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Essai Subaru WRX STi : le plumage sans le ramage

Photo essai Subaru WRX STI (2016)

Rallycar exigeante au look détonnant, la Subaru WRX STi se révèle néanmoins un peu timide quant à son potentiel sportif. French Driver en a pris le volant à l’occasion d’une virée sur les routes sinueuses du Vexin.

Présentée à Genève en 2014, la quatrième génération de la Subaru WRX STi se veut encore plus sportive mais aussi plus attrayante de par son physique de rallycar inimitable, reconnaissable au premier coup d’oeil.

Elle succède à la compacte Impreza, modèle phare de la marque japonaise fondée en 1953 et devient une véritable sportive à part entière, entrant alors directement en concurrence avec les petites premiums allemandes Mercedes A45 AMG ou encore l’Audi S3. Elle reste néanmoins plus proche esthétiquement parlant de la Mitsubishi Lancer Evolution, sa principale rivale.

Aussi à l’aise en ligne droite qu’en courbe, la Subaru WRX STi est une vraie sportive qui ne demande qu’à galoper, à condition de savoir la maîtriser. En effet, elle requiert une certaine concentration et un peu d’entraînement, en raison d’un caractère plutôt bien trempé, un peu déroutant au premier abord.

Essai Subaru WRX STi : premières impressions

Photo 3/4 arrière statique Subaru WRX STI (2016)

Difficile de ne pas se retourner sur son passage tant son look tout droit sorti du jeu vidéo Colin McRae Dirt attire indéniablement le regard. Plus agressive que la précédente génération, tout en bénéficiant d’un design plus moderne, la Subaru WRX STi sait séduire, en témoignent les regards intrigués et admirateurs des passants.

Il faut dire qu’elle ne passe vraiment pas inaperçue : impressionnante entrée d’air sur le capot, quadruple sortie d’échappement, jantes alliage noires 18 pouces allégées… Nous avons ici bien affaire à une vraie sportive gavée aux hormones, et ce ne sont pas les badges STi apposés à l’arrière et sur la calandre qui nous feront croire le contraire.

Modernisée, elle est désormais équipée de nouveaux feux avant à LED, qui semblent tout droit venus de sa rivale, la Mitsubishi Lancer Evo X. Qu’importe, ces derniers lui vont à ravir et lui confèrent un regard perçant et agressif, affirmant ses ambitions de sportive. L’arrière change quant à lui assez peu par rapport à la précédente génération : le bouclier a été redessiné afin de mieux intégrer les sorties d’échappement placées de chaque coté.

On remarque tout de même, lorsqu’on la regarde de profil, une certaine disproportion entre l’avant et l’arrière, ce dernier étant plutôt massif à cause de l’aileron. Heureusement, cela ne nuit pas à son look affirmé, authentiquement Subaru.

Essai Subaru WRX STi : vie à bord

Photo tableau de bord Subaru WRX STI (2016)

En nette amélioration par rapport à la troisième génération notamment dans le choix des matériaux, l’habitacle de la Subaru WRX STi subit encore le poids des années et les finitions laissent parfois à désirer. Le rétroviseur intérieur nous est même resté dans les mains après avoir plusieurs fois tenté de le régler…

Contrairement à l’extérieur, ici la sobriété est de mise. Seules les surpiqûres sur le volant multifonctions en cuir ainsi que le pommeau de levier de vitesse rouge et les sièges sport apportent un peu de contraste. Le toit ouvrant, livré de série sur la finition Club offre tout de même un peu de lumière à cet habitacle sinon bien trop sombre.

Les sièges sport en cuir rouge et noir de série offrent un maintien correct, sans plus, et sont plutôt raides. En effet, difficile d’envisager de faire un long voyage sans avoir mal au dos, dommage pour cette Subaru WRX STi qui a avant tout une vocation de familiale, mais qui se rattrape grâce à son coffre de 1 266 litres une fois la banquette rabattue. Banquette qui accueille d’ailleurs sans trop de soucis trois adultes, grâce à un allongement de 2 cm, portant désormais sa longueur totale à 4,60 m. Un peu ferme également, on ne s’y sent pas forcément très à l’aise lors de longs trajets, encore une fois.

Une chose qui n’a pas changé par rapport à la précédente Impreza WRX STi, c’est bien l’ergonomie, qui pêche encore énormément. Le volant, tout d’abord, dont le réglage en hauteur et profondeur offre très peu de possibilités, sur lequel les commandes sont trop nombreuses et dont la place de certaines n’est pas forcément justifiée. Il faut en effet de longues minutes d’adaptation pour pouvoir les utiliser sans devoir lâcher les yeux de la route. Même constat sur le combiné d’instrumentation au style un peu vieillot, dont le petit écran central affiche beaucoup d’informations, ce qui rend la lecture plutôt confuse.

L’écran tactile de 7 pouces abrite le système Subaru Starlink, qui semble avoir quelques années de retard par rapport à ce qui se fait sur le marché aujourd’hui, notamment par sa réactivité qui aurait besoin d’un petit coup de boost. On regrette également les rétroviseurs qui ne se rabattent pas à la fermeture, ainsi que le verrouillage centralisé non automatique une fois la voiture démarrée. Le système audio Harman/Kardon se révèle quant à lui correct, bien qu’un peu décevant tout de même.

Essai Subaru WRX STi : sur la route

Photo essai sur route Subaru WRX STI (2016)

Les amateurs seront d’accord avec moi sur le fait que si l’on s’offre une Subaru, c’est avant tout pour son côté sportif et les sensations qu’elle prodigue, et non pour sa finition ou son système GPS. Telle est la philosophie du constructeur.

Conçue pour les épreuves de rallye, la Subaru WRX STi en conserve l’ADN, avec un caractère des plus exigeants clairement typé sport à 100 %. Pas de fioritures, Subaru offre ici une sportive pur jus, forte de 300 chevaux grâce à son bloc 4 cylindres essence dont les 407 Nm de couple se situent autour des 6 000 tours/min.

Pas de place pour le confort superflu, ici, chaque réglage est calculé pour obtenir une efficacité optimale, ainsi que des sensations des plus sportives. La fermeté est donc le maître-mot, et ce dans chaque élément de la voiture : châssis, suspensions, direction ou encore boîte de vitesse. Oubliez donc l’achat d’une Subaru WRX STi pour aller travailler à Paris le matin : les embouteillages, ce n’est pas vraiment son activité de prédilection et pour la souplesse, on repassera.

Pour une virée sportive, en revanche, elle s’avère idéale, notamment en courbes, où ses quatre roues motrices assurent une excellente tenue de route, plutôt rassurante. Pas besoin de vitesse pure pour ressentir les sensations, car faite pour le rallye plutôt que pour la course, elle culmine à 250 km/h mais manque quelque peu de punch au niveau de l’accélération, malgré un 0 à 100 km/h honorable en 5,2 secondes.

Voiture de rallye oblige, on apprécie le réglage du différentiel manuel permettant, si l’on se sent l’âme d’un Sébastien Loeb, de s’octroyer quelques petites glissades du train arrière lorsque les conditions le permettent.
On regrette néanmoins le son un peu trop discret émanant des quatre sorties d’échappement, puisque l’on s’attendrait plutôt à un véritable rugissement de la part de cette sportive, au look affirmé ainsi qu’à la conduite sportive, malgré un léger manque de radicalité dans les sensations.

Essai Subaru WRX STi : en bref

Photo essai Subaru WRX STI (2016)

Sportive au look détonnant, la Subaru WRX STi divise néanmoins : si certains aiment son style exubérant, d’autres sont plus réservés quant à cet aileron massif, contrastant avec un profil plutôt linéaire. 
Si la performance pure n’est pas sa priorité, la sportive nippone sait se débrouiller sur les routes sinueuses, où elle dévoile toutes ses capacités grâce à ses quatre roues motrices.

Affichée à partir de 44.490 €, elle reste dans la même gamme de prix que sa principale concurrente, la Mitsubishi Lancer Evolution, tout en sachant qu’avec une petite rallonge sur le chèque, on peut monter en gamme avec une Audi S3 Sportback, au caractère tout aussi sportif, la qualité de finition en plus.

En bref, une voiture à réserver à une utilisation extra-urbaine, pour des sorties sportives le week-end. Si elle excelle en ligne droite, c’est en courbe qu’elle révèle sa vraie nature, bien qu’elle soit peu lourde à mener en raison d’une direction rigide, tout comme la boîte de vitesse et le châssis, traduisant un caractère jouant à fond la carte du sport.

Essai Subaru WRX STi : fiche technique

Photo moteur 2.5 litres 300 chevaux Subaru WRX STI (2016)

  • Moteur : 2,5 litres 4 cylindres à plat, 2.457 cm3, 16 soupapes, injection multipoints turbo
  • Position : Longitudinal avant
  • Suralimentation : Turbo
  • Puissance : 300 ch DIN (221 kW) à 6.000 tr/min
  • Ratio : 122 ch/L (90 kW/L) – 166 Nm/L
  • Puissance fiscale : 21 CV
  • Couple moteur : 407 Nm à 4.000 tr/min
  • 0 à 100 km/h : 5,2 secondes
  • Vitesse maxi : 251 km/h
  • 80 à 120 km/h : 3,5 secondes
  • 400 mètres départ-arrêté : 13,6 secondes
  • 1.000 mètres départ-arrêté : 25,3 secondes
  • Transmission : Intégrale
  • Boite de vitesses : Manuelle à six rapports
  • Pneus : 245/40 R18
  • Freins AV : Disques ventilés (326 mm) étriers fixes 4 pistons
  • Freins AR : Disques ventilés (316 mm) étriers fixes 2 pistons
  • 100 à 0 km/h : 34,4 mètres
  • Suspensions avant : Essieu Mac Pherson Inversé
  • Suspensions arrière : Double triangulation
  • Longueur : 4.595 mm
  • Largeur : 1.795 mm
  • Hauteur : 1.475 mm
  • Empattement : 2.650 mm
  • Diamètre de braquage : 11 m
  • Volume de coffre : 460 litres
  • Poids à vide : 1.615 kg
  • Rapport Poids/Puissance : 5,5 kg/ch – 182 ch/T – 134 kW/T
  • Consommation Mixte : 10,4 l/100km
  • Consommation urbaine : 14 l/100km
  • Consommation extra_urbaine : 8,4 l/100km
  • Capacité Réservoir : 60 litres
  • Emissions de CO2 : 242 g/km (Malus : 8.000 €)
  • Année de lancement : 2014
  • Prix de base : 44.490 €
  • Prix du modèle essayé (hors options) : 49.990 €
  • Prix du modèle essayé : 49.990€

Photos : essai de la Subaru WRX STi

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Marie Lizak

Je suis avant tout une passionnée du monde automobile dans tous ses aspects. Ma vocation ? Partager ma passion avec légèreté et bonne humeur, et prouver que la voiture n'est pas réservée qu’aux hommes !

Un commentaire

  1. Je pense que ce véhicule est définitivement réservé à des passionnés : les autres iront plutôt chercher la facilité de conduite d’une s3 ou d’un golf R dans les mêmes tarifs. J’utilise cette machine (modèle 2017) au quotidien pour aller au travail sans difficultés particulières : attention à la consommation, si vous êtes du genre à tenter les économies de carburant : je fais 300km en ville et 450km sur autoroute avec un plein (même ma mustang 2015 consommait moins !). Magique sur neige/glace : si vous êtes équipés de bon pneus d’hiver (ex: bridgestone blizzak ws80) en bloquant le différentiel central, vous passerez toujours (même a travers 30cm de neige).

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