Polaris Slingshot : en bref
Le Slingshot est tout simplement exubérant par son look, mais il reste un engin de loisir que l’on peut utiliser lors de sorties hebdomadaires. À l’opposé de ce que l’on pourrait croire, ce Polaris procure un immense sentiment de liberté, et admirer le ciel étoilé la nuit à son volant est la chose qui m’a personnellement le plus marqué.
L’impression d’être au volant d’une voiture de course est omniprésente avec une ambiance sonore très prononcée. La plupart des passants restent sans voix devant cet engin qui pourrait sortir tout droit du futur. Le Slingshot est accessible avec le permis B associé à une formation de 7 heures ou directement via le permis A. Le port du casque n’est pas obligatoire à son bord même s’il est fortement recommandé.
Coté conduite, le Slingshot accélère fort et cherche à nous pousser dans nos retranchements. Il ne demande qu’à jouer du train arrière avec une mélodie envoutante, pour la modique somme de 30.000 €, laissant en prime des souvenirs inoubliables à son passage.
Essai Polaris Slingshot : Fiche Technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne 2384 cm³, 16 soupapes injection directe, atmosphérique
- Puissance : 175 ch (129 kW) à 6.400 tr/min
- Couple moteur : 227 Nm (23.1 mkg) à 4.750 tr/min
- Puissance fiscale : 11 CV
- 0 à 100 km/h : 5.7 secondes
- Vitesse maxi : 210 km/h (limitée électroniquement)
- Transmission : Propulsion
- Boite de vitesse : Boîte manuelle à 5 rapports
- Pneus avant: 245/45 R18
- Pneu arrière : 245/35 R20
- Freins avant: disques ventilés (298mm) étriers flottants mono piston
- Freins arrière: disques ventilés (298mm) étriers flottants mono piston
- Longueur : 3.800 mm
- Largeur : 1.971 mm
- Hauteur : 1.318 mm
- Empattement : 2.667 mm
- Poids à vide : 789 kg (DIN)
- Poids UE en marche : 857kg
- Rapport Poids/Puissance : 4.9 kg/ch = 150 kW/T = 204 ch/T
- Rapport Couple/Poids : 265 Nm/T
- Réserve de couple : ~ 18%
- Puissance spécifique : ~ 0.37 kW/cm²
- Pression moyenne effective : ~ 11 bars
- Vitesse moyenne de piston : ~ 20.9 m/s
- Optimisation moteur : ~ 84%
- Consommation Mixte : 8.2 l/100km
- Emissions de CO2 : 190 g/km (aucun malus pour les tricycles)
- Année de lancement : 2016
- Prix de base : 29.950 €
Principaux équipements de série:
- Boîtes à gants et boîtes de rangement verrouillables
- Freins à disque ABS
- Phares projecteurs et feux arrière à LED
- Servodirection assistée électronique
- Sièges réglables, imperméables et dotés de ceintures à 3 points
- Stabilité électronique et contrôle de la traction
- Volant inclinable
Equipements en option :
- Accents graphiques sur le capot
- Console média : Ecran ACL 4,3 pouces, caméra de secours et intégration Bluetooth
- Déflecteur d’air de série Clear Ripper
- Siège coupé-cousu
- Roues avant de qualité supérieure en aluminium coulé de 18 pouces et roue arrière en aluminium coulé de 20 pouces
- Système audio Rockford Fosgate
Photos : essai du Polaris Slingshot
Photos : Polaris