Ça y est, Hyundai a franchi le pas et propose enfin une première alternative hybride en France avec la nouvelle Hyundai Ioniq. Il s’agit d’un véhicule important pour la marque coréenne qui peut même se targuer d’avoir la seule voiture au monde à proposer trois types de groupes motopropulseurs électrifiés différents sous une même carrosserie. En effet, la Ioniq est à l’heure actuelle disponible en hybride, en tout électrique, et, en 2017, en plug-in hybride, c’est-à-dire avec la possibilité de recharger les batteries de sa voiture via une prise domestique ou sur borne de recharge.
La Ioniq fait aujourd’hui partie d’un plan produit de taille pour les prochaines années, puisque Hyundai envisage de lancer 13 nouveaux modèles et dérivés d’ici deux ans. L’objectif pour l’année prochaine est d’écouler 5.000 voitures sur le segment C en France, un objectif ambitieux qui devrait logiquement être porté par la Ioniq que la marque espère écouler à 3.000 exemplaires dès 2017 lors de sa première année pleine de commercialisation.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Hyundai ne souhaite pas aller faire de l’ombre à la Toyota Prius, mais plutôt à la Toyota Auris qui s’est écoulée l’année dernière à 16.000 exemplaires en France, dont 12.000 en version hybride. Il y a donc une vraie clientèle à séduire pour Hyundai, et nous allons voir si la nouvelle Ioniq peut avoir son rôle à jouer dans la bataille de l’hybridation et de l’électrisation qui sévit actuellement.
Essai Hyundai Ioniq : premières impressions
Esthétiquement, la Ioniq offre deux visages. De face, rien à redire, nous nous retrouvons en face d’une voiture plutôt élégante, avec des proportions harmonieuses, sans pour autant être un modèle de design. Les optiques acérées et entourées d’une signature lumineuse à LED sont particulièrement réussies, tout comme la rangée de feux de jour venant prendre place aux extrémités du bouclier avant.
La large calandre trapézoïdale s’intègre parfaitement, on regrettera simplement une implantation du logo assez particulière, puisque celui-ci repose sur une fine plaque de plastique transparent à l’image de ce que fait également Jaguar sur ses XE et XF. Ce n’est pas franchement esthétique mais Hyundai justifie ce choix pour des raisons techniques d’implantation de la caméra avant. Sur le modèle électrique, pas de soucis de la sorte, puisque la calandre n’est plus rainurée mais pleine, car le moteur électrique ne nécessite aucun système de refroidissement.
De dos, c’est à mes yeux beaucoup plus contrasté, toute l’harmonie que l’on pouvait retrouver à l’avant part en miette avec un arrière train plutôt torturé et des choix de design assez incompréhensibles, comme cette séparation de la lunette arrière en deux parties et qui obstrue la vision. On ne va tout de même pas jeter la pierre à Hyundai qui a tout de même bien travaillé au niveau de la visibilité à bord, à l’heure où la grande mode tend à réduire la visibilité au profit du design, notamment en augmentant encore la hauteur de la ceinture de caisse.
Essai Hyundai Ioniq : vie à bord
À l’intérieur, le classicisme est de rigueur, avec un ensemble complet mais loin d’être des plus originaux. L’ergonomie est assez moyenne, l’équipement est en revanche pléthorique, mais le tout manque cruellement de saveur et s’avère un poil austère à mes yeux. Le point noir de cet habitacle reste et restera sa multitude de boutons -malgré la présence d’un écran tactile- au niveau de la console centrale, mais surtout sur le volant. La navigation entre les menus de l’écran digital situé sous nos yeux est très compliqué à prendre en main, et nécessite de s’y reprendre à plusieurs fois avant de sélectionner, voire même de trouver la bonne fonction.
Niveau équipements, nous retrouvons un GPS TomTom Live avec mise à jour de la cartographie gratuite pendant 10 ans après la fin de commercialisation de la voiture, la climatisation automatique, Apple CarPlay et Android Auto et bien entendu quelques éléments d’aide au stationnement avec les radars avant et arrière étayés de la caméra de recul.
Nos finitions Creative et Executive sont plutôt bien fournies, et comme à l’accoutumée chez les constructeurs asiatiques, une fois les finitions les plus hautes sélectionnées, le catalogue des options est quasi inexistant et il ne vous restera plus qu’à choisir la couleur et les jantes si c’est encore possible, et pourquoi pas le Safety Pack en l’occurrence sur la Ioniq qui vous réclamera 450 € et comprend l’alerte de circulation transversale à l’arrière, l’assistance au changement de voie et la surveillance des angles morts.
Essai Hyundai Ioniq : sur la route
À l’occasion de cette session d’essai, nous avons pris en main les versions hybrides et électriques, cependant, nous vous parlerons davantage du modèle hybride puisque nous avons pu essayer cette version plus en profondeur à contrario du modèle électrique. Un rapide petit compte-rendu tout de même la concernant : cette dernière nous a clairement plus convaincu que la version hybride, agile et dynamique, en offrant un excellent agrément de conduite combiné à une autonomie correcte estimée aux alentours de 280 kilomètres. Disposant de 120 chevaux et 295 Nm de couple pour 1.475 kilos, le comportement s’avère très sain et le travail des ingénieurs sur la répartition des masses et au niveau du centre de gravité (plus bas qu’une Volkswagen Golf GTI) est à louer puisque la voiture se révèle très plaisante à manier, d’autant plus quand on enclenche le mode sport disponible uniquement sur cette variante électrifiée.
Malheureusement le constat n’est pas le même à bord de l’hybride. Avec 1.477 kilos sur la balance, son poids se fait très nettement ressentir. Pourtant, la voiture est tout de même pourvue de 141 chevaux (105 chevaux en thermique + 36 chevaux en électrique), mais globalement il ne se passe pas grand chose quand on enfonce la pédale de droite. Elle est tout de même agréable à manier avec une direction consistante, un freinage mordant, et une boîte à double embrayage bien calibrée bien qu’un peu lente parfois. Peu de choses au final à lui reprocher hormis son manque -logique- de dynamisme par rapport à sa consoeur électrifiée. Mais nous avons tout de même relevé un point noir à son bord : l’isolation phonique. Nous avons noté d’important bruits de roulement au niveau de l’essieu arrière, sûrement en raison des jantes de 17′ qui équipaient notre modèle d’essai. À voir avec des jantes de 15 pouces également proposées au catalogue.
Au niveau des aides à la conduite, la Ioniq s’inscrit dans la norme des compactes du segment C. Ainsi, nous retrouvons le freinage automatique d’urgence disponible de série et jumelé à la fonction d’arrêt en cas de détection d’un piéton ou d’une voiture de 8 à 50 km/h, le régulateur adaptatif, l’aide au maintien de voie et sa correction active, ou encore la surveillance des angles morts.
Essai Hyundai Ioniq : en bref
Disponible à partir de 26.100 €, la Hyundai Ioniq hybride est affichée 900 € plus cher que sa principale concurrente annoncée : la Toyota Auris. Pour l’électrique, il faudra compter pas moins de 35.850 €, une coquette somme certes, mais clairement en corrélation avec les tarifs affichés par les autres modèles électrifiés sur le marché. Qui dit électrique dit également rechargement, et Hyundai permet à ses clients de recharger leur Ioniq électrique de différentes façons : par prise de courant classique (12 heures), par Wallbox (4 heures) et par bornes de recharge rapide en courant continu (80% de recharge en seulement 24 minutes).
La Ioniq hybride que nous avons pris en main n’est pas équipée de prise de recharge, la recharge de la batterie se fait donc par récupération d’énergie au freinage et à la décélération. Hyundai proposera l’année prochaine une version plug-in hybride qui disposera cette fois-ci d’une prise de recharge afin de pouvoir faire le plein d’électricité plus facilement.
Au final, nous sommes en compagnie d’une voiture intéressante, et nous sommes plutôt curieux de voir l’accueil qui lui sera réservé par la clientèle française. À nos yeux, Hyundai se trompe de cible en visant la Toyota Auris hybride, nous la voyons davantage en face de la Toyota Prius et nous pensons que ce type de produit pourrait davantage intéresser une clientèle de professionnels plutôt qu’une clientèle de particuliers. Wait and see !
Essai Hyundai Ioniq : Fiche Technique
- Moteur : Essence, GDi, 4-cylindres en ligne, 1.580 cm3, injection directe + moteur électrique synchrone à aimants permanents
- Batterie : Batterie Lithium-ion Polymère
- Position : Transversale avant
- Suralimentation : Non (atmosphérique)
- Puissance : 141 ch DIN (104 kW) à 5.700 tr/min
- Puissance fiscale : 5 CV
- Couple moteur : 265 Nm à 4.000 tr/min
- 0 à 100 km/h : 11 secondes
- Vitesse maxi : 185 km/h
- Transmission : Traction
- Boite de vitesses : Automatique à double embrayage – 6 rapports
- Pneus : 225/45 R17
- Freins AV : Disques ventilés
- Freins AR : Disques pleins
- Suspensions avant : Type Mc Pherson, amortisseurs à gaz
- Suspensions arrière : Multi-bras, amortisseurs à gaz
- Longueur : 4.470 mm
- Largeur : 1.820 mm
- Hauteur : 1.450 mm
- Empattement : 2.700 mm
- Diamètre de braquage : 10,6 mètres
- Volume de coffre : 443 litres – 1.505 litres
- Poids à vide : 1.477 kg
- Consommation Urbaine : 3,4 l/100km
- Consommation Extra-Urbaine : 3,6 l/100km
- Consommation Mixte : 3,4 l/100km
- Capacité Réservoir : 45 litres
- Emissions de CO2 : 92 g/km (Bonus : +750 €)
- Norme antipollution : Euro VI
- Année de lancement : 2016
- Prix de base : 26.100 €
- Prix du modèle essayé (hors options) : 30.800€
- Prix du modèle essayé : 31.850 €
Équipements du modèle essayé : Hyundai Ioniq Hybrid 1.6 GDi Executive
- Peinture métallisée « Marina Blue » (600 €)
- Safety Pack (450 €)