C’est la question que l’on est en droit de se poser. En effet, avec cette deuxième génération, le Volkswagen Tiguan s’offre un sacré coup de jeune et surtout une certaine montée en gamme, qui le situe à la frontière entre un produit généraliste et premium. Mais ce choix est-il vraiment judicieux ? Pourquoi proposer un produit de la sorte tout en sachant que son cousin germain de chez Audi, le Q3, va s’avérer totalement obsolète face à lui ?
Certes, ce n’est pas tout à fait le même produit, le Tiguan se situant plutôt entre le Q3 et le Q5 (renouvelé à l’occasion du Mondial de l’Automobile de Paris 2016), mais globalement, si nous devions placer un concurrent directement face à lui, ce serait davantage un Q3 plutôt qu’un Q5 en terme de tarification.
Une chose est sûre cependant, le nouveau Volkswagen Tiguan fait clairement un bond en avant et semble diriger le futur de la marque allemande vers un positionnement plus premium que généraliste.
Essai Volkswagen Tiguan II : premières impressions
Esthétiquement, le changement est assez radical avec la précédente génération. Beaucoup plus statutaire avec une calandre très verticale, il arbore de nouveaux optiques très marqués avec une nouvelle signature lumineuse à LED très rectiligne, dans la philosophie du reste de l’engin. Ne cherchez pas de courbes anguleuses, de formes galbées, une once de rondeur, non, le nouveau Tiguan est l’archétype à outrance de la voiture allemande par excellence.
On remarque cependant un travail particulièrement soigné au niveau de la carrosserie avec quelques nervures et pincements de carrosserie intelligemment placés afin de donner du caractère à la voiture. On regrettera simplement les roues de 18 pouces de série sur notre version d’essai Carat, pas vraiment en adéquation avec le gabarit de la voiture. Chaussée en 19 ou bien même en 20 pouces, comme le propose la finition Carat Edition, elle aurait encore plus d’allure.
Plus massif que la précédente génération, le nouveau Volkswagen Tiguan gagne cinq centimètres en longueur pour atteindre quasiment les 4,50 mètres et trois centimètres en largeur pour atteindre 1,84 mètre. Comme énoncé plus haut, il se place entre le Q3 et le Q5, offrant ainsi une alternative aux personnes souhaitant un SUV pas encore trop imposant, avec de l’espace à bord et un coffre intéressant offrant une capacité de 520 litres, soit 50 de plus que l’ancienne génération.
Essai Volkswagen Tiguan II : vie à bord
Voilà la partie qui risque bien de mettre à mal nos SUV de chez Audi : avec un niveau de finition toujours aussi soigné et des assemblages proches de la perfection, il est maintenant assez difficile de trouver un défaut à la nouvelle planche de bord du Tiguan mis à part -et une fois de plus- son côté austère. Aujourd’hui, seuls les matériaux semblent marquer une véritable différence entre Volkswagen et Audi, avec un ensemble légèrement plus cossu chez les quatre anneaux, mais aussi plus ergonomique aujourd’hui.
Le nouveau Tiguan reprend donc la nouvelle interface 100% digitale du groupe Volkswagen avec un écran venant se positionner au niveau de l’instrumentation, donnant ainsi toutes les informations nécessaires à l’usage en temps réel de la voiture. De ce fait, il est possible de contrôler tous les systèmes d’aides à la conduite, le téléphone ou encore le multimédia, grâce au volant multifonction aux multiples boutons.
Des boutons, on en retrouve énormément, surtout au niveau de la console centrale, là où Audi, par exemple, cherche à les bannir via l’intégration d’un nouveau pad. Ici, on est plus dans la philosophie « une fonction = un bouton » et forcément, cela donne un ensemble assez chargé même si, mine de rien, l’écran tactile allège considérablement le tout.
Essai Volkswagen Tiguan II : sur la route
Évolution du précédent 2.0 litres TDI 184 chevaux déjà très bon, le 190 chevaux est dans la lignée des prestations offertes par le 184. Volontaire et plutôt vif avec ses 400 Nm de couple, il n’en faut pas moins pour traîner la 1,8 tonne de la voiture, conducteur et fluides compris. Avec sa transmission intégrale, sa suspensions pilotées et sa boîte de vitesses robotisée, oui, nous avons bien en main ce qui se fait de plus lourd dans la gamme du Tiguan.
Mais globalement, il s’avère plutôt agile, notamment en courbe où le DCC apporte un vrai plus : il permet de garder une assiette constante en toutes circonstances, et gomme également la majorité des mouvements de caisse. La motricité est parfaite, le comportement est sain, bref, difficile de lui trouver un défaut dans la catégorie. Une réserve à émettre cependant concernant les motorisations situées en dessous, comme le TDI 150 par exemple, qui pourrait bien s’avérer juste à ce niveau, tout comme les petites motorisations essence manquant de couple à bas régime.
Si personnellement nous devions émettre une réserve, c’est sur ces nouvelles directions assistées au sein du groupe Volkswagen : particulièrement légères et atones, perdant ainsi toute consistance malgré le gabarit certain de la voiture. Le choix d’opter pour une assistance de direction variable asservie à la vitesse n’est pas forcément le meilleur des choix, surtout pour une voiture destinée à arpenter parfois les sentiers battus. Néanmoins, elle s’avère particulièrement agréable sur des autos du type Audi A4 (retrouvez notre essai de l’Audi A4) n’ayant aucun tempérament sportif, ni même d’autre vocation que d’avaler du pavé ou de l’asphalte.
Pour terminer, notre Tiguan dispose d’une fonction plutôt sympathique en association avec les quatre roues motrices et le DCC permettant de choisir le comportement de la voiture : du classique certes, mais nous disposons d’une commande offroad sur la molette jouant ainsi sur la motricité, les rapports de boîte et la suspension, afin de s’affranchir de quelques obstacles moins conventionnels.
Essai Volkswagen Tiguan II : en bref
Une révolution plus qu’une évolution : c’est plutôt rare chez les constructeurs allemands aujourd’hui. Même si dans le style, le nouveau Tiguan reste encore très germanique (et devient même peut-être la plus germanique des voitures si on l’évoque de la sorte), il rompt clairement avec l’ancien modèle, avec une réelle montée en gamme assumée de la part de Volkswagen.
Forcément, cela se ressent au niveau prix, car pour le coup on se rapproche, et on dépasse même parfois son homologue de chez Audi : le Q3. Notre version d’essai, bien équipée, avoisine les 48.000 € : une somme conséquente, puisqu’à ce prix nous ne sommes pas loin d’une Audi Q3 toutes options, mais cela dit plus ancienne et moins technologique.
Les versions les plus hautes viennent dépasser assez largement les 50.000 € et se positionnent clairement en face d’une BMW X3 ou d’une Audi Q5. Comptez néanmoins 35.000 € pour une version située au cœur de la gamme, avec simplement deux roues motrices et un moteur moins véloce. Pour une utilisation urbaine, c’est amplement suffisant.
Essai Volkswagen Tiguan II : Fiche Technique
- Moteur : 4-cylindres en ligne TDI, 1.968 cm³, 16 soupapes, injection directe à rampe commune
- Position : Transversale avant
- Suralimentation : Turbocompresseur
- Puissance : 190 ch DIN (140 kW) à 3.500 tr/min
- Puissance fiscale : 11 CV
- Couple moteur : 400 Nm à 1.900 tr/min
- 0 à 100 km/h : 7,9 secondes
- Vitesse maxi : 212 km/h
- Transmission : Intégrale 4Motion
- Boîte de vitesses : Robotisée à sept rapports DSG7
- Pneus : 235/55 R18
- Freins : 4 freins à disque dont 2 ventilés
- Suspensions avant : Jambe de force
- Suspensions arrière : Multibras
- Longueur : 4.486 mm
- Largeur : 1.839 mm
- Hauteur : 1.632 mm
- Empattement : 2.681 mm
- Diamètre de braquage : 11,5 mètres
- Volume de coffre : 520 litres – 1.655 litres
- Poids à vide : 1.723 kg
- Consommation Urbaine : 6,5 l/100 km
- Consommation Extra-Urbaine : 5,2 l/100 km
- Consommation Mixte : 5,7 l/100 km
- Capacité Réservoir : 58 litres
- Emissions de CO2 : 149 g/km (Malus : +900 €)
- Norme antipollution : Euro VI
- Année de lancement : 2016
- Prix de base : 25.950 €
- Prix du modèle essayé (hors options) : 43.775 €
- Prix du modèle essayé : 47.870 €
Équipements du modèle essayé – Volkswagen Tiguan II Carat 2.0 TDI 190 4Motion DSG7 :
- Area View (205 €)
- Affichage tête-haute (610 €)
- DCC : Système d’amortissement piloté (1.165 €)
- Pack Offroad (175 €)
- Peinture métallisée « Bleu Atlantique » (640 €)
- Side Assist Plus (485 €)
- Système Hi-Fi Dynaudio (750 €)