French Driver vous invite à découvrir la nouvelle Alfa Romeo Giulia, avec ce premier essai de la nouvelle berline sportive tant attendue par tous les passionnés de la marque au Biscione…
Lancée en 1962, l’Alfa Romeo Giulia première du nom fut l’une des premières berlines sportives : à l’époque, son style novateur et ses performances ont forgé la réputation d’Alfa Romeo, donnant naissance à toute une lignée de modèles qui se sont également distingués en compétition. Près de quarante ans après l’arrêt de la commercialisation de cette première mouture, et après quelques années passées sans aucune berline à bord (après l’arrêt de la 159), Alfa Romeo relance une toute nouvelle génération de Giulia.
Très attendue, la nouvelle Alfa Romeo Giulia s’est faite désirer après une première présentation en juin 2015 : elle arrive enfin sur nos routes pour cet été 2016, avec un peu de retard sur son calendrier initial. Fabriquée en Italie dans l’usine de Cassino aux côtés de la Giulietta, la nouvelle Giulia apporte une alternative sérieuse sur le segment des berlines sportives premium, et vient donc concurrencer les BMW Série 3, Audi A4, Mercedes Classe C et autres Jaguar XE (retrouvez notre essai de la Jaguar XE)… Inutile de préciser que c’est un modèle primordial pour le constructeur turinois.
Nous avons pris le volant de cette nouvelle génération de la Giulia, plus désirable que jamais, afin de découvrir toutes ses qualités dynamiques à l’occasion d’un essai sur les routes du Luberon, dans la région d’Avignon.
Essai Alfa Romeo Giulia 2016 : premières impressions
Longue de 4,64 mètres, la nouvelle Alfa Romeo Giulia affiche un look extérieur à la fois élégant et athlétique, qui s’affirme avec force. Dans l’ensemble, ses lignes sont fluides et ses proportions sont proches de la perfection, en témoigne cette face avant dotée du fameux « Trilobo », dont la calandre et les prises d’air inférieures sont larges et revêtues d’une grille en nid d’abeille.
Les phares effilés (bi-xénon directionnels sur notre version d’essai) apportent un gain d’agressivité, et sont complétés par un grand capot nervuré, assez volumineux pour abriter le moteur V6 de l’alléchante version Quadrifoglio. A noter que l’aluminium a été utilisé massivement pour la carrosserie, afin de gagner quelques précieux kilos sur la balance. Un gain de poids également possible grâce à l’utilisation de fibre de carbone et de matériaux composites.
De profil, les lignes de flancs sont épurées, et les surfaces vitrées sont entourées par un jonc chromé. Pas plus d’excentricité toutefois : la nouvelle Giulia vise clairement les modèles allemands, quitte à s’inspirer de leur design pour le moins sobre et sérieux. A l’arrière, des optiques à LED finement ciselées s’intègrent dans le dessin de la malle, qui adopte des courbes généreuses qui ne sont pas sans rappeler celles de l’Alfa Romeo 4C. Celle-ci offre une capacité de chargement de 480 litres, dans la moyenne de la catégorie. Deux larges canules d’échappement chromées complètent la jupe arrière sur notre modèle d’essai.
Essai Alfa Romeo Giulia 2016 : vie à bord
A bord, l’ambiance est sobre et subtilement sportive, surtout sur notre version d’essai équipée d’un bel intérieur en cuir noir, ponctué de quelques touches d’aluminium et d’inserts façon carbone. Des intérieurs plus colorés, avec des garnissages de couleur rouge, beige ou fauve, sont également proposés. Les matériaux alternent le bon et le moins bon : la planche de bord par exemple est de bonne facture et constituée d’un revêtement moussé, tandis que les parties inférieures sont plus dures et moins flatteuses, comme bien souvent sur nos voitures modernes. La finition reste tout de même correcte, même si ses concurrentes allemandes font mieux sur ce point.
La planche de bord décrit une généreuse courbe pour intégrer le combiné, très lisible, ainsi que l’écran central (de 8,8" sur notre version d’essai), qui n’est malheureusement pas tactile, mais commandable par une molette située sur la console centrale : un choix décidément très germanique mais à l’ergonomie discutable. A côté de cette dernière, se trouve le fameux sélecteur « DNA » propre à la marque, et qui permet de choisir parmi trois différents modes de conduite : un allié précieux en couduite dynamique.
La prise en mains du volant sport en cuir est agréable malgré son large diamètre, et le petit bouton « Start/Stop » situé sur le volant n’est pas sans rappeler quelques sportives italiennes dotées d’un cheval cabré… De même que les palettes situées derrière le volant, sur notre version d’essai équipée de la boîte automatique à 8 rapports : très larges et faciles à manipuler, elles sont constituées d’aluminium ce qui leur offre un toucher « froid » très agréable, loin des palettes en plastique que l’on peut trouver sur certaines concurrentes. Malheureusement, cette aisance de prise en main des palettes a un revers : les commandes situées derrière sont petites et difficilement accessibles, et il faut un certain temps d’adaptation avant de pouvoir simplement enclencher son clignontant pour dépasser, par exemple.
Au global, la vie à bord est plutôt agréable, avec des sièges offrant un bon maintien et une banquette arrière creusée, qui n’accueillera de préférence que deux passagers en raison de la présence du tunnel de transmission, mais qui bénéficieront d’un espace aux jambes confortable. A l’avant, le cockpit est plutôt étriqué, et donne véritablement l’impression de faire corps avec la voiture. On regrettera toutefois des espaces de rangement trop étroits, comme ces bacs de portière qui accueillent difficilement une petite bouteille d’eau, ou encore la boîte à gants assez peu généreuse.
Essai Alfa Romeo Giulia 2016 : les motorisations
Sous le capot de la nouvelle Alfa Romeo Giulia, nous retrouvons actuellement deux motorisations diesel ainsi qu’une motorisation essence. Conformes aux dernières normes Euro 6b, ces moteurs sont couplés à des boîtes mécaniques à 6 rapports, ou à une boîte automatique ZF à 8 rapports :
- Le 2,2 l Diesel 150 ch BVM6 : 150 ch à 4 000 tr/min, 380 Nm à 1 500 tr/min, 109 g/km CO2
- Le 2,2 l Diesel 150 ch AT8 : 150 ch à 4 000 tr/min, 450 Nm à 1 750 tr/min, 109 g/km CO2
- Le 2,2 l Diesel 180 ch BVM6 : 180 ch à 3 750 tr/min, 380 Nm à 1 500 tr/min, 109 g/km CO2
- Le 2,2 l Diesel 180 ch AT8 : 180 ch à 3 750 tr/min, 450 Nm à 1 750 tr/min, 109 g/km CO2
- Le 2,9 l V6 BiTurbo 510 ch BVM6 : 510 ch à 6 500 tr/min, 600 Nm à 2 500 tr/min, 198 g/km CO2
- Le 2,9 l V6 BiTurbo 510 ch AT8 : 510 ch à 6 500 tr/min, 600 Nm à 2 500 tr/min, 189 g/km CO2
Le malus économique est compris entre 4 000 et 6 500 € sur les versions V6 essence de la Giulia Quadrifoglio, tandis qu’il est neutre sur les versions diesel, affichant toutes 109 g/km de CO2.
Ces motorisations devraient être complétées ultérieurement par des blocs 2,2 l diesel de 136 chevaux et 2,0 l essence de 200 et 280 chevaux.
Essai Alfa Romeo Giulia 2016 : le tarif et les équipements
La nouvelle Alfa Romeo Giulia propose des tarifs débutant à partir de 30 900 €, avec une gamme constituée de quatre finitions auxquelles vient s’ajouter une « Pack Business » destinée aux professionnels :
- Giulia : à partir de 30 900 €
- Pack Business : à partir de 32 500 €
- Super : à partir de 36 700 €
- Lusso : à partir de 41 000 €
- Quadrifoglio : à partir de 79 000 €
Dès le premier niveau de finition, l’équipement est riche avec notamment le système Alfa DNA Evo, le système Alfa Connect avec son écran de 6,5", les systèmes d’alerte anti-collision avec détection des piétons, de freinage d’urgence et d’assistance au freinage IBS, l’alerte de franchissement de ligne, les radars de recul, la climatisation automatique bi-zone, le régulateur, l’allumage automatique des feux et essuie-glaces, les jantes alliage, les antibrouillards, les feux arrière à LED, sans oublier le frein de parking électrique et le volant cuir à bord.
Le catalogue d’options est également fourni, et propose notamment différents packs d’équipements de confort et de technologie, sans oublier les options de style tels que les étriers de freins colorés, un choix de jantes alliage de différents diamètres, et même des freins en carbone céramique sur la version Quadrifoglio, facturés la bagatelle de 7 350 €.
Essai Alfa Romeo Giulia 2016 : sur la route
Dès les premiers tours de roue, on apprécie la qualité de l’insonorisation, qui nous permet presque d’oublier que nous sommes motorisés par un gros bloc diesel plutôt bruyant à l’extérieur. En effet, les versions essence n’étant pas encore proposées, nous avons choisi pour notre essai le plus puissant diesel : le bloc 2,2 l de 180 chevaux équipé de la boîte automatique à 8 rapports. Les puristes de la pédale d’embrayage crieront au scandale, mais les vrais connaisseurs apprécieront : cette boîte d’origine ZF, qui équipe également BMW et Jaguar, est parfaitement adaptée au caractère sportif de la nouvelle Giulia, d’autant plus qu’elle offre un gain de 70 Nm de couple supplémentaire (450 Nm contre 380 Nm pour la version manuelle) !
Et cette différence se ressent sur la route : les accélérations sont plus franches, avec un couple généreux disponible dès 1 750 tr/min et un 0 à 100 km/h abattu en 7,1 secondes, et la boîte se révèle particulièrement bluffante de réactivité : les rapports se passent à la volée, quasi instantanément et sans aucun phénomène d’à-coup désagréable, que ce soit en mode automatique ou en agissant sur les palettes au volant. La molette Alfa DNA placée sur la position « D » (pour Dynamic) renforce encore plus la fougue de la voiture, pour encore plus de plaisir. En ville, cette boîte auto devient également un atout en sachant se faire oublier : la conduite est fluide et douce, un vrai régal. Seul le redémarrage de la voiture avec le Stop and Start, que l’on ne manquera pas de désactiver, se révèle peu discret.
Et sur la route, le moteur sait se faire oublier à vitesse stabilisée, avec un amortissement justement calibré pour offrir un bon compromis entre confort et tenue de route. La direction est directe et souple à l’usage, elle offre de plus une bonne remontée d’informations, nous rendant la conduite agréable et sereine, avec beaucoup de précision. Sur les routes sinueuses, la voiture est en effet très agile, grâce à sa légèreté et sa répartition idéale des masses à 50/50. Au niveau du feeling, le comportement de cette nouvelle Giulia se rapproche des meilleures Peugeot, véritables références en termes d’expérience de conduite et de touché de route, avec en bonus un supplément de fantaisie offert par la propulsion, tout en étant sûre à conduire à tout instant. Le système de freinage, lui aussi rassurant, ne manque pas de mordant et contribue également à cette sensation de faire littéralement corps avec la machine.
Au niveau de la consommation, Alfa annonce un très optimiste 4,2 l/100 km, mais nous avons plus souvent flirté avec les 7 litres sur les routes vallonnées du Luberon : une moyenne tout à fait raisonnable pour la conduite dynamique adoptée. Pour les accros à l’éco-conduite, le mode « A » (pour Advanced Efficiency) du sélecteur Alfa DNA vous aidera a économiser quelques précieuses gouttes de carburant.
Essai Alfa Romeo Giulia 2016 : en bref
La nouvelle Giulia est une vraie Alfa qui devrait ravir les fans de la marque au Biscione : une fois lancée sur la route, on oublie vite ses petits défauts pour vivre pleinement la conduite, avec un véritable sentiment de faire corps avec la voiture pour un plaisir sans cesse renouvelé, d’autant plus avec les versions équipées de la boîte automatique à 8 rapports bluffante d’efficacité.
Agile, confortable, cette Giulia est en prime particulièrement élégante, et affiche des tarifs justes qui lui permettront d’affronter sereinement sa concurrence. Il ne manque plus que l’arrivée de la gamme des motorisations essence pour réellement apprécier les qualités dynamiques de son châssis, qui a déjà fait ses preuves avec la radicale Giulia Quadrifoglio et ses 510 chevaux issus d’un V6 d’origine Ferrari !
Essai Alfa Romeo Giulia 2016 : Fiche Technique
- Moteur : 2.2 litres diesel, quatre-cylindres en ligne, 2.143 cm3, 16 soupapes, injection électronique MultiJet II
- Position : Longitudinale avant
- Suralimentation : Turbocompresseur à géométrie variable
- Puissance : 180 ch DIN (132 kW) à 3.750 tr/min
- Ratio : 81,8 ch/L (60 kW/L) – 204,5 Nm/L
- Puissance fiscale : 9 CV
- Couple moteur : 450 Nm à 1.750 tr/min
- 0 à 100 km/h : 7,1 secondes
- Vitesse maxi : 230 km/h
- Transmission : Propulsion
- Boîte de vitesses : Automatique ZF à 8 rapports
- Pneus : 225/45 R18
- Freins AV : Disques ventilés (305 mm)
- Freins AR : Disques ventilés (292 mm)
- Suspensions avant : Roues indépendantes à quadrilatère
- Suspensions arrière : Roues indépendantes Multilink à 4,5 bras
- Longueur : 4 643 mm
- Largeur : 1 860 mm
- Hauteur : 1 436 mm
- Empattement : 2 820 mm
- Diamètre de braquage : 10,8 mètres
- Volume de coffre : 480 litres
- Poids à vide : 1 445 kg
- Consommation Urbaine : 5,3 l/100km
- Consommation Extra-Urbaine : 3,5 l/100km
- Consommation Mixte : 4,2 l/100km
- Capacité Réservoir : 60 litres
- Emissions de CO2 : 109 g/km
- Norme antipollution : Euro VI
- Année de lancement : 2016
- Prix de base : 30.900 €
- Prix du modèle essayé (hors options) : 41.200 €
- Prix du modèle essayé : 48.930 €
Équipements du modèle essayé : Alfa Romeo Giulia Super 2.2 diesel 180 ch AT8
- Peinture métallisée (890 €)
- Sellerie cuir (900 €)
- Pack Sport (910 €)
- Pack Assistance Plus (1 000 €)
- Pack Intérieur (250 €)
- Pack Confort (580 €)
- Cruise control adaptatif (800 €)
- Jantes en alliage 18" (900 €)
- Palettes au volant (200 €)
- Système Navigation 3D 8,8", Radio Numérique & Instrumentation de bord 7" (1200 €)
- Crochet d’attache du coffre (100 €)