Le Mondial de l’automobile bat son plein à Paris. Dans son pays natal, le Losange affiche de bons résultats annuels et des perspectives intéressantes pour la suite, que ce soit dans l’immédiat avec les nouveaux Scénic et Koléos, dans l’électrique avec Zoé et sa nouvelle batterie, ou dans le domaine de la voiture plaisir avec la sportive Clio R.S. 16. Mais c’est bien TréZor qui attire les foules…
Le très vallonné stand Renault présente une gamme jeune et rafraîchie où la place est à la diversité : on remarquera un effort réalisé dans les ajustements des nouveaux modèles, ainsi qu’une cohérence maîtrisée du design. La patte de Laurens van den Acker est installée, et les résultats vérifient les efforts réalisés : un chiffre d’affaires en hausse et des parts d’immatriculations qui suivent le même chemin, confirmant les stratégies commerciales de la marque Renault, avec des parts de marché à 22,7% pour la Marque en France.
Au détour des modèles, on reconnaît Laurens van den Acker, le directeur du style de Renault : nous avons rendez-vous avec lui pour une découverte du stand Renault, mais le designer continue à surprendre…
Le Mondial 2016 à travers Laurens van den Acker
« On fait un tour ensemble ? » D’accord ! Quoi de mieux que de découvrir les allées du Mondial accompagné de celui-qui-a-redonné-une-identité-au-losange et qui vient d’être sacré « Designer de l’année 2016 » par Autocar UK ? Et c’est sans langue de bois que l’on aborde les allées parisiennes d’une manifestation dont on ressent l’absence de certains constructeurs, le manque de ferveur d’autres, et les innovations technologiques se concentrant sur les énergies alternatives.
A la question de la complémentarité des citadines chez les constructeurs français, le designer répond oui en trouvant à chacun des modèles respectifs des philosophies différentes. La Citroën C3 apparaît comme le chaînon manquant, penchant davantage du côté de la Renault Clio pour le côté fun qu’elles partagent, là où la puce Peugeot 208 se veut plus sage…
Pour continuer dans la lancée des constructeurs français, van den Acker décortique du regard une Peugeot 3008 « massive, imposante » et salue le travail de l’équipe de son homologue Gilles Vidal. PSA et Renault prennent des voies différentes concernant les SUV, où les looks divergent et permettent de proposer des interprétations différentes pour le public, et les clients potentiels.
Dans le viseur du designer, ce sont aussi les modèles allemands, dont les exigences de qualité de finitions deviennent des objectifs pour les constructeurs généralistes : les structures mi-SUV mi-coupé surfent sur les tendances du moment avec des véhicules massifs aux structures équilibrées, sans oublier les concept cars proposés : du BMW X2 Concept à la Vision Mercedes-Maybach 6 Concept, en passant par une séduisante Mercedes EQ entièrement électrique, les idées ne manquent pas. En laboratoires prospectifs pour l’automobile de demain, les concept-cars en disent long sur le devenir de la mobilité : plus intelligente, plus connectée, plus sécurisante.
Le géniteur autour de son TréZor
Le Losange ne déroge pas à la règle, et Laurens van den Acker nous présente le successeur de la DeZir : vécue avec passion et fougue par son concepteur, Renault TréZor se veut le prolongement d’une relation intense et détachée : elle se pose dans la durée, elle est un couple qui a mûri et cherche à s’installer.
« Le toit s’ouvre à la manière d’une boîte qui renfermerait une alliance. » TréZor est une promesse, et si l’on ne garantit pas sa commercialisation (qui en est surpris ?), elle montre des éléments que l’on pourrait retrouver en grande série : le logo éclairé par exemple, son interface digitale, ou encore les traitements de surface différents « comme les peintures de PSA » (dixit), à la trame en nid d’abeilles rappelant les tissus à motifs de la très haute couture. Incarnant le style en devenir de Renault, les traits s’affirment et donnent davantage de cachet aux modèles.
A l’intérieur, l’écran OLED « en L » annonce les futurs intérieurs du constructeur, avec l’optimisation de la connectivité des smartphones pour une expérience à bord plus intuitive. Les matériaux nobles s’associent pour l’intérieur, où la planche de bord rouge intégrant une malle à bagages est en bois composé de fines lamelles : l’ambiance est chaleureuse.
Autre promesse avec cette grande GT, le signalement aux autres du mode de conduite sélectionné par une signature lumineuse changeant selon la sélection du conducteur entre le mode neutre, sport, et autonome. D’une puissance de 350 chevaux et d’un couple de 380 Nm, le 0 à 100 km/h est digne d’une supercar en s’effectuant en moins de 4 secondes. Côté châssis, la répartition des masses est optimisée avec une disposition des batteries à l’avant et à l’arrière de cette surprenante GT. Une Renault à la sauce Tesla est prévisible prochainement ? Pas de réponse pour le moment…
Trahissant une montée en gamme mais aussi une confirmation de l’impulsion initiée par Laurens van den Acker guidant le redressement de la Marque et de l’identité reflétée, le styliste affirme que les efforts se poursuivront. Affaire à suivre. Si Renault affiche un visage confiant avec une Clio R.S. 16 commercialisable « à 95% », un Renault Scénic aux finitions qualitatives ou encore un concept osé, le Losange n’oublie pas que la concurrence est rude, et les parts de marchés sont à confirmer : au Mondial, ce sont 19 pays, 8 pavillons et 140 nouveautés qui sont présentées en première mondiale. A vos marques, prêts ?
Photos : Renault au Mondial de l’Automobile de Paris 2016
