Essai Renault Mégane Estate GT : le parfait équilibre

Nous avons pris le volant de la nouvelle Renault Mégane Estate GT, version break de la très réussie Mégane GT berline conçue avec Renault Sport, et toujours animée par le bloc quatre-cylindres essence 1.6 TCe de 205 chevaux…

Après les très bons débuts de la Peugeot 308 GT, Renault se devait de réagir sur ce segment, et c’est chose faite. En effet, ces fameuses GT, véhicules à la frontière entre conventionnalisme et sportivité abordable ont le vent en poupe, en témoigne le bon démarrage commercial de la Mégane GT berline (retrouvez notre essai de la Renault Mégane GT).

Comme Peugeot, Renault propose une déclinaison break à sa variante sportive conçue conjointement avec Renault Sport. L’idée est simple : faire bénéficier à la nouvelle Mégane GT du savoir-faire des ingénieurs Renault Sport en y intégrant quelques réglages spécifiques au niveau d’éléments tels que la boîte de vitesses, le tarage des suspensions ou encore la direction. Et le résultat est pour le moins réussi.

Essai Renault Mégane Estate GT : premières impressions

Visuellement, il s’agit peut-être aujourd’hui du break le plus excentrique de sa catégorie. Les choix faits par Renault en matière de style peuvent être discutables, mais dans le cas présent, force est de constater que l’ensemble, en plus d’être original, est loin d’être choquant et est même plutôt plaisant dans cette livrée « Bleu Iron » propre à la variante GT.

ADN de sportive oblige, Renault et son département Renault Sport ont travaillé sur quelques éléments de carrosserie avec des boucliers sculptés, des jupes latérales plus épaisses et l’intégration d’un nouveau diffuseur qui intègre une simple sortie d’échappement.

Seul bémol à mon goût, l’absence d’une double sortie comme pour son homologue compacte, soulignée par un arrière train fortement inspiré de la Renault Talisman Estate (retrouvez notre essai de la Renault Talisman Estate).

Essai Renault Mégane Estate GT : vie à bord

À l’intérieur les changements sont bien visibles, avec un environnement clairement tourné vers le sport auto. Les sièges tout d’abord, réalisés en Alcantara. Ils ont la particularité d’offrir un excellent maintien, si ce n’est le meilleur de la catégorie, avec des renforts latéraux très marqués. On retrouve forcement quelques badges liés à la philosophie de la voiture, avec un logo GT sur l’embase du volant et un tissage du logo Renault Sport au niveau des appuie-têtes.

Les matériaux alternent le bon et le moins bon, tout comme la qualité d’assemblage. Les parties visibles sont tout à fait correctes. Les moins visibles, comme les plastiques inférieurs sont en revanche beaucoup plus discutables. Le système d’info-divertissement, maintenant éculé, est de bonne facture et la navigation est fluide à travers les menus, même si ces derniers restent un poil trop chargés à mon goût.

On note également l’apparition d’un bouton « R.S. Drive » permettant de régler le comportement de la voiture. Ces différents modes permettent de gérer la fermeté de la direction, la cartographie moteur et les lois de passage des vitesses. Ainsi, nous avons la possibilité d’obtenir une voiture plutôt typée confort avec une direction douce et des rapports qui s’enchaînent assez rapidement pour une utilisation en ville par exemple. Pour les petites routes sinueuses en revanche, le mode Sport vous donnera plus de sensations, avec un moteur plus volontaire, des passages de rapports bien plus haut dans les tours et une direction plus incisive.

Essai Renault Mégane Estate GT : sur la route

Globalement, tout se résume dans le titre de l’essai. La voiture bénéficie d’un parfait équilibre, avec un châssis extrêmement sain. Le moteur 1.6 litres TCe est volontaire à haut régime mais légèrement paresseux lorsque nous sommes bas dans les tours, malgré la présence du turbo. La Mégane Estate GT est donc d’une polyvalence à toute épreuve, avec un confort et un dynamisme parfaitement jumelés permettant de se faire plaisir, comme sur notre parcours d’essai en vallée de Chevreuse, puis de retourner à ses obligations familiales le soir, dans un confort plus que correct pour la catégorie.

Le châssis, étayé de ses quatre roues directrices, est tout bonnement parfait : la voiture vire à plat et ne nous prend jamais en défaut. Dans tous les cas on ne recherche pas des sensations à toute épreuve dans ce type de voiture, mais un caractère bien trempé, combiné à la rigueur que l’on connaît à la marque au losange. De plus, comme à l’accoutumée chez Renault, la voiture est très bien amortie et filtre correctement les imperfections, même si nous avons quelquefois cette désagréable impression de pompage.

Trois défauts malgré tout sont à signaler. Le freinage d’une part : plutôt bien dimensionné (320 mm à l’avant et 290 mm à l’arrière), l’amplificateur de freinage pêche un peu à mon goût et il est parfois nécessaire d’appuyer assez vigoureusement en conduite dynamique pour stopper la voiture. D’autre part, la sonorité du 1.6 litres TCe reste assez discrète, même en mode sport. On aurait aimé un son plus rauque, même factice étant donné que cela devient la grande mode. Et enfin, la boîte de vitesse robotisée EDC, qui reste excellente mais pas assez réactive pour une voiture de ce tempérament.

Pour terminer sur une bonne note tout de même, notons l’excellente direction mécanique à crémaillère assistée, qui permet de gagner 40% d’effort au volant par rapport à une direction assistée électrique classique. Vous ajoutez cela au châssis dynamique 4Control équipé des quatre roues directrices, et vous obtenez le break quasiment parfait pour un usage mixte alternant l’urbain et l’extra-urbain.

Essai Renault Mégane Estate GT : en bref

Esthétiquement et mécaniquement réussie, l’essentiel y est pour une voiture aux gènes de sportive. Remise au goût du jour, la quatrième génération de Mégane vient clairement mettre la pression à sa grande rivale, la Peugeot 308, quitte à parfois s’en inspirer assez généreusement, en témoigne cette version GT à la fiche technique très (trop ?) similaire.

On retiendra principalement trois choses de cette Renault Mégane Estate GT : d’une part son extrême polyvalence, peut-être même la plus polyvalente de sa catégorie, grâce à son remarquable confort. On retiendra également l’excellence de son châssis et enfin la précision de sa direction, bien aidée par le système des quatre roues directrices.

Finalement, l’essentiel y est : Renault a réussi son pari et entend bien faire de la concurrence à la Peugeot 308 SW GT puisqu’elle en a les armes !

Essai Renault Mégane Estate GT : Fiche Technique

• Année de lancement : 2016
• Prix de base : 19.900 €
• Prix du modèle essayé (hors options) : 32.800 €
• Prix du modèle essayé : 35.070 €

Équipements du modèle essayé : Renault Mégane Estate GT 205 EDC 4Control

• Affichage tête haute (400 €)
• Bose® Sound System (600 €)
• Easy Park Assist (350 €)
• Peinture métallisée « Bleu Iron » (620 €)
• Régulateur de vitesse adaptatif (300 €)
• Sellerie alcantara GT noire & surpiqûres bleues (0 €)

Photos : essai de la Renault Mégane Estate GT (2016)