Découvrez sur French Driver notre essai du Volvo XC90 T8 Twin Engine, le SUV de luxe du constructeur suédois équipé d’une motorisation hybride essence quatre-cylindres turbo couplé à un moteur électrique, développant au total 407 chevaux…
Après une prise en main convaincante des versions thermiques, il nous tardait d’essayer la déclinaison « écologique », qui étonnement s’avère la plus performante sur le papier. La raison ? Un moteur quatre-cylindres turbo couplé à un moteur électrique, pour une puissance cumulée de 407 chevaux.
Une puissance légitime pour aller se frotter à la star du segment, l’Audi Q7 (retrouvez notre essai de l’Audi Q7) motorisée à ce niveau de puissance par des blocs six-cylindres beaucoup plus nobles, et bientôt par un huit-cylindres pour sa variante SQ7.
Si l’on exclut la puissance pure, sa véritable concurrente n’est pas encore arrivée sur le marché. En effet, la déclinaison hybride du Q7 arrivant au deuxième semestre 2016, le Volvo XC90 T8 est aujourd’hui bien seul sur le marché, même si le BMW X5 xDrive40e fait de la résistance. En vain finalement, puisqu’il s’avère dépassé technologiquement parlant, et surtout moins puissant avec seulement 313 chevaux au cumulé.
Essai Volvo XC90 T8 : premières impressions
Pionnier du renouveau esthétique de la marque suédoise, le nouveau Volvo XC90 est à des années lumières de la précédente génération. Moderne, élégant, dynamique, il reprend aujourd’hui tous les codes du 4×4 moderne, qui plus est affirmé avec cette finition R-Design fournissant des boucliers et des jupes latérales proéminentes, complémentaires à ces immenses jantes de 22 pouces ne ternissant en aucun cas le confort remarquable de l’engin.
Cet accastillage sportif sied à merveille aux formes statutaires de notre XC90, et ses 4,95 mètres de long et ses 2 mètres de large sont loin de passer inaperçus dans un environnement urbain de moins en moins propice aux voitures de cette catégorie.
Cependant, sa souplesse d’utilisation et surtout son autonomie en tout électrique fait de lui un véritable 4×4 des villes, et, nous le verrons plus bas, c’est bien dans ce milieu où il s’avère être le plus intéressant.
Essai Volvo XC90 T8 : vie à bord
À l’intérieur, même constat que dans le Volvo XC90 D5 Inscription Luxe essayé il y a quelques mois (retrouvez notre essai du Volvo XC90 ici même), à quelques matériaux près. En effet, notre version R-Design se pare d’incrustations en carbone, qui se mêlent à la perfection à la planche de bord recouverte de cuir. Au somment de la console centrale prend place le point culminant du système Hi-Fi Bowers & Wilkins, faisant aujourd’hui office de référence dans le monde de l’automobile.
Summum du luxe, le levier de vitesse en cristal d’Orrefors, manufacture suédoise qui distribue ses produits majoritairement dans les pays scandinaves mais aussi en Europe, aux USA et en Chine. Le système d’info-divertissement en trois volets est toujours aussi intuitif, le système de navigation l’est également et la multitude de fonctionnalités tombe finalement assez simplement sous le doigt après quelques minutes de prise en main.
Seul point noir à mes yeux, cette molette permettant de gérer le volume et le fonctionnement du système Hi-Fi, pas vraiment bien intégrée, surtout lorsque l’on voit l’excellente intégration de l’écran tactile central à la verticale.
Essai Volvo XC90 T8 : sur la route
Avec 2.300 kilos sur la balance et un simple quatre-cylindres turbo de 320 chevaux sous le capot, pas de quoi sauter au plafond en voyant la fiche technique. Pour autant, l’apport de l’électrique n’est pas négligeable et offre un véritable agrément dynamique par rapport à une version T6 bien terne. Pour preuve, l’exercice du 0 à 100 km/h est abattu en 5,6 secondes, une donnée louable pour un tel engin.
Avec six modes de conduite (+ le mode Individual), notre Volvo XC90 est capable de nous offrir plusieurs visages. Les deux plus intéressants sont les modes « Pure » et « Hybrid », avec, pour le premier, la possibilité de rouler en tout électrique durant 40 km environ, et, pour le second, d’obtenir une gestion intelligente entre thermique et électrique avec une autonomie de 35 km environ en tout électrique. Le XC90 T8 étant un « plug-in », une prise de recharge est dissimulée à l’avant du véhicule, avec un adaptateur secteur permettant de recharger les 9,2 kWh de la batterie en 3 heures sur une prise secteur 13A classique.
Sur la route, sans vraiment le solliciter, le comportement est quelconque. Le moteur réagit plutôt bien et la boîte de vitesses est souple et volontaire, même si à bas régime, elle a tendance à légèrement s’égarer. La direction est d’une souplesse déconcertante pour une voiture de plus de deux tonnes. Bref, simple à conduire mais beaucoup moins à garer, les quatre caméras pour une vision à 360° ne seront pas de trop pour faciliter les manœuvres.
Là où le Volvo XC90 T8 excelle, et nous avons d’ailleurs été plutôt étonnés, c’est sur les routes sinueuses. Stable, la voiture vire à plat à chaque virage sans jamais s’affaisser, grâce à une gestion des changements de cap impeccable de la part des suspensions pneumatiques. Une direction plus consistante aurait été parfaite, d’autant plus que la prise de roulis est plutôt bien maîtrisée pour une voiture de ce gabarit.
Les 407 chevaux sont bel et bien présents dès 2.200 tr/min, pour des accélérations franches et des relances plutôt correctes. On regrette par contre l’essoufflement du moteur au-dessus de 5.000 tr/min quand on aimerait qu’il enroule jusqu’à 6.000 tr/min et plus encore. L’apport du boost électrique n’est pas neutre et permet donc de faire bondir assez facilement notre engin, mais au-dessus de 120 km/h, difficile de percevoir une différence avec la version T6. C’est à partir de ce cap que la voiture devient poussive et commence à souffrir de son embonpoint. Pour en finir avec les quelques défauts de la voiture, on rajoutera en dernier la sonorité du moteur vraiment banale : même avec un quatre-cylindres turbo, l’apport de valves ou de clapets actifs, ou bien même d’électronique permettant de distiller une sonorité à la hauteur de la puissance, n’aurait pas été de refus.
Finalement, le gain en consommation n’est pas si représentatif que cela. En ville, l’utilisation en tout électrique est tout simplement géniale, mais une fois les petites artères délaissées au profit des autoroutes, nous frisons les 10 l/100 km, une donnée convenable si le réservoir dépassait les 50 litres… Attendez-vous donc en moyenne à réaliser entre 500 et 550 km avec le plein d’énergie fossile et électrique.
Essai Volvo XC90 T8 : en bref
Dans ce Volvo XC90 tout n’est que luxe et volupté, les matériaux sont de grande qualité, les assemblages frôlent la perfection, le système d’info-divertissement est à la fois clair et concis, et la marque scandinave, d’habitude si cantonnée aux traditions et à son sérieux, s’autorise même quelques fantaisies avec par exemple ce superbe sélecteur de boîte de vitesses réalisé en cristal.
Globalement, ce serait faire la fine bouche que de critiquer un tel engin. Mais après avoir pris en main une convaincante version diesel, c’est vrai que l’on était en droit d’attendre quelque chose de plus véloce à conduire. C’est là que réside la vraie différence avec son principal rival germanique, l’Audi Q7, certes moins réussi esthétiquement, mais clairement plus dynamique, même dans sa version V6 3.0 litres TDI de 272 chevaux.
L’apport de l’électrique est un plus indéniable et permet de réaliser de courtes distances uniquement sous ce type d’énergie. Mais couplé à un modeste quatre-cylindres turbo, difficile d’enrouler aussi puissamment qu’avec un V6, certes plus gourmand, mais bien plus volontaire. S’il me vient un mot pour décrire cette voiture ? Paradoxale. Dans le sens où elle se montre incroyablement à l’aise sur routes sinueuses et étrangement poussive au-dessus d’une certaine vitesse, si géniale en ville et peu enivrante sur autoroute. Mais pour l’ensemble de la voiture, et surtout à un tarif en deçà des 100.000 € même avec options (n’en déplaise au futur Audi Q7 e-tron), ce Volvo XC90 T8 est tout aussi bluffant que son homologue carburant au gazole.
Essai Volvo XC90 T8 : Fiche Technique
- Moteur : 2.0 litres, quatre-cylindres en ligne, 1.969 cm3, 16 soupapes, injection directe + moteur électrique
- Batterie : Lithium-Ion
- Position : Transversale avant
- Suralimentation : Turbo et Compresseur
- Puissance : 320 ch DIN + 87 ch (234 kW + 60 kW) à 4.700 tr/min
- Ratio : 163 ch/L (120 kW/L) – 203 Nm/L
- Puissance fiscale : 18 CV
- Couple moteur : 398 Nm de 2.200 à 5.400 tr/min + 240 Nm
- 0 à 100 km/h : 5,6 secondes
- Vitesse maxi : 230 km/h
- 80 à 120 km/h : 3,6 secondes
- 400 mètres départ-arrêté : 14,2 secondes
- 1.000 mètres départ-arrêté : 26,4 secondes
- Transmission : Traction Intégrale
- Boîte de vitesses : Automatique à huit rapports
- Pneus : 235/55 R22
- Freins AV : Disques ventilés (345 mm)
- Freins AR : Disques ventilés (320 mm)
- 100 à 0 km/h : 32,3 mètres
- Suspensions avant : Double triangles
- Suspensions arrière : Essieu multibras, ressort à lame composite
- Longueur : 4.950 mm
- Largeur : 2.008 mm
- Hauteur : 1.776 mm
- Empattement : 2.984 mm
- Diamètre de braquage : 12,1 mètres
- Volume de coffre : 692 litres – 1.868 litres
- Poids à vide : 2.321 kg
- Rapport Poids/Puissance : 5,9 kg/ch – 169 ch/T – 124 kW/T
- Autonomie en électrique : 43 km
- Consommation Mixte : 2,1 l/100km
- Capacité Batterie : 9,2 kWh
- Capacité Réservoir : 50 litres
- Emissions de CO2 : 49 g/km (Bonus : +6.300 €)
- Norme antipollution : Euro VI
- Année de lancement : 2015
- Prix de base : 49.900 €
- Prix du modèle essayé (hors options) : 84.400 €
- Prix du modèle essayé : 96.830 €
Équipements du modèle essayé : Volvo XC90 T8 Twin Engine Geartronic 8 R-Design 7 places
- Jantes 22 pouces 5 branches (2.520 €)
- Pack Famille (300 €)
- Pack Intellisafe Pro (1.990 €)
- Peinture métallisée « Blanc Cristal » (990 €)
- Premium sound Bowers & Wilkins (3.400 €)
- Sellerie Cuir Nappa R-Design Anthracite (0 €)
- Sensus Pro avec Volvo On Call (650 €)
- Suspensions pneumatiques (2.580 €)